Un jour, Mona Moon sera une rebelle

Chapitre 134 : 1978 : Anguille sous Rogue

Jour 4

– Rappelle-moi pourquoi je n'ai pas arrêté les potions ? demanda Mona.

– Parce que tu adores les explosions.

Mona se tenait au-dessus d'un chaudron, tandis que Rogue restait prudemment à distance, baguette à portée de main. Elle feuilleta son manuel.

– Pourquoi elle est verte ? demanda-t-elle, angoissée.

– Parce que c'est la couleur que doit prendre un « Élixir Euphorique » à ce stade de la préparation, expliqua-t-il.

– Jusqu'ici tout est normal ? dit-elle, stupéfaite.

– Oui, répondit-il, lui aussi surpris.

– Donc, reprit Mona en replaçant son livre à la bonne page, je vais verser trois graines de tournesol.

– T'es toujours dans le vrai, dit-il.

– Et je tourne pendant neuf minutes.

Elle fit apparaître un sablier et commença à touiller la mixture verte.

– Il y a une drôle de rumeur, dit soudain Rogue.

Tu ne devrais peut-être pas entamer une conversation pendant la préparation de Mona. Enfin, moi je dis ça, je dis rien... enfin oui, je dis rien. Continue de focaliser son esprit sur autre chose que son chaudron. Laisse-moi juste le temps de prendre du pop-corn pour assister au spectacle.

– À quel sujet ?

– Il paraît que toi et Sirius Black, vous vous fréquentez, dit Rogue.

– Ah oui, ça ? Ce n'est pas une rumeur, c'est vrai.

– Donc, dit-il en s'approchant. Tu fréquentes... Sirius Black.

– Oui.

– Vous vous êtes roulé des galoches et tout ça ?

– Lui et moi appartenons à des familles... nobles. Nous ne pouvons pas avoir de comportement disgracieux l'un envers l'autre, expliqua Mona.

– Ce sont vos parents qui vous poussent l'un vers l'autre.

– C'était une suggestion de nos parents, oui, dit-elle, gênée.

– Mona, dis-moi qu'il y a anguille sous roche, sinon je vais devoir vérifier que tu n'es pas ensorcelée.

Je dirais même qu'il y a anguille sous Rogue, oui, je recycle mes vieilles blagues.

Mona le regarda.

– Calme-toi, Prince, dit-elle. C'est pour de faux. Mais ne le répète pas, c'est suffisamment pénible comme ça.

– Me voilà rassuré, dit-il. T'es déjà sortie avec un Maraudeur, je n'aurais pas supporté un deuxième.

– Il reste Remus Lupin, dit-elle. Et c'est un garçon très gentil.

– Un loup-garou aussi, dit-il.

– L'un n'empêche pas l'autre.

– Vous allez faire semblant combien de temps ?

– Deux mois, raconta Mona. Une ou deux semaines avant la fin de l'année, il rompra avec moi.

– Tu sais... commença Rogue, visiblement gêné. S'il lui prend l'envie de profiter de la situation et que tu n'es pas d'accord... je peux... très bien... intervenir et...

Je crois bien que c'est la première fois que je suis reconnaissant envers le Gluant.

– Oh, c'est trop mignon, coupa Mona d'une voix criarde.

– Oh, ça va ! dit Rogue en lui tournant le dos.

– Je prends note, dit-elle en cessant de rire. Par contre, si tu pouvais m'aider à jouer le jeu, ça serait très gentil.

– Comment ça ?

– On doit montrer à tout le monde que nous sommes ensemble, expliqua-t-elle. À un moment donné, nous nous trouverons auprès des Serpentard. Si tu pouvais m'aider à faire en sorte que ça ne paraisse pas bizarre. En l'associant avec son frère, par exemple.

Petite manipulatrice ! Elle resta penchée sur son chaudron pour ne pas voir la réaction de Rogue.

– Faut voir, dit-il, méfiant.

– Grace a promis de m'aider du mieux qu'elle pourra, révéla Mona.

En même temps, tu en as plus raconté à Grace qu'au poisseux.

– Vous ne vous êtes pas encore exposés ? demanda Rogue.

– Non, après le déjeuner, dit Mona. On retrouvera sûrement Lily et James.

Elle retint un juron, réalisant sa gaffe.

– Lily et James ? répéta Rogue.

Elle fit fonctionner son cerveau à toute vitesse.

– Oui, pour être sûre que Sirius et moi tenions nos engagements, nous avons nommé des arbitres. Sirius a nommé James parce qu'il sait que James sera impartial entre lui et moi. Du moins à peu près. Et moi... avant que Sirius ne désigne James, j'ai cité Lily. J'ai un peu gaffé, mais je lui ai dit que c'était une préfète que je respectais et qu'elle serait impartiale parce que c'est dans sa nature.

Est-ce que ça va passer ?

– Prends-moi pour un con ! s'indigna-t-il.

Ah bah nan, ça passe pas.

– Mais si...

– Je te connais depuis sept ans, dit-il. Je sais quand tu mens.

– Oui, bon d'accord, mais les choses se sont faites comme ça...

– Tu aurais pu empêcher qu'ils aient une nouvelle excuse pour être l'un avec l'autre ou pas ? demanda-t-il froidement.

– Écoute, oui... non, peut-être. Enfin non, je ne pense pas...

– Espèce de... ! Rah.

Il buta dans une chaise et fit volte-face.

– Je croyais que tu étais dans mon camp ! s'écria-t-il en claquant la porte.

Pas dans cette histoire. Ici on fait dans le canonique. Y a que deux erreurs volontaires à trouver dans cette histoire et elles n'existent pas encore.

Mona regarda le chaudron bouillant alors que le sablier terminait de s'écouler.

– Prince, dit-elle d'une petite voix. À l'aide !