Chapitre 92 : 1976 : Les mystérieux malades de l'infirmerie

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Jour 5

— Et là ! Raconta Grace, excitée. Il m'a embrassée !

Les deux filles gloussèrent bruyamment. Madame Pince se racla la gorge, et elles se calmèrent aussitôt.

Et voilà, ça devait arriver un jour ou l'autre. Grace a un amoureux. Je savais que ça finirait par se produire, et malgré toute ma préparation mentale, je ne peux pas m'empêcher de... m'en moquer royalement.

— Et après ? demanda Mona à voix basse.

Son amie jeta un coup d'œil vers la bibliothécaire avant de répondre.

— On est revenus vers le centre du parc, raconta Grace. Ensuite, ce cerf a déboulé de nulle part, alors on a filé vers le château et on est allés dans la salle des trophées. Et là...

Elle se tut. Mona suivit son regard et vit Clive Hunting s'approcher d'elles. Mona sentit son cœur s'accélérer.

— Salut !

Elle tenta de lui répondre, mais ne produisit qu'un bruit indistinct, à peine audible. Clive s'installa près des filles et se tourna vers Mona.

— Il faut que tu ailles à l'infirmerie, annonça-t-il.

— Pourquoi ? demanda-t-elle en songeant à ses récentes blessures.

— Je ne sais pas, répondit-il. J'ai reçu un message me demandant d'y aller. Une fois arrivé là-bas, l'infirmière m'a dit qu'il lui fallait un préfet de Serpentard. Et vu que tu es la seule préfète de cette maison que je n'ai pas peur d'approcher...

Mona et Grace échangèrent un regard surpris.

— Ça veut peut-être dire que tu dois récupérer un malade de chez Serpentard, suggéra Grace.

— Pas con, approuva Clive. En tout cas, Pomfresh n'avait pas l'air de bonne humeur.

Mona commença à ranger ses affaires et Clive se leva.

— Suzie m'attend à la volière, annonça-t-il. Bonne journée.

Grace lui répondit, Mona en fut incapable. À l'évocation du nom de la petite amie de Clive, elle avait senti son cœur se déchirer.

— C'est de plus en plus flagrant, commenta Grace tandis que Mona mettait la bandoulière de son sac sur son épaule.

Si même Grace l'a compris, ça veut vraiment dire que t'es pathétique, ma pauvre fille.

Mona ne répondit pas et sortit de la pièce. Arrivée à l'infirmerie, elle fut accueillie par la mauvaise humeur de Pomfresh.

— Encore toi ! Qu'est-ce que tu t'es fait cette fois ?

On se calme, madame !

— Rien, répondit Mona après un sursaut. Je suis préfète et on...

— J'espère que tu vas lui convenir, à notre difficile, coupa l'infirmière.

— Je n'ai pas très bien saisi ce que je suis censée faire, prévint Mona.

— Tu dois simplement ramener un élève dans son dortoir et t'assurer qu'aucun de ses pansements ne bouge.

Et s'il a des pansements dans des endroits intimes, elle est aussi censée vérifier qu'ils sont toujours en place ?

L'infirmière tourna le dos à Mona et avança entre les lits. Dans le fond de la pièce, trois lits étaient entourés de draps. Madame Pomfresh passa la tête à travers l'un d'eux et repoussa le rideau. Assis sur le lit, recouvert de pansements et de bandages, Rogue évitait soigneusement le regard de Mona.

— Qu'est-ce qui t'est arrivé ? demanda-t-elle d'une voix stridente.

— Rien, répondit Rogue.

— Tu te moques de moi, tu ressembles à une momie.

— Tais-toi, coupa-t-il en lançant un regard furtif aux autres lits.

Mona s'apprêta à répliquer, mais Rogue lui lança un regard l'encourageant à se taire.

J'ai deux ou trois théories sur ce qui est en train de se passer, mais je vous laisserai vous faire votre propre idée. Une fois n'est pas coutume.

— Prenez-le, ordonna l'infirmière. Je n'en peux plus de les entendre.

Elle s'éloigna en les plantant là. Rogue s'avança au bord de son lit avec peine. Mona se rapprocha et tendit les bras pour l'aider, avant de se raviser. Elle tendit à nouveau ses mains puis les retira.

— T'es contagieux ? demanda-t-elle.

Contagieux ou non, tu ne le touches pas. Je suis sérieux, Gamine, tu ne le touches pas.

— Ce sont simplement des égratignures.

— Des égratignures ? Tu te moques de moi ?

— De grosses égratignures, compléta-t-il.

Finalement, après une énième hésitation, Mona attrapa l'un des bras de Rogue et l'aida à se relever.

Mais je n'ai pas envie d'assister à ça, moi. Si ça doit se reproduire, je veux une augmentation. Quoi, c'est pas possible ? Alors une augmentation des messages de lecteurs qui m'idolâtrent ?

— T'aurais pas une cape ? Je ne veux pas qu'on me pose des questions.

— Bien sûr, attends, je dois avoir une cape d'invisibilité, répondit-elle ironiquement.

— Si je peux au moins cacher mes bras, ça serait bien, dévoila Rogue.

Mona sortit une cape soigneusement pliée de son sac.

— Et pour ta tête, on fait quoi ?

On ne peut plus rien faire là.

— Je vais mettre une écharpe, dit-il. Ça cachera au moins les blessures sur le bas de mon visage.

— Je n'ai pas d'écharpe.

Mona prit la cape par les extrémités et la passa derrière Rogue tout en restant face à lui. Lorsqu'elle posa la cape, il grimaça de douleur.

Pendant que moi, je grimace d'horreur.

La cape fixée, Rogue lui tendit une longue et large bande.

— On a ça, dit-il.

— Plutôt original pour une écharpe.

— Et normalement, on a aussi une sorcière munie d'une baguette magique, compléta Rogue, agacé.

Mona le regarda un instant et comprit enfin où il voulait en venir.

J'aime pas quand Rogue est plus intelligent que toi.

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⏰ Dernière mise à jour : 18 hours ago ⏰

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Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant