Un jour, Mona Moon sera une rebelle

Chapitre 124 : 1978 : Si on ne se fréquente pas

– Si on ne se fréquente pas, non, dit Sirius.

– Comment ça SI on ne se fréquente pas !

Bonne question, qu'est-ce qu'il raconte le roquet !

– Tu sais quoi, t'as raison, impossible qu'on se fréquente, dit-il en se redressant face à elle. T'es vraiment insupportable !

– J'allais au plus simple ! s'indigna Mona. Dès le départ. C'est toi qui as commencé à péter ton câble.

– Raconte ce que tu veux à qui tu veux. Mais n'oublie pas de préciser que je n'ai pas envie de te fréquenter !

– Moi non plus ! s'offusqua-t-elle. Tu crois quoi ? Tout le monde n'a pas un riche héritage sous le coude.

Stoppons un instant le cours de cette discussion. Tout d'abord, je tiens à signaler que j'adore la tournure que prend cette conversation. Ensuite, Mona fait référence à la fortune que Sirius a héritée de son oncle Alphard. Vous savez, le A de RAB.

– Cupide ! lança-t-il.

– Dégage !

Ils se regardèrent avec mépris. Sirius s'apprêtait à répliquer, mais Mona ne lui en donna pas le temps et passa devant lui pour s'éloigner rapidement.

Purée, j'ai eu peur. J'ai cru que vous alliez vous embrasser. Je n'aurais pas supporté ! Ça non !

De retour dans le couloir bondé, Mona ne prit aucune précaution et vit son frère Terence se rapprocher dangereusement d'elle.

– Ça va, Mona ? Tu es toute rouge, commenta Irène, à sa droite.

Les yeux embués de colère, Mona n'avait pas remarqué la jeune fille à côté d'elle.

– Tu peux me rendre un service ? demanda Mona.

– Ça dépend.

Ça dépasse. Ouais, elle est pourrie, mais je devais la faire.

– Retiens mon frère le temps que je disparaisse, s'il te plaît.

On ne peut pas transplaner dans l'enceinte de Poudlard. Hermione le répète au moins une fois par tome. T'es à la ramasse, ma vieille... ah ouais, nan, j'avais oublié, tu ne connais pas encore Hermione. Et sinon, tu comptais me dire quand que tu as eu ton permis de transplanage ?

Irène suivit le regard de son amie et vit Terence se rapprocher de plus en plus des deux filles.

– D'accord, dit-elle aussitôt.

Elle avança au-devant du jeune homme. Mona tourna les talons et s'engagea dans un dédale de couloirs. Elle courut à moitié, ne sachant plus vraiment de qui elle voulait mettre de la distance, lorsqu'elle faillit heurter Suzie.

– Salut ! dit la jeune fille, effrayée.

– Désolée, dit Mona. Je marchais trop vite, sans vraiment regarder où j'allais.

Elle t'a piqué ton ex, pète-lui la tête. Même si on se fiche de Clive, j'ai envie d'action.

– Ce n'est pas grave, dit Suzie, gênée.

– Ouais, dit Mona en acquiesçant.

Les deux filles se regardèrent en silence.

– Tu sais, je suis désolée pour Clive, commença Suzie. Ce n'était pas très respectueux vis-à-vis de toi de...

– Non, coupa-t-elle. Tu n'as pas à être désolée, tu sortais avec Clive avant moi. Et puis, ce n'est pas comme si on était amies.

Mais si, vous étiez les meilleures amies du monde. Explose sa face maintenant.

– Oui, c'est vrai. Mais vraiment, je...

– Non, ça va, coupa Mona. On aurait dû rompre plus tôt, de toute façon.

Mine de rien, il l'a jetée à peine une semaine après le massacre. C'est sa tête à lui que tu devrais exploser.

– C'est une dispute qui a mené à votre séparation ? demanda la Poufsouffle, hésitante. Je n'ose pas en parler avec Clive.

– Oui. C'était tendu depuis un moment.

– Parce que tu ne voulais pas... enfin, tu sais ?

Mona se figea, sentant le sang lui monter aux joues.

– Oui, souffla-t-elle en baissant son visage rouge.

P****n l'e****é ! L'espèce d'e*****é de fils de p**e ! Il a voulu porter atteinte à la petite fleur de mon héroïne !

Les deux filles se regardèrent maladroitement.

– C'est aussi pour ça que notre relation a échoué la première fois, avoua Suzie.

– Ah, d'accord.

Genre... si y'a pas d'échec au second essai, ça voudra dire... ok Suzie Green, recule de mon héroïne avant de lui transmettre tes idées perverses.

Le silence s'installa de nouveau, rendant les deux filles mal à l'aise.

– Bon, je vais... commença Suzie en montrant le couloir derrière Mona.

Mona acquiesça et s'éclipsa rapidement. Elle ne lui en avait jamais voulu ; après tout, elle avait toujours plus ou moins deviné que Suzie était restée amoureuse de Clive.

Mouais, donc on ne vous verra jamais vous fritter ?

Elle atteignit le hall où elle croisa Rogue.

– Qu'est-ce qui t'arrive ? dit-il, étonné.

Elle t'a croisé, ça choquerait n'importe qui.

Mona était encore rouge après sa conversation avec Suzie.

– Rien, je me suis mise en colère.

Ce qui n'était pas totalement faux, sa dispute avec Sirius tournait toujours dans sa tête.

– Le dîner va être servi, fit-il remarquer en montrant les élèves qui attendaient devant la porte.

– Non, dit Mona, pressée. Je risque de voir Terence ou l'autre abruti ! Je dois sortir !

– Quitter l'école, ça va être compliqué, dit-il.

– Pas forcément, dit Waha en arrivant à leur hauteur.

Rogue et Waha échangèrent un court regard.

– J'ai faim, dit Rogue en s'éloignant vers les autres élèves qui attendaient l'ouverture des portes.

– Excuse-moi, Waha, dit Mona. Mais je ne peux pas rester ici.

– Viens dans l'ancienne salle de métamorphose, suggéra Waha. Personne ne te verra et on pourra discuter.

– D'accord.

Mona se laissa entraîner dans une vieille salle de classe qu'elle ne connaissait pas.

Je suis le seul à trouver qu'il y a trop de salles désaffectées dans ce château ? C'est une incitation aux conneries en tout genre.

– Alors, quoi ? demanda Waha.

– Je ne peux pas vraiment t'expliquer, on ne se connaît pas assez, dit Mona. J'ai raconté ça à Lily, qui trouvait que c'était une bonne idée, alors que c'était une idée de Grace à la base, tu sais qu'elles ne s'aiment pas des masses. Alors on est sorties du placard à balai, et James avec son parchemin était là, avec l'autre andouille de première qui mériterait une médaille tellement sa bêtise est monumentale. On a parlé, on était d'accord et puis pas du tout en même temps, je n'ai rien compris, sa caboche cloche, ça je te le dis ! On s'est encore engueulés ! Pas comme d'habitude heureusement ! J'ai pas besoin de loopings en ce moment, j'ai d'autres problèmes. Clive est relégué loin dans mon esprit maintenant. Elle n'a pas besoin de s'excuser. Je n'arrive pas à croire qu'ils m'ont fait ça, en plus où je vais aller ? Je vais rester à Londres ?

– STOP ! coupa Waha.

Heu... Pareil ! Mona, t'as fumé quoi ?

– Je n'ai pas tout compris, mais si tu veux aller à Londres, ça peut s'arranger.