Chapitre 126 : 1978 : Good Night England

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– C'est vrai ça, dit Waha avec un sourire sadique. Comment Lily pourrait-elle être au courant d'une chose de ta vie ?

– Parce que j'ai entendu James lui dire qu'il allait tout lui raconter, se souvint Mona.

Remus acquiesça, sans voir le regard de reproche que Mona adressait à Waha.

– Bon, on va où, à Londres ? demanda Waha.

– Pas du côté sorcier. Avec nos tenues, en plus.

– Je connais un bar moldu assez branché, dit Mona. Près de la Banque d'Angleterre.

– Comment tu connais ça, toi ? demanda Waha.

– Je suis londonienne, quelques infos moldues me parviennent.

– C'est quoi, le nom ?

– Cocktail.

Original. On y croisera Tom Cruise ? Oui, mon public, il y a un vieux film avec Tom Cruise jeune et fringant qui s'appelle « Cocktail »

– On se retrouve dans la rue face à la Banque d'Angleterre, alors, suggéra Mona.

Les deux autres acquiescèrent et disparurent en un instant. Mona dut faire de sérieux efforts de concentration. Elle n'avait obtenu son permis de transplanage qu'au deuxième essai et angoissait toujours terriblement en le faisant. Elle ferma les yeux, sentit les effets désagréables du transplanage, et les rouvrit. Les Gryffondors avaient atterri à quelques mètres d'elle. Il faisait nuit noire, mais les lampadaires éclairaient bien la rue. Trop bien.

– T'en as mis, du temps.

– J'essayais de me souvenir de l'emplacement du bar avant de partir, mentit Mona.

– C'est par où ? demanda Remus.

– Ici, dit Mona en montrant sa droite. Cornhill.

Que ferions-nous sans Google Maps ?

Tous trois prirent ce chemin.

– Comment on va faire pour payer les consommations ? demanda Remus. J'ai pas de Gallions sur moi.

Les filles échangèrent un regard.

– Tu as en ta possession un outil merveilleux qu'on appelle une baguette magique, expliqua Waha.

Mona sortit la sienne et fit apparaître plusieurs billets en livres sterling.

– On peut pas faire ça, commenta Remus lorsque Mona lui tendit une poignée de billet.

– Tu peux aussi ensorceler le barman à chaque commande.

– Belle imitation, dit Waha en observant les billets.

Bande de contre-façonneurs !

Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent face à un bar très animé. Ils entrèrent et virent que leurs uniformes ne passaient pas inaperçus.

– Bon, on prend chacun un verre et on se pose dans le fond du bar, ordonna Remus, pressé.

Les deux filles échangèrent un regard amusé et avancèrent vers le comptoir. La musique était particulièrement forte ; ils devaient crier pour se faire entendre. Remus parvint à libérer une table à l'écart, où il entraîna les filles.

– Tu racontes maintenant ? demanda Waha après que Mona eut trempé ses lèvres dans un cocktail rouge vif.

– Mes parents et ceux de Sirius veulent qu'on se fréquente, dévoila-t-elle après une hésitation.

Les yeux de Waha s'écarquillèrent.

– L'intuition de Lily n'était pas si mauvaise, alors, commenta la jeune fille en criant pour se faire entendre.

Mona fronça les sourcils en se souvenant du jour où Waha lui avait dit que Lily pensait qu'elle avait le béguin pour Sirius.

Ce qui est totalement faux ! Enfin, je crois, je n'ai plus accès à cette partie de son cerveau depuis un bon moment. Tout ça pour garder du mystère pour les années à venir, une décision de l'autrice, pas la mienne.

– Lily avait tort, corrigea Mona. Et mes parents sont complètement à côté de la plaque.

– Vous en avez parlé avec Sirius ? demanda Remus. Je sais qu'il a essayé hier mais...

– Hier, je n'avais pas lu la lettre de mes parents, dévoila Mona. On a parlé tout à l'heure, et ce type est dérangé !

– Il arrive à Sirius d'être un peu... commença Remus.

– Con ! termina Mona.

– J'aurais pas dit ça.

– Et qu'est-ce que vous avez décidé, vous allez vous fréquenter ? demanda Waha assez fort pour que sa voix passe au-dessus de la musique.

– Non, dit-elle. C'est la seule chose sur laquelle nous soyons d'accord.

– Sirius a dit non ? s'étonna Remus.

Les deux filles le fixèrent, surprises.

– Toi, tu sais quelque chose ! accusa Waha.

– Peut-être, mais c'est à Sirius d'en parler.

– Sirius est secrètement amoureux de Mona ? demanda-t-elle, amusée.

– Pas que je sache, répondit-il.

Me voilà soulagé !

– Alors, raconte, c'est quoi le truc ?

– Eh bien, Sirius s'inquiète de...

– MONA ?

Le trio se retourna : Kathy se tenait devant eux. Sans réfléchir, Mona se leva d'un bond.

Attention, ta voisine moldue est en présence de sorciers, Mona... pas de bêtises.

– KATHY !

Les deux filles se jetèrent dans les bras l'une de l'autre.
J'avais dit : pas de bêtises.

– Qu'est-ce que tu fais là ? demanda la moldue en s'écartant pour la regarder de haut en bas.

– Eh bien... commença Mona.

Alors, quel mensonge vas-tu conter, Ô toi reine des menteuses ?

– Sortie scolaire, lâcha Mona après une courte hésitation.

– Pourquoi tu ne m'as pas prévenue !

– Je voulais, et puis...

– Et puis tu as perdu mon numéro de téléphone, conclut Kathy.

– Voilà, c'est ça.

La bonne blague.
Kathy jeta un coup d'œil à la table derrière Mona, qui se souvint alors qu'elle n'était pas seule.
Nan, sans blague !
Elle se maudit intérieurement et se tourna vers la table.

– Alors, Kathy, je te présente Remus et Waha, dit-elle. Et voici Kathy.

Kathy les salua, approcha une chaise et s'installa à côté d'eux. Mona reprit sa place, le ventre noué. Stupéfaits, Remus et Waha fixaient Mona.

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant