Chapitre 136 : 1978 : Arbitrage

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– Sirius devra rompre officiellement notre relation une ou deux semaines avant la fin de l'année scolaire, continua Mona.

– Parfait, dit James.

– Je tiens à préciser que j'ai déjà tenu mes engagements en ce qui concerne Regulus, dit Mona. Je lui ai parlé pendant le déjeuner, il est ravi de notre relation, et je lui ai dit que j'aurais sûrement besoin de son aide pour que cela marche entre nous. Encore une fois, il était ravi. De plus, mon amie Grace a accepté de jouer le jeu pour te faire entrer dans le petit groupe des Serpentard. Terence le fera aussi, mais on ne le mettra pas au courant de nos vraies motivations.

– Moi aussi, je tiens mes engagements, s'écria Sirius. Tu crois que je fais quoi, là ? On est côte à côte et...

– Et tu lui gueules dessus, dit James. Ce n'est pas vraiment l'attitude d'un petit ami.

– Pas question de petit ami, on se fréquente à l'ancienne, façon sang-pur, dit-il. C'est très différent.

– N'empêche qu'un petit baiser ne nuirait pas à votre crédibilité, dit James.

Heu... non. J'en vois pas l'utilité.

Sirius et Mona redressèrent la tête pour fixer James.

– Je pense que c'est un peu tôt, intervint Lily. Il serait plus prudent de garder cet atout pour le moment où certaines personnes commenceront à douter de cette relation. Ce qui arrivera sûrement.

– Oui, tu as raison, dit James avec un sourire niais.

Sirius émit un claquement de langue agacé, réveillant son ami.

– Et sinon, racontez-nous comment vous êtes tombés amoureux, dit-il.

– NAN ! répondirent en chœur Mona et Sirius.

– Ils sont sur la même longueur d'onde, si c'est pas mignon.

Non.

– Arrête, râla Sirius. C'est déjà suffisamment pénible comme ça.

– Bien sûr que non, contredit James. C'est Mona. La Serpentard la plus supportable, et de loin. Même Lily la trouve charmante.

Il se tourna vers elle avec un large sourire.

– En même temps, tu es gentille avec tout le monde, même avec Grace McFadden. Alors qu'elle est vraiment horripilante, la blondasse.

– Je lui dirai que tu penses ça d'elle, dit Mona. Elle se sentira flattée.

– Tu vois, vraiment horripilante.

– On a fini là ? J'ai des devoirs à faire, dit Sirius, agacé.

– Parce que chez toi un rencard dure dix minutes ? Quel manque de galanterie ! dit James.

Parce que toi, t'es galant ? Tu profites du faux rencard de tes potes pour t'organiser un vrai rencard avec ta future femme sacrifiée.

– Nous aurions dû choisir Remus et Waha, dit Sirius en se tournant vers Mona. Au moins, Remus ne nous aurait pas cassé les pieds.

– Mais Waha, si, répondit-elle.

– Si c'est pas mignon, ils commencent à penser ensemble, dit James, faussement ému.

Non, ce n'est pas mignon !

James reçut un jet d'eau en pleine figure. Lily baissa aussitôt la baguette de Sirius.

– Rentrons, dit-elle. On se promène dans le château une dizaine de minutes et ensuite, tout le monde retourne à ses activités.

Tous se levèrent. James semblait déçu, mais n'ajouta rien.

– Il faut programmer un autre rendez-vous, dit Lily. Demain, juste avant le dîner, devant les portes. Il vaut mieux que nous soyons plus nombreux pour éviter que certains éclats de voix ne s'entendent. Amène Grace, Mona. Je me charge des autres.

– D'accord, répondit simplement la Serpentard.

Le silence s'installa dans le petit groupe, jusqu'à ce que James et Lily se mettent à parler entre eux de leur dernier cours de botanique. Ils s'arrêtèrent pour saluer Hagrid le garde-chasse et reprirent leur conversation. De leur côté, Mona et Sirius fixaient le sol, la mine morose.

– Tenez-vous au moins par la main, conseilla James avec un sourire. C'est acceptable en fréquentation de Noble ?

– Je pense que vous le pouvez, confirma Lily.

Contrairement à James, elle ne laissait transparaître aucune émotion.

Non, vous ne pouvez pas décemment vous tenir la main.

Mona ouvrit la bouche pour répliquer lorsqu'elle sentit la main de Sirius dans la sienne. Surprise, elle la retira aussitôt.

Espèce de petit... !

– Quoi ? demanda le Gryffondor avec un regard noir.

Mona le considéra, toujours surprise par son geste.

– Rien, répondit-elle.

Elle reprit la main de Sirius, et ils avancèrent ainsi jusqu'au château.

Mais non ! Pourquoi tu l'as fait, vous étiez si bien partis ! En plus, tu le touches ! Je peux même sentir la chaleur de sa main et la sensation que cela te... procure. Lâche-le tout de suite !

– T'as failli tout faire foirer, râla-t-il alors qu'ils passaient les portes.

– J'ai été surprise, avoua Mona. Je ne pense pas que c'était vraiment nécessaire.

Il relâcha aussitôt sa main.

Bien ! Tu vois, lui, il fait preuve de raison !

– Faut savoir ce que tu veux, dit-il. C'est toi qui exiges de l'exposition !

– On va faire un tour par là, dit James, inquiet, en poussant les autres vers un couloir peu fréquenté.

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant