Arrivée devant la table des Serpentard, Rogue s'assit près de Mulciber, tandis que Mona cherchait Grace des yeux. La jeune fille avait laissé une place vide entre elle et Regulus ; Mona s'y installa en lui glissant un remerciement. Grace n'y prêta presque pas attention : à sa gauche se tenait Bertram, et elle ne cessait de lui lancer des sourires rayonnants, gloussant chaque fois qu'il ouvrait la bouche.
En gros, Grace est à nouveau sur Bertram.
Mona servit son assiette et remarqua alors que Terence, assis en face d'elle, la fixait intensément, ce qui la fit sursauter.
– Tu m'as fichu la trouille ! avoua-t-elle en portant une main à son cœur.
– Qu'est-ce que j'ai fait ? demanda-t-il, surpris.
– Rien, sûrement, répondit Hugh, assis à côté de lui. Parfois, ta simple présence est effrayante.
Terence lança un regard méprisant tour à tour à son frère et sa sœur.
– Vous devez être fiers, intervint Lorcan, assis de l'autre côté de Hugh.
– Oui, Terence fout la frousse et nous en sommes très fiers, répondit Mona.
Lorcan esquissa un sourire.
– Je parlais de Ludo Verpey.
– Oui, dit Terence en jetant un regard dédaigneux à sa sœur. Nous sommes très fiers de son match d'hier, il a été très performant ; en même temps, c'est un Moon.
Vu que les Moon sont dans le collimateur des méchants, et que t'es justement à la table des méchants, tu devrais peut-être fermer ton claquet.
– Ça devait être épatant, reprit Hugh en sortant un exemplaire de la Gazette du Sorcier de son sac.
Les yeux brillants, il se mit à lire des extraits du journal à voix haute.
– Alors, comment ça se passe ? demanda Regulus à l'oreille de Mona. Mon frère est supportable ?
– Oui, murmura-t-elle. Je m'attendais à pire. Au lieu de ça, nous nous entendons plutôt bien.
Elle ne mentait pas sur un point : elle s'attendait vraiment à pire.
Nous ne sommes qu'au sixième jour, et je suis sûr qu'il va se... une seconde. Nous sommes le sixième jour de l'année 1978 ! Vous vous rendez compte qu'après ce jour, il n'en restera qu'un de « Mona à Poudlard » ?
– C'est ce que j'ai entendu dire, dit Regulus avec un mince sourire.
Il faisait référence au baiser public que Sirius et Mona avaient échangé. Après tout, ce n'était pas vraiment le genre de choses à faire entre deux sorciers de leur rang. Je narre parce que c'est mon travail, mais je répète : ma Mona quittera l'école après ce jour, enfin pour nous pour elle l'école n'est pas finie !
– Ce n'était pas vraiment prévu, mentit Mona. Je ne sais pas trop ce qui m'a pris.
Personne ne sait ce qui t'a pris, ma petite écolière qui ne sera bientôt plus là.
– C'est vrai que ce n'était pas vraiment approprié, intervint Terence, interrompant la lecture de son frère.
– C'était une sorte d'accident, mentit Mona.
Ouais, elle s'est tournée vers Sirius et lui a demandé de l'embrasser. Ce qui en a découlé était un accident involontaire.
– Vous parlez du fameux bisou ? demanda Bertram avec un large sourire.
– Oui, répondit Terence. Et vous n'auriez pas dû faire ça en public.
– Tu me feras la morale plus tard, dit Mona. C'est gênant d'en parler maintenant.
– Les hormones ne se contrôlent pas toujours, dit Hugh en venant à la rescousse de sa sœur.
– Je confirme, dit Lorcan. Et vu les émois dans cette école, je suis surpris que cela n'arrive pas plus souvent. Le pire, en dehors des drôles de pulsions des gens de cette table, ce sont les deux préfets en chef. Ce qui se dégage d'eux quand ils sont ensemble, c'en est obscène.
Merci Lorcan de fermer ta gueule.
Tout le monde le regarda, tandis qu'il enfournait un gros morceau de steak. Ce type passe son temps à bouffer de la viande. En parlant des gens de la table, il faisait bien allusion à Grace qui veut choper Bertram ?
– Tu n'as rien à reprocher à Mona, intervint Grace. C'était impulsif.
Elle ment bien aussi, la blondasse.
– Soit, dit Terence en se raclant la gorge. En tout cas, je suis heureux de voir que tu suis les directives de notre famille. Je suis sûr que la famille de Regulus l'est tout autant.
– Tu as fait renaître l'espoir en eux, dit-il en se tournant vers Mona.
– Et finalement, le score final, c'était quoi ? demanda Bertram à Hugh.
– 310 à 120, répondit Regulus, également joueur dans l'équipe des Serpentard.
Hugh confirma et reprit sa lecture, permettant à Mona de finir son assiette sans qu'on ne lui pose trop de questions. Entre deux bouchées, elle redressa la tête et regarda autour d'elle. Le professeur Tradewell regardait dans sa direction ; elle ne savait dire si c'était elle ou Regulus que l'enseignante observait. À la table des Gryffondor, Sirius aussi regardait vers leur table.
– Nous avons un cours de Sortilèges, annonça Terence en se levant.
Regulus et Bertram se levèrent à leur tour.
– On vous accompagne, dit Grace. On a cours de Métamorphose, c'est dans la même direction.
Elle se leva, forçant Mona à abandonner sa tarte aux prunes. Grace trottina derrière Bertram jusqu'à le rattraper.
– Je suis vraiment heureux que cela se passe bien avec Sirius, dit Regulus en restant aux côtés de Mona. Tu sais que si tu as besoin de soutien... ou d'un conseil à son sujet.
– Oui, dit Mona. Je sais.
– Je me répète, désolé.
– Non, ça me rassure de savoir que tu es toujours dans cette optique.
Terence les rejoignit, et ils cessèrent leur conversation.
– La maison de Marine est mise sur le marché, dévoila-t-il. Trop de mauvais souvenirs.
Mona acquiesça. Elle savait très bien que le gain incitait souvent les mauvais souvenirs. Soudain, Sirius Black apparut devant eux. Je me disais aussi, on n'avait pas parlé de lui depuis trois lignes.
– Bonjour, dit Mona en essayant de paraître naturelle.
– Je vous accompagne ? suggéra Sirius.
– Oui, bien sûr, répondit-elle aussitôt.
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Un jour, Mona Moon sera une rebelle
FanfictionQui a envie de lire l'histoire d'une gamine pas très drôle, pas très intelligente, pas super canon, pas très causante, pas très spirituelle et sans aucune ambition ? Non, sérieusement, ça vous tenterait, vous ? Quoique, c'est peut-être ça le truc...