Un jour, Mona Moon sera une rebelle

Chapitre 115 : 1977 : Le sourire de Mona

Mona et Clive prirent le chemin de la salle commune des Serpentard, chacun portant une petite pile de livres.

– Ta semaine de retenue s'est bien passée ? demanda Clive.
– Oui, répondit Mona. Un peu ennuyeuse, mais je pense que ça valait le coup.

Pourquoi ? Parce que tu as vu Lily et James s'embrasser ? Tu penses que ça valait une semaine de retenue ? Attends... T'as raison, en fait, ça valait le coup. Non, je ne m'attendris pas.

– Disons que Waha Dumbledore s'est révélée plus intéressante que prévu, précisa Mona devant l'air surpris de Clive.
– Alors, elle est vraiment la petite-fille de Dumbledore ? supposa-t-il.
– Je ne faisais pas allusion à ça, répondit-elle en éludant la question.
– C'est lié au baiser entre James Potter et Lily Evans ?
– Je ne dis rien, répondit Mona avec un large sourire.
– En plus d'être une délinquante, tu es une petite cachotière.

Mona gloussa doucement.
Ça suffit, j'ai un trop-plein de mièvrerie. J'exige une avance rapide >>>> non ? Garce d'autrice. Tu paieras cette infamie !

– Tu n'as pas idée, répondit-elle. Je cache plein de choses.

Raconte-lui qu'après avoir failli l'embrasser, tu as vraiment roulé une galoche à Sirius Black. Il va adorer.

– Pas ton beau sourire, répondit Clive.

À nouveau, Mona gloussa.
Si on pouvait charmer des filles en leur parlant de leur sourire, ça se saurait. Comment ça, c'est un truc qui marche ? Pourquoi je ne suis pas au courant ?

– C'est là que l'on se quitte, dit Clive avant de bifurquer dans un couloir. Tu vas réussir à tout porter ?
– Oui, répondit-elle. Ce sera plus facile que de finir mon devoir de botanique.

Il déposa les livres qu'il tenait dans les bras de Mona, et la pile tangua dangereusement.

– Attends, on va les classer par taille.

Il prit la pile de livres et la posa au sol. Ils s'agenouillèrent tous deux sur le sol en pierre et disposèrent les livres selon leur largeur.

– Parfait, dit Mona en se relevant. Vas-y, mets-les dans mes bras.

Clive divisa la pile en deux et plaça la partie inférieure dans les bras de Mona.
Sacrée organisation. Continuez comme ça et, demain, vous démontez Poudlard pour le déménager morceau par morceau sous le soleil des Caraïbes. Parce qu'un Narrateur au soleil est un Anatole heureux.

– Outch ! étouffa Mona.
– Trop vite ? s'inquiéta le Poufsouffle.
– Non, c'est bon, continue, je suis solide.

Ils échangèrent à nouveau un sourire. Mona attendait que Clive prenne la deuxième partie de la pile, mais il ne se baissa pas pour la récupérer. À la place, il s'approcha lentement. Mona le regardait avancer doucement, le cœur battant de plus en plus fort. Clive s'arrêta à quelques centimètres de ses lèvres avant de finalement l'embrasser.
Je savais bien que ça finirait par arriver. C'est encore plus écœurant que ce que j'imaginais. Il ne sait pas s'y prendre, en plus. Y'a de la bave partout... au moins, on peut reconnaître à Sirius Black de faire les choses proprement.

Mona se sentit vaciller, ses bras s'affaiblissant. Sans s'en rendre compte, elle lâcha les livres. Clive recula brusquement en poussant un gémissement ; les bouquins étaient tombés sur ses pieds.
C'est bien fait !

– Oh non ! dit Mona.

Ah si ! Et tu l'as bien eu, le Baveux.

– Je suis vraiment désolée... vraiment, vraiment...
– Ce n'est pas grave, assura Clive en masquant sa douleur.

Il ramassa les livres pêle-mêle et les posa contre le mur. Il se redressa face à Mona et lui adressa un large sourire, avant de l'embrasser à nouveau, plus rapidement cette fois.
Et là, je peux couper ? Bien que je ne regrette pas d'avoir entendu le cri de fillette du Baveux, le côté "roulage de pelle" n'est pas vraiment intéressant, surtout quand ça concerne Mona.

Quelques courtes minutes plus tard, ils s'éloignèrent l'un de l'autre.

– J'ai du travail de préfet qui m'attend, annonça-t-il.
– Et moi des devoirs, dit-elle.
- Demain, quinze heures près des serres ? invita Clive.
– J'y serai, garantit-elle avec un sourire.

Ils s'embrassèrent à nouveau, mais plus rapidement cette fois. Clive récupéra les livres et fit une pile parfaite dans les bras de Mona. Il ne prit pas le risque de l'embrasser de nouveau.
Tu m'étonnes.

Mona se retira vers la salle commune, un large sourire aux lèvres, avec la ferme intention de tout raconter à Grace.
Scène que je ne narrerai pas. Il en va de ma santé mentale.

Jour 7