Chapitre 129 : 1978 : Les factures des Moon
Chère Magda,
J'ai reçu avant-hier une lettre de mon fils Regulus m'informant d'un changement dans la relation qu'entretien mon fils Sirius avec une sang-de-bourbe, tout comme j'ai appris le changement dans la relation de votre fille Mona et son ami Clive Hunting. J'imagine votre soulagement et aimerais vous rappeler notre discussion d'il y a quatre mois au dîner organisé par les Croupton. Je souhaite toujours voir mon fils Sirius revenir auprès de nous malgré nos désaccords. La fréquentation de votre fille Mona pourrait lui être profitable. À elle aussi d'ailleurs, comme vous me l'aviez fait remarquer. Une jeune femme de son rang ne devrait pas s'amouracher de ce Hunting, même si ses parents sont médicomages. Ils n'ont pas notre rang. Je vous propose de venir en parler plus en profondeur mardi prochain à dix-sept heures. Venez avec Edgar. Ainsi, nous discuterons de nos progénitures, et nos époux deviseront de cette nouveauté, la beuglante, un projet d'Orion auquel nous aimerions associer votre famille. Vous pourrez me donner des nouvelles de Meredith, je n'ai pas eu d'écho de ma vieille amie depuis des lustres.
Walburga Black.
Alors, déjà Walburga Black n'a jamais été super pote avec Meredith. C'était faux-cul et compagnie. Ensuite, je n'aime pas ce qui se passe dans la tête de notre héroïne.
Mona regarda à nouveau les lettres énumérant les dettes de ses parents. Elle sentit son estomac se contracter.
– Ça y est ! annonça Remus.
Les deux filles se levèrent et le rejoignirent. Remus prit une poignée de poudre de cheminette dans un pot posé sur le rebord de la cheminée et entra dans l'âtre.
– Salle commune des Gryffondor, Poudlard ! annonça-t-il clairement.
Il disparut dans un tourbillon vert.
– À tout de suite, dit Waha.
Elle se glissa dans l'âtre et disparut à son tour. Mona prit une poignée de poudre et, en franchissant le chambranle, prononça sa destination sans quitter des yeux l'amas de factures sur la table. Elle ferma les yeux et les rouvrit en arrivant à destination. Waha était collée à son petit ami et lui murmurait des choses que Mona n'était pas sûre de vouloir entendre.
Et moi, je suis sûr que je ne veux surtout rien entendre.
– Merci pour la balade, dit-elle. Je vais y aller.
– Attends, tu ne peux pas rentrer comme ça, l'arrêta Remus. Je reviens. Ne fais pas de bruit.
Malgré l'heure encore raisonnable, la pièce était vide.
– C'est normal qu'il n'y ait personne ? demanda Mona en voyant Remus revenir des dortoirs.
– Pas autant que de trouver une Serpentard ici, dit James en apparaissant derrière lui.
– C'est un sortilège que j'ai activé, expliqua Remus. Depuis la cheminée de tes parents.
– Je me demandais pourquoi j'étais si fatigué, dit James en baillant. Un vendredi soir en compagnie de Lily...
Tu sais à présent pourquoi tu étais si fatigué ? Une option de la cheminée activée par Remus ? Mais ce n'est pas canonique ça, on a le droit d'inventer des trucs aussi énormes sur la légende des Maraudeurs ?
Il sortit un parchemin de sa poche, celui-là même que Mona apercevait si souvent.
– Je te raccompagne alors ! dit James à Mona. Remus a des choses... crapuleuses à voir.
– Mais non ! protesta Remus. C'est juste que...
– Ouais, coupa-t-il. N'allez pas tout de suite dans la chambre ; Peter et Sirius ne dorment pas. Peter flippe à l'idée que Sirius et Mona se fréquentent, il a besoin de parler.
Il passa devant Mona et l'invita à le suivre.
– Merci pour la balade ! lança-t-elle en direction des deux amoureux.
Ils se regardaient dans les yeux, et Mona n'était pas sûre qu'ils puissent entendre. Avant de passer la porte, elle jeta un coup d'œil à la salle commune. Le rouge dominait la décoration, et la pièce dégageait une chaleur bien plus accueillante que le côté guindé des Serpentards.
– Pourquoi Remus a craqué ? demanda Mona une fois dans le couloir.
– Ne te fie pas aux apparences, dit James en fixant le parchemin. Bon, pour le moment, la voie est libre, mais on va quand même passer par l'aile ouest.
Mona tenta de jeter un coup d'œil au parchemin, mais le maraudeur veillait au grain.
– Ne pas me fier aux apparences ? répéta-t-elle. Tu veux dire qu'ils ne sont pas vraiment en train de se sauter dessus comme des lapins en rut en ce moment même ?
– J'espère qu'ils ne vont rien faire sur mon fauteuil préféré, grogna-t-il, à moitié écœuré.
– Raconte ce qui s'est passé ! ordonna Mona.
– Remus a toujours été plus ou moins sensible aux attaques... disons, sensuelles de Waha, expliqua-t-il. Il se retenait à cause de son petit problème de fourrure. Mais Waha s'est révélée plus futée qu'elle n'en avait l'air, elle a deviné son secret et nos petites sorties nocturnes.
Il hésita un instant.
Mona n'est pas au courant pour vos sorties nocturnes, andouille !
– Et alors ? demanda-t-elle.
– Ça ne l'a pas repoussée... enfin, un peu au début, peut-être. Mais je crois que le côté je suis un monstre et j'en suis désolé de Lunard lui a beaucoup plu, raconta James. Comme elle savait tout, avec Patmol et Queudver on a réussi à le convaincre de se laisser aller à ses pulsions, en dehors de la pleine lune pour une fois.
– Je comprends mieux, confia Mona.
– Et sinon, c'est mort entre toi et Patmol ?
– C'est vraiment un imbécile, ton pote, commenta-t-elle.
– D'après ce qu'il m'a raconté, oui, c'est un imbécile. Vous devriez en reparler au calme, suggéra James. Vous pourriez faire semblant d'être en couple, par exemple.
- C'est pas con, dit Mona en étouffant un bâillement. On verra ça demain, pour le moment, j'ai un de ces mal de crâne.
Ça s'appelle l'alcool !
- De toute façon, la voie est libre à partir de maintenant, dévoila James. Le retour sera plus dangereux pour moi.
Il ouvrit son sac et en sortit une cape d'invisibilité. Mona s'émerveilla à peine face à l'objet.
Relique ! Relique ! Chope-là !
- Bonne nuit Mona ! dit-il.
- Bonne nuit à toi-aussi !
James lui adressa un large sourire avant de s'envelopper dans sa cape. Mona fit volte face et avança vers sa salle commune.
Mais vole lui sa cape espèce d'idiote !
VOUS LISEZ
Un jour, Mona Moon sera une rebelle
FanfictionQui a envie de lire l'histoire d'une gamine pas très drôle, pas très intelligente, pas super canon, pas très causante, pas très spirituelle et sans aucune ambition ? Non, sérieusement, ça vous tenterait, vous ? Quoique, c'est peut-être ça le truc...