Chapitre 120 : 1978 : Dame de Fane et le porridge

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Bonjour chers amis lecteurs. Vous m'avez cruellement manqué. J'aurais bien résumé ce qu'il s'est passé, mais le cauchemar et l'intervention de Grace s'en sont chargés. Retenons tout de même que, mis à part les tracas amoureux des deux filles, la moitié de la famille de Mona a été massacrée il y a un mois. C'est pas trop grave, ils étaient vieux... enfin, si, c'est grave. Mais à choisir, la vieille raciste Marine et son fils Fidel l'alcoolique étaient les premiers à sacrifier. Mais Mira, Devon, Greatchen et surtout l'elfe Vilmée étaient fort sympathiques. Personne ne sait vraiment pourquoi les Mangemorts ont débarqué là-bas. Notons ensuite que, malgré sa relation d'un an avec Clive, Mona a su conserver sa petite fleur. Quoi ? Oui, ben moi ça m'intéresse, figurez-vous. De toute façon, s'il l'avait touchée, je lui aurais pété la tête, ce baveux. Reprenons le texte si vous le voulez bien.

Mona étouffa un long bâillement. Les yeux mi-clos, elle plongea sa fourchette dans son bol de porridge.

– Essaye avec une cuillère pour voir, suggéra Grace en lui montrant l'ustensile.

Mona leva les yeux vers elle, tandis que l'intelligente suggestion montait lentement à son cerveau. Elle posa la fourchette et prit une cuillère.

– Jamais je ne comprendrai comment elle a fait pour le convaincre, dit Grace.

Mona mit quelques instants avant de suivre le regard de son amie. Remus et Waha venaient d'entrer dans la Grande Salle main dans la main.
Putain, scoop ! La folle du cul a coincé le coincé du cul. Répétez-le vite et plusieurs fois à haute voix pour voir ?
Mona les regarda s'installer à la table des Gryffondors, face aux deux préfets en chef, Lily et James.
Pas scoop, c'est canonique.

– Ho ho, dit Grace d'un ton inquiet.

Mona tourna la tête vers son amie. Grace regardait en l'air.

– Quoi ?

En guise de réponse, Dame de Fane tomba lourdement dans le bol de porridge de sa propriétaire.

– Tu as du courrier, répondit Grace en enlevant les éclaboussures de nourriture sur sa robe.

J'adore ce pigeon.
Paniquée, Dame de Fane poussa des cris perçants. Elle tenta de se relever, mais les bords arrondis du bol l'en empêchaient. Elle retomba en aspergeant généreusement Mona.

– Tu ferais mieux de filer aux toilettes, suggéra Grace. Avant qu'un préfet zélé ne t'approche.

Mona, désormais complètement réveillée, se leva et prit son oiseau sous le bras.

– Va au deuxième étage, conseilla Grace. Personne ne t'embêtera.

Et surtout, ton pigeon n'embêtera personne.
Mona acquiesça et se dirigea vers la destination indiquée. Elle monta les escaliers quatre à quatre et parvint aux toilettes du deuxième étage. Personne ne les utilisait, elles étaient hantées par le fantôme d'une petite fille pleurnicharde.
Mona passa la porte et, sans surprise, entendit des pleurs en provenance de l'une des cabines. Elle posa sa chouette sur le bord d'un lavabo et commença à nettoyer ses plumes. Elle retira la lettre attachée à la patte de l'animal et la glissa machinalement dans sa poche. Une fois les plumes nettoyées, elle ouvrit la fenêtre pour que sa chouette puisse partir d'elle-même. Le volatile ne l'entendait pas de cette oreille : elle fila vers la cabine en pleurs.

– Va-t'en ! cria le fantôme dans la cabine.

Mona n'eut pas le temps de se regarder dans le miroir et fonça vers les cris de protestation, tentant d'attraper sa chouette qui attaquait la petite fille translucide.

– Va-t'en !
– Dame de Fane ! Ça suffit !

Lasse de ne pouvoir percer les yeux de l'enfant, la chouette céda et suivit sa maîtresse.

– Je suis désolée, dit Mona. J'ai parfois un peu de mal à la contrôler.

Parfois ?
Le fantôme lui adressa un regard plein de reproches. Mona n'y prêta pas attention et revint près des lavabos. Dame de Fane disparut par la fenêtre.

– Tu es toute sale, dit le fantôme.
– Oui, je sais, répondit Mona. C'est pour ça que je viens me nettoyer.
– Je suis Mimi, dit le fantôme.
– Mona.

Tu te rappelles l'époque où tu t'es présentée à ta voisine moldue ? Tu lui as dit... rah, je m'en souviens comme si c'était hier : « Mona. Mona Moon. » C'était une autre époque, une époque où je me souciais de ton intérêt pour le sang pur et la noblesse de ta famille. À présent, ce qui m'inquiète, c'est d'être sûr que personne ne cueille ta petite fleur.

– Tu me rappelles quelqu'un, dit Mimi.
– Toute ma famille est venue à Poudlard, répondit Mona. Tu en as sûrement croisé.

D'un coup de baguette, Mona fit disparaître toute la saleté de ses vêtements.

– Habile, commenta Mimi d'un ton dédaigneux.

Habile pour tes habits !

– Merci, je dois aller en cours. À plus tard, Mimi.
– À plus tard, répondit Mimi d'une voix lointaine.

Mona sortit de la pièce. Si elle se pressait, elle pourrait filer aux cuisines et grignoter quelque chose. Elle descendit les escaliers à toute vitesse, priant pour ne croiser personne, prenant le risque de se heurter à quelqu'un.

BIM !
Mona recula d'un pas, en se massant le crâne. Ses prières n'avaient servi à rien, elle s'était bel et bien cognée contre quelqu'un.
Subtilité ! Où es-tu, subtilité ?

– Tu tombes bien.

Mona redressa la tête et, à travers la douleur, aperçut Sirius.

– Et toi, tu tombes mal, dit-elle. J'ai faim.

Elle passa à côté de lui sans lui accorder un regard, accélérant le pas sans risquer d'aller trop vite, sa douleur au front étant encore trop vive.

– Il faut qu'on en discute, non ? demanda Sirius en la rattrapant.

Mona réfléchit un instant, sans voir de quoi il voulait parler.

– Que j'ai faim ? Ça ne se discute pas.

Elle avait dit cela pour gagner du temps, cherchant toujours de quoi il voulait parler.

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant