Elle ne se fit pas prier. Mona sortit de la Grande Salle en vitesse. Arrivée dans le hall, elle s'arrêta, jeta un coup d'œil à l'intérieur. À travers ses larmes, elle vit Terence et Peter parler un peu à l'écart des tables. Peter acquiesça avec un air triste, puis retourna s'asseoir. Terence revenait vers Mona au moment où les hiboux et les chouettes envahirent la salle. Bientôt, tout le monde saurait qu'Ignatius Prewett avait été assassiné par le Maître des Ténèbres.
– Tu n'aurais pas dû pleurer en public, dit Terence en rejoignant sa sœur.
– Tu n'aurais pas dû hurler sur Peter en public, répliqua Mona.
– Vu les circonstances exceptionnelles, nos comportements sont un peu plus excusables, dit-il.
– Oui, dit-elle en essuyant ses larmes. Hugh nous attend.Ils se mirent en route vers leur salle commune, mais furent stoppés par un groupe de garçons de Serpentard mené par Mulciber. Rogue, en léger retrait, Mona devinait la présence de sa baguette prête sous sa cape.
– C'est vrai ? demanda Mulciber en brandissant la Gazette du Sorcier. Votre grand-père a été assassiné par le Maître des Ténèbres ?
Toi, tu n'as pas bien choisi ton moment.
– Toi et tes copains apprentis Mangemorts, ce n'est pas le moment ! On est en deuil, au cas où tu n'aurais pas remarqué ! s'écria Mona.
Bien dit, maintenant cours !
Terence lança un regard noir à sa sœur.– Quel affront a pu commettre Prewett pour que le Maître des Ténèbres se déplace en personne pour le tuer ? questionna Mulciber, insensible.
– Ton père et ses amis ne doivent pas être assez puissants pour venir à bout de mon grand-père ! lança Mona à Avery.
– Mon père n'est pas un Mangemort, dit calmement Avery.
– Je connais les rumeurs, déclara Mona. Et tu démens très mal.
– Ne lui parle pas comme ça ! hurla Mulciber.
– Je lui parle comme je veux ! hurla Mona.– Non, non, non, non, non ! répliqua Terence, terrifié. Elle est sous le choc. Elle ira mieux demain.
– Je croyais que votre grand-père n'était pas quelqu'un que vous appréciez, dit Mulciber.
– Ignatius Prewett était l'une des personnes les plus méritantes de notre famille ! cria Mona. Tellement qu'il ne s'est pas abaissé à rejoindre les rangs de Voldemort ! Ce que vous ferez à la moindre occasion.Mona frissonna en réalisant qu'elle avait prononcé le nom interdit. Mulciber sortit sa baguette et la pointa vers elle.
– Non, non, non, non, non ! répéta Terence, terrifié. C'est un malentendu. Tout le monde a droit à ses faiblesses dans certaines circonstances.
Mona sortit sa baguette pendant que Terence tentait de convaincre Mulciber. Elle lança un sortilège de son invention sur Mulciber. La tête du Serpentard pivota sur elle-même à 360 degrés, incontrôlable.
J'en connais une qui a regardé L'Exorciste.
Mulciber pointa sa baguette vers Mona, mais elle contra son sortilège d'un simple mouvement.
– Arrêtez ça ! hurla Mulciber.
– Finite ! dit Avery.Mulciber leva à nouveau sa baguette vers Mona, mais cette fois-ci, elle fut propulsée dans les escaliers. Elle se redressa avec peine, assommée.
– À partir de maintenant, tu n'es plus rien ! cria Mulciber.
Ce fut comme une décharge, Mona se redressa d'un coup et descendit les marches quatre à quatre en brandissant sa baguette.
– Reducto Petelia ! s'écria-t-elle.
L'éclair percuta Mulciber avant qu'il ne puisse réagir. Mona continua de courir vers lui.
– JE... Chelemanus !
Un nouvel éclair frappa Mulciber.
– SUIS... cria Mona. Crescopedis !
Mulciber, impuissant, regarda le nouvel éclair le frapper.
– UNE... Locotus Gallinéa !
Aucun de ses amis n'aidait Mulciber ; tous étaient trop terrifiés. Même Terence restait immobile.
– MOON ! hurla Mona.
Elle s'arrêta à quelques mètres de Mulciber. Il ne faisait plus que la moitié de sa taille, ses pieds avaient triplé de volume, explosant ses chaussures. Ses mains étaient devenues des sabots, et lorsqu'il ouvrit la bouche pour parler, il ne sortit qu'un caquètement.
– Si ton Maître des Ténèbres a envoyé une invitation personnelle à mon grand-père, ce n'est pas pour rien, dit Mona froidement. Nous ne sommes pas qu'un nom, je viens de te le prouver. Alors ne t'approche plus de nous, ne t'approche plus de mes frères, et ne t'avise pas d'insulter qui que ce soit de ma famille !
Coinçant sa baguette entre ses sabots, Mulciber la pointa vers Mona. Sa baguette lui fut arrachée des mains, et Mona se retourna pour voir qui l'avait devancé. Elle vit James qui la tirait en arrière.
– Tu as l'air d'avoir de la fièvre ! s'écria James. Et si tu allais te coucher ?
– Lâche-moi, répondit froidement Mona.
– Dans quelques secondes. Fais-moi confiance.
– Pas quand t'es avec l'autre idiot, répondit Mona en désignant Sirius.Le reste des Maraudeurs suivait, entourant Terence.
– Où est-ce que tu as appris tous ces sortilèges ? demanda Terence lorsqu'ils furent à l'écart.
– Je les ai inventés, répondit Mona automatiquement.
– Donc il n'y a pas que le Levicorpus, dit James.
– Hugh nous attend, se rappela-t-elle.
– J'y vais, dit Terence. Toi, tu te calmes de ton côté, tu évites Mulciber et ses amis, et surtout, tu réfléchis à ce qu'il vient de se passer. On est loin du profil bas imposé.
– En même temps, plus personne ne va oser s'attaquer à quelqu'un qui lance des sortilèges qu'on n'a jamais vus, dit Remus.Terence lança un regard noir à sa sœur et s'éloigna, la laissant avec les Maraudeurs.
– Ton frère n'a pas tort, dit James. Tu as fait une grave erreur, il va falloir que tu t'excuses et tout le tintouin.
– Et c'est toi qui dis ça ?
– Moi, je ne suis pas à Serpentard, là où Tu-sais-qui recrute la moitié de son petit personnel.
– Il recrute aussi à Gryffondor, dit Mona.
– T'as vu ça où ?
– Mon grand-père était à Gryffondor, et il aime bien les loups-garous.Elle regarda Remus d'un œil appuyé.
– C'est quoi ça ! s'écria Sirius, soudain paniqué.
– C'est quoi ? C'est très simple, répondit Mona. C'est toi, un idiot, qui envoie un type qui n'a rien demandé à la rencontre d'un loup-garou. T'es aussi malfaisant que Mulciber.
– Un type qui n'a rien demandé ? s'indigna Sirius. Ça fait des mois qu'il n'arrête pas de nous suivre partout.
– Et alors ! rétorqua Mona. Moi aussi ça m'intéressait de savoir ce que cachait Remus. Je n'ai pas arrêté d'interroger James là-dessus, il ne m'a pourtant pas envoyé au casse-pipe !
– Je trouve que tu t'intéresses drôlement à Rogue, dit Sirius. C'est ton petit-ami ?
– Non, répondit Mona, tu sais bien que je me réserve pour nos baisers secrets !Euh... t'es au courant que vous n'êtes pas seuls ?
Peter, James et Remus se tournèrent vers Sirius avec étonnement. Mona réalisa sa boulette et réfléchit à toute allure.– Et une fois que j'aurai réussi à te coincer, dit Mona, je m'attaquerai à Remus, histoire de bien faire paniquer Peter qui ne veut surtout pas que j'approche ses amis.
Elle lança un regard noir à son cousin.
– Tu m'as fait peur pendant une seconde, confia James. Je crois que tu devrais aller voir ton amie la blonde.
– Pour la dernière fois, James, dit Mona, exaspérée mais heureuse d'avoir sauvé la mise. Elle s'appelle Grace.Elle les planta là et s'éloigna, sans intention de retrouver Grace ni ses frères. Toujours en colère, elle ne voulait pas que Hugh la voie dans cet état. Mona choisit une pièce à l'abri de toute fréquentation, à quelques distances de la salle commune. Elle sentait, sans les voir, que ses amis la recherchaient. Pourtant, elle resta cachée, pleurant la mort de son grand-père, énième victime de Lord Voldemort.
Fin d'une année en 1976.
À suivre une année en 1977.
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Un jour, Mona Moon sera une rebelle
Fiksi PenggemarQui a envie de lire l'histoire d'une gamine pas très drôle, pas très intelligente, pas super canon, pas très causante, pas très spirituelle et sans aucune ambition ? Non, sérieusement, ça vous tenterait, vous ? Quoique, c'est peut-être ça le truc...