Chapitre 114 : 1977 : Le zigue qui émoustille Grace

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Trois heures plus tard, les deux filles nageaient dans un immense bric-à-brac.

– C'est bon, maintenant tu le maîtrises parfaitement, dit Mona en repoussant une lampe à huile. Et j'ai plein de devoirs à terminer.
– Je t'aiderai si tu veux.
– Si tu te proposes, dit Mona ravie.
– Je le fais, sinon tu iras voir la Gryffondor, dit Grace. Et il n'en est pas question.
– Je sais que tu ne l'aimes pas, dit Mona. Mais en dehors d'être une fille de Moldue, elle est plutôt sympa.
– Je ne l'aime pas, confirma Grace. Mais ça n'a rien à voir avec le fait qu'elle soit fille de Moldue.

Mona fronça les sourcils.
Grace qui ne fait pas preuve de racisme ? C'est moi ou il y a un truc qui cloche ?

– Je peux te poser une question indiscrète ? demanda Mona.
– Tu connais mes cycles menstruels et tu sais à quel niveau Dirk et moi sommes rendus, dit Grace. Que veux-tu me poser comme question indiscrète ?
Je ne veux pas savoir à quel niveau tu en es rendue avec Dirk. Je vous en conjure, ne parlez pas de ça.

– C'est au sujet de Dirk.

Non, Mona, je te supplie à genoux !

– Vous...

NON !

– Enfin, il...

Pitié.

– Il est fils de sorcier ?

Késako ? Alors, une seconde, d'abord, moi Anatole Nonyme suis un idiot, puisqu'effectivement cette question a bien mieux sa place dans ce contexte que de savoir si Grace est une pro de la pipe. Ensuite, et désolé pour ceux que j'ai choqués, ensuite, Mona ! Depuis quand tu t'intéresses au sang de tes congénères ? Depuis toujours, je sais. Mais t'es devenue gentille, tu devrais n'en avoir rien à secouer, le cocotier.

– Pourquoi tu me demandes ça ?
– Eh bien, personne ne sait vraiment, dit Mona. Et comme je te trouve plus... enfin, moins...

Raciste ? Intolérante ? Conne ? Nazi ? Xénophobe ? Fanatique ?

– Oui, dit Grace. Mais ne le dis à personne.
– Qu'il est fils de sorcier ?
– Non, dit Grace en baissant d'un ton. Il me l'a avoué il y a quelques mois et je n'ai pas réussi à rompre. Il est Sang-de-bourbe, mais il le cache grâce à un oncle sorcier.

T'as quand même réussi à glisser une insulte.
Mona n'était pas vraiment surprise, elle feignit cependant.

– Bon, allez, on va s'y mettre, reprit Grace. Par quel devoir tu veux commencer ?
– Botanique, répondit-elle.

Grace acquiesça et sortit de son sac une liste de livres.

– Trouve-moi ces livres, on se retrouve dans la salle commune.

Sans rien ajouter, elle sortit de la pièce et Mona prit la direction de la bibliothèque. Elle mit une demi-heure à trouver les livres que demandait Grace. Tous ne tenaient pas dans son sac, elle devait en porter certains dans ses bras en se cachant à moitié les yeux. Au détour d'un couloir, elle se heurta à quelqu'un et la moitié des livres se répandirent sur le sol.
Chère autrice, connais-tu la subtilité ? Ou as-tu pris une option grosses ficelles ?

– Je suis désolée, dit Mona en s'accroupissant pour ramasser les livres.
– Ce n'est pas grave, dit Clive en se baissant à son tour.

Mona ne s'était pas rendu compte que c'était lui qu'elle avait heurté. Sa respiration s'accéléra.
STOP ! J'en ai marre. Lequel entre Sirius, Clive et Bertram provoque le plus tes hormones ? J'ai besoin d'être fixé, je ne sais plus lequel je dois haïr le plus fort.

– Non, vraiment, dit-elle. Je ne suis vraiment pas douée. J'aurais pu te faire mal.

Ils se relevèrent en tenant chacun un certain nombre de livres. Clive affichait un large sourire, amusé devant la gêne de Mona.

– Tu es toute rouge, dit-il.

Mona serra les dents, insultant la chaleur de ses joues.
Respire plutôt, c'est pas comme ça que tu arrêteras de te transformer en locomotive.

– Ça doit vraiment être lourd, conclut Clive.

Sauvée, il croit que tu fais du sport.

– Oui, dit Mona en saisissant cette perche.

– Si tu veux, je te raccompagne.

– Ce serait vraiment gentil, dit Mona.

– Par contre, si ça ne te dérange pas, je te laisserai avant d'arriver trop près de la salle commune des Serpentard.

– Je comprends, dit Mona avec un sourire. Si je pouvais, je n'approcherais pas cette pièce non plus.

Ils rirent doucement et échangèrent des sourires.

Et c'est reparti pour un tour. Sérieusement, vous allez me filer la gerbe. En plus, ça pue le futur baiser...

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant