Chapitre 133 : 1978 : Association d'imposteurs

25 4 0
                                    



– Tiens, t'es là, toi !

Mona ouvrit les yeux et découvrit Sirius devant elle, tenant la Carte du Maraudeur à la main.

– Tu passais ici par hasard, supposa Mona. Dans ce couloir du deuxième étage.
– Oui, dit Sirius. C'est sur ma route...
– Ben voyons, dit-elle, dubitative.

Sirius parut gêné un instant avant de reprendre contenance.

– Faut que je te parle, annonça Mona. Ça t'ennuie si on s'éloigne ? Je ne voudrais pas que Mimi nous entende.

Elle lui prit le bras et l'entraîna dans un autre couloir encore plus isolé.

Je t'ai déjà dit que je refuse que tu fréquentes les couloirs éloignés, surtout avec Caniche.

– Voilà, dit-elle en s'arrêtant.

Elle réalisa soudain qu'elle tenait Sirius par le bras et le lâcha aussitôt.

– Désolée, dit-elle.

Papa, maman, les gars, désolée. J'ressens comme une envie de m'isoler ! Tellement 2010 ma blague.

– De quoi tu veux parler ? demanda Sirius en ignorant son geste.

– J'ai changé d'avis, dit Mona. Je veux que nous nous fréquentions.

Booouuuuuhhooouuuhhhh, snif snif... BBBBBBBBBBBOOOOOOOOOOOOOOUUUUHHHHH.

– Bien que tu sois... ce que tu es, répondit-il. Je ne peux pas m'empêcher d'être flatté et...

– Oh, tais-toi Black ! Je sais que tu changes d'avis toi aussi.

Nondidiou !

Sirius ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Mona se pressa d'enchaîner.

– La moitié de ma famille vient d'être décimée, que nous nous fréquentions est un choix stratégique des Moon. Je dois me plier à leur décision.

Se plier aux choix de ses parents ? Ça, c'est une idée de Kathy. Dès le début avec sa marelle à la con, j'ai flairé qu'elle nous causerait des ennuis !

– Avant qu'on poursuive cette conversation, dit Mona, j'aimerais savoir ce qui te pousse, toi, à envisager cette relation. Et ne me dis pas que je me fais des idées, j'ai mes sources.

Pas TES sources, mais les sources rongeuses de Terence. Ah, et tu parles aussi de tes sources cornues et lycanthrope ? Mille excuses.

Sirius se racla la gorge.

– Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, dit-il.

– J'ai été franche avec toi, répondit Mona. Sois-le avec moi, et on pourra trouver un arrangement.

– Un arrangement ?

– Je ne veux pas qu'on sorte ensemble, dit-elle. Je veux juste qu'on donne l'illusion que deux nobles se fréquentent. Si tu me caches des choses, on n'arrivera à rien.

– Je veux surveiller mon frère, lâcha Sirius aussitôt.

– Pourquoi ? demanda Mona.

– C'est pas toi qui m'as dit qu'il avait certaines préoccupations ?

– Oui, enfin... hésita-t-elle.

– Passons, tu n'es pas ma seule source, comme tu dis.

Ils marquèrent un temps d'arrêt, évitant soigneusement de se regarder.

– Bien, alors nous sommes d'accord.

– Nous sommes d'accord, dit-il.

Mona, ça t'arrive de sortir avec un mec parce que tu le veux vraiment ?... Nan, Clive ça ne compte plus, tous les lecteurs l'ont oublié.

– Je propose un pacte auquel on devra se tenir, suggéra-t-elle.

– Magique ?

– Inutile de prendre ce risque. Il suffit de demander à James de jouer l'arbitre.

– D'accord, dit Sirius.

– Attends, ajouta Mona. On va dire James et Lily, histoire d'avoir aussi un point de vue féminin.

– Alors, tu permets à une Sang-de-Bourbe de décider pour toi ? lança-t-il avec sarcasme.

Sous-entends encore que mon héroïne est raciste, et je te jure que je te pète la tête.

– James et Lily joueront les arbitres ensemble, décréta Mona.

– Ça me va, répondit Sirius. Mais qu'est-ce qu'on leur demande d'arbitrer ?

Ton arrogance, peut-être ?

– Moi, il me faut deux choses, dit-elle songeuse. D'abord, tu devras écrire à tes parents dès ce soir pour les informer de notre relation. Ensuite, il faut que toute l'école soit au courant.

– Et comment on les met au courant ? demanda Sirius. On placarde des affiches dans toutes les salles communes ?

– On laisse faire Radio Ragot, répondit Mona avec évidence.

– En nous roulant une pelle au milieu du hall à l'heure d'affluence ?

Je le trouve de plus en plus crétin, le caniche. Allez savoir pourquoi.

– Beurk !

– T'avais pas l'air si dégoûtée la dernière fois, répliqua-t-il.

Mona ferma les yeux en serrant les dents, puis, lorsqu'elle les rouvrit, elle vit un Sirius tout aussi gêné.

– Je pensais plutôt à annoncer la nouvelle ici et là en utilisant des intermédiaires, et en nous montrant une ou deux fois par jour en public.

– Très bien, dit Sirius. On fait ça.

– Je crois que c'est tout, dit Mona. Si j'ai quelque chose à ajouter, je te le soumettrai, et si tu n'es pas d'accord, on en parlera aux arbitres.

– Ok, ok, dit-il. Alors, à mon tour. Je veux que tu m'amènes devant Regulus. Il n'est pas un Mangemort, et je peux encore l'empêcher de le devenir.

Mona serra les dents. Regulus était déjà un Mangemort.

– Je ferai de mon mieux, dit-elle. Mais autant te prévenir tout de suite : je n'ai plus trop d'accès auprès de Mulciber et sa bande. Et si tu veux pouvoir leur parler, il faudra que tu mettes de côté le Gryffondor VS Serpentard.

– Je m'en doute.

– Il nous faut aussi une date de rupture, dit-elle. Ce sera plus facile pour tenir le coup.

– Tu ne me seras utile que jusqu'à la fin de l'année, répondit Sirius.

Ah, le romantique !

– Alors, il faut qu'on se sépare une à deux semaines avant, pour ne pas éveiller les soupçons. Et c'est toi qui devras rompre.

– Et si je dois encore m'approcher de Regulus à ce moment-là ?

– Dis-lui que tu veux me reconquérir, dit-elle avec un sourire sarcastique. Que tu as fait une erreur en me quittant.

– Ahah, très drôle, dit-il platement.

– Donc, nous sommes d'accord, reprit Mona. Je t'aide avec Regulus, et toi, tu m'aides à exposer notre relation.

– D'accord.

Mona tendit la main, et Sirius la serra.

– Bon, c'est fait, dit-il en s'essuyant la main sur ses vêtements.

Mona fit semblant de ne rien remarquer.

– On commence demain, dit-elle. Il faut que je me prépare mentalement.

– Ça me va, répondit-il. Disons demain après-midi, après le déjeuner, dans le parc. Je me charge de prévenir nos arbitres.

– D'accord, dit Mona. Alors, à demain.

Elle lui tourna aussitôt le dos et repartit vers sa salle commune. Elle avait une montagne de devoirs à faire, et sa journée du lendemain s'annonçait chargée.

La mienne aussi, si je dois narrer ton faux rancard... j'aurai des choses à dire !

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant