Chapitre 131 : 1978 : Terence le convaincant

24 3 0
                                    


– Avec quel argent ?

– La vente de la maison de Marine en grande partie, expliqua-t-il. Un peu de Ludo, et Rufus, qui a eu pas mal de primes cette année. Peut-être aussi la vente d'autres propriétés ; les Moon possèdent encore plusieurs maisons qui ne sont plus habitées.

– Mulciber et sa bande n'apprécieraient pas que je fréquente un Maraudeur, encore une fois, dit Mona.

– Ta situation avec eux ne pourrait pas être pire.

Mona attaqua les petits biscuits apportés par Terence. Son frère la regarda en silence. Elle réfléchit, repensant à la lettre de Walburga Black. Après tout...

Comment ça, tu ré-envisages les choses ? Et si je ne suis pas d'accord ? Tiens, d'ailleurs, je vais narrer ce qu'il doit se passer. Mona envoya bouler son frère, et Terence sortit de la pièce en maudissant sa sœur ! Tac !

– Bon, dit Mona.

Terence se redressa d'un coup. Mona reposa un toast entamé et prit une grande inspiration.

– J'irai voir l'autre imbécile une seconde fois, dit-elle. Et je ferai en sorte de le fréquenter le temps que les affaires se fassent. Mais je préfère te prévenir, Sirius me déteste ; ça ne durera pas longtemps, il va falloir accélérer les choses.

NNNNNNNNNoooooooooooooooNNNNNNNNN pourquoi faut-il qu'elle pense ce qu'elle dit ! Non, elle ne peut pas se mettre en couple avec Caniche. Elle s'en fout maintenant, ses vieux ne la mettront plus dehors !

Terence recula d'un pas, prenant la direction du couloir.

– Je file à la volière, dit-il. Prévenir les parents de se tenir prêts.

Mona le regarda franchir le seuil, puis jeta un œil à son réveil et réalisa que même l'heure du déjeuner était passée. Depuis combien de temps son frère l'attendait-il ?

C'est un dingue, ce mec ; je l'imagine très bien comme la nana de Paranormal Activity à rester planté au pied du lit pendant des heures... et voilà, je me fous les chocottes tout seul maintenant.

Mona se leva, rassembla ses affaires et se rendit à la salle de bain. Elle attrapa sa brosse à dents et commença son nettoyage. Elle devait encore manger, son ventre n'était pas rassasié et, après la cuite de la veille, elle avait vraiment besoin de se requinquer. Elle filerait à la cuisine avant de partir à la recherche de Sirius. Elle se rinça les dents et commença à enlever son haut.

Woh ! Tout le monde dehors ! On va attendre dans la chambre. Qui a vu le nombril ? Je vais vous arracher les yeux ! Là, elle prend sa douche. Maintenant, elle ouvre les tiroirs... du moins, c'est ce que j'entends. Et là, je perçois un frottement... donc elle s'habille. Ensuite, j'entends un « aaaaahhh »... elle doit bailler... qui a dit qu'elle se masturbe ? Qu'il sorte ! Donc elle baille, et la voici qui sort de la salle de bain. Elle a oublié le soutien-gorge ! Fermez tous les yeux ! Bande de pervers ! On va pas prendre de risque, on va faire un saut dans le temps. Chez moi, ça se traduit pas par un signe rigolo comme les accélérations, mais par une simple ligne sautée. Vous aviez remarqué ? Wah, vous êtes trop forts, mon public !

Mona referma la porte de la cuisine en se léchant les babines des frites englouties. Elle remonta les escaliers, croisant plusieurs élèves qui allaient et venaient. À quelques mètres d'elle, Lily lui faisait de petits signes, lui indiquant de la suivre. Mona fronça les sourcils ; Lily portait son petit haut violet, celui acheté à Pré-au-Lard quelques jours plus tôt et qui était réservé aux grandes occasions. Elle la rejoignit dans un placard à balai.

– Franchement, Mona, tu as vu le risque que tu as pris hier soir ? dit aussitôt la Gryffondor.

– C'est pour ça que tu m'as fait venir ?

– Non, mais je suis surprise que tu y sois allée avec Remus et Waha, en plus.

– Y'avait qu'eux de disponibles à ce moment-là, raconta Mona.

– Que Waha, corrigea Lily. Je ne pense pas que Remus serait venu si vous ne l'aviez pas forcé.

– Attends, coupa Mona. Qu'est-ce qu'ils t'ont raconté, exactement ?

– Waha m'a dit que vous aviez rencontré Kathy, révéla Lily. Rassure-toi, c'est un détail qu'elle n'a pas raconté aux maraudeurs.

– Qu'est-ce qu'elle leur a dit, exactement ? s'inquiéta Mona.

– Que vous avez rejoint un bar londonien, que pour rentrer vous vous êtes perdu dans le métro, que vous êtes allées chez tes parents et que vous avez utilisé la cheminée là-bas.

– Oh, c'est pas vrai !

– Ah si, dit Lily. En tout cas, ça a beaucoup fait rire James. En parlant de James...

Elle termina sa phrase avec un gloussement qui surprit Mona.

– Je suppose que ça a quelque chose à voir avec ton haut violet ?

– Je lui ai proposé un après-midi révisions ! dit-elle avec un large sourire.

Woh, pas de folie, les enfants, surtout maîtrisez vos... révisions... Vive les seventies.

– Wah, dit Mona. C'est le quatrième de la semaine, non ? Il va se passer quelque chose cette fois ?

– T'es pas gentille, râla Lily.

En même temps, vous avez un survivant à mettre en route, va falloir vous décider, sinon il ne naîtra jamais en 1980.

– D'habitude, c'est à la bibliothèque ou dans la salle commune, raconta la Gryffondor. Aujourd'hui, c'est dans une vieille salle de classe.

– Vous allez pouvoir vous bécoter ! dit Mona qui n'y croyait pas.

– Non. Je pensais juste à instaurer une plus grande intimité entre nous deux.

Pour le survivant, c'est pas gagné !

– Bonne idée, dit Mona. Prenez votre temps. C'est vrai, ça ne fait qu'un an que tu lui tournes autour et seulement six et demi pour lui.

– Ça va, mes vêtements ? Je n'ai pas l'air trop...

– Tu es parfaite, coupa Mona.

Lily acquiesça.

– Dans ce cas, je file chercher mes affaires et j'y vais, dit-elle.

– Fais pas de trucs trop cochons !

Lily lui adressa un regard agacé et sortit du placard. Mona l'imita un instant plus tard et reprit son chemin vers la salle commune des Gryffondor où elle espérait trouver Sirius.

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant