Un jour, Mona Moon sera une rebelle

Chapitre 127 : 1978 : Kathy le retour

Kathy les salua, approcha une chaise et s'installa à côté d'eux. Mona reprit sa place, le ventre noué. Stupéfaits, Remus et Waha fixaient Mona.

– C'est quoi, votre tenue ?

– Un costume, répondit Waha. On était à une petite fête déguisée.

Elle est bien en mensonge, elle aussi.

– J'aurais bien voulu rencontrer tes autres amis ! dit Kathy. Je suis sûre que je détesterais Grace !

– Mona te parle souvent de ses amis ? demanda Waha, amusé par la gêne de Mona.

– Oui, répondit-elle. On parle surtout de ça ; comme nous n'avons aucun ami en commun, on peut critiquer les autres sans culpabiliser.

– Mona critique beaucoup ses amis ? demanda Waha avec un sourire narquois.

– Non, elle ça va, mais à sa place, je râlerais qu'Irène est trop bavarde, Prince trop inquiétant. Par contre, je pense que je m'entendrais bien avec Lily.

Remus sursauta, il regarda fixement Mona avec un sourire en coin.

– Mais comment va Clive ? demanda Kathy. Je n'ai pas eu de nouvelles depuis le tragique accident de ta famille.

– On n'est plus ensemble, expliqua Mona.

– Qu'est-ce qui s'est passé ?

– Je te raconterai cet été, dit Mona.

– Ben non, raconte, suggéra Waha avec un sourire.

– Ça y est ! s'exclama Kathy. Je sais qui tu es ! T'es la folle du cul qui veut mettre le grappin sur ce type timide, le pote de James et Peter.

Le sourire de Waha disparut.

– Excuse-moi, dit aussitôt la moldue qui venait de se rendre compte de l'insulte. J'en suis déjà à mon quatrième verre. Tiens, pour me faire pardonner, je t'en paie un.

Le sourire de Waha revint aussitôt.

– Je vous ramène quelque chose ? demanda Kathy en direction des deux autres.

Mona sortit une poignée de billets de sa poche.

– On te fait confiance, dit-elle en les lui tendant.

Remus attendit qu'elle soit suffisamment éloignée pour se rapprocher de Mona.

– T'es amie avec Lily !

– T'es le seul qui n'était pas encore au courant ! dit Waha. Le scoop le plus énorme c'est quand même que toi, Mona, sang-pur de la maison des vilains pro-sang-pur, sois amie avec une moldue.

– Ne le dites à personne, dit Mona. Si ça venait aux oreilles des Serpentard...

– On ne dira rien, rassura Remus.

– Personne n'est au courant ?

– À Poudlard ? Mes frères et Lily.

– T'es amie avec Lily, répéta Remus, toujours sous le choc.

– C'est qui, Prince ? demanda Waha.

– Plus tard, dit Mona. Kathy revient ; s'il vous plaît, ne faites pas de gaffe, elle ne sait rien de notre monde.

Kathy s'installa, distribuant plusieurs verres.

– Alors, avec Tristan, vous en êtes où ? demanda Mona.

Tristan ? Et Léo alors ? Elle a changé à quel moment ?
Kathy sursauta et se pencha à l'oreille de Mona.

– On l'a fait, murmura-t-elle.

– Non ! s'écria Mona avec un large sourire.

– Si !

– Bon, pendant qu'elle parle de sa virginité perdue, on se pelote ? proposa Waha à son petit ami.

Avant qu'il ait le temps de répondre, Waha se jeta sur lui.

– Elle lui a donc mis le grappin dessus ? supposa Kathy en se détournant du couple.

– Oui, mais on s'en fout. Raconte-moi.

– C'était chez lui, il y a deux semaines, un samedi après-midi. Il n'y avait personne chez lui, expliqua Kathy. Alors, on...

STOP ! Déjà que je supporte à peine les loopings de Mona, ce n'est pas pour raconter les ébats sexuels de Kathy. On va faire une avance rapide. >>>>>>>>>>>

Une bonne heure plus tard, Waha revint avec une bouteille pleine qu'elle planta au milieu de la table. Kathy s'en saisit pour servir les quatre verres.

– Et tes études ? demanda Mona lorsqu'elle se fut rassise.

– J'abandonne ! révéla Kathy. Mes parents veulent que je les aide après l'école.

– Je croyais que tu voulais devenir médico... médecin.

– Ouais ! s'écria-t-elle. Mais il faut être lucide, les femmes médecins, y'en a pas à la pelle et puis, on ne peut pas dire que je sois une bonne élève.

Et surtout, qui voudrait se faire soigner par une fille qui picole autant ?

– Tu n'auras pas de remords ?

Kathy avala cul sec la fin de son godet. Elle grimaça et se tourna à nouveau vers la sorcière.

– Non, la boutique de meubles de mes parents rapporte de plus en plus, expliqua-t-elle. C'est un bon héritage. Et puis, c'est ce qu'ils veulent. Parfois, il faut laisser nos parents décider à notre place.

Ça c'est une rebelle !

Elle remplit les verres vides de la table. Mona observa son amie avec interrogation. Avait-elle vraiment pris la bonne décision ? Elle fixa son verre plein et commença à le boire.
Pendant que ton taux d'alcoolémie grimpe dangereusement.

Trois heures plus tard, Kathy tenait les cheveux de Waha qui vomissait dans le caniveau.

– Je ne voudrais pas être rabat-joie, dit Remus. Mais...

Il marqua une pause, le temps d'un renvoi bruyant.
C'est élégant !

– Après minuit, les sortil... les dispositifs de sécurité sont doublés à l'école ! finit-il. Il serait judicieux de rentrer maintenant.

– Mais vous n'êtes pas à l'école, rappela Kathy. Vous êtes en sortie scolaire.

– Nous logeons dans une école, expliqua Mona en fermant à moitié les yeux.

– Il serait vraiment judicieux de rentrer maintenant ! insista-t-il. En plus, je n'ai pas la carte ; ça va être coton de...

Il ne termina pas sa phrase et plongea à son tour la tête dans le caniveau, s'agenouillant docilement.
Bande de dépravés !

– Rentrons, décréta Mona.

– De toute façon, j'ai faim, dit Waha en se redressant.

Tu m'étonnes, tu viens de régurgiter tes trois derniers repas.

– Vous êtes venus en voiture ? Vous ne pouvez pas prendre la route dans cet état.

– Nous ne sommes pas venus en voiture, répondit Mona. On est venus en...

En transplanant. Comment allaient-ils faire pour retourner à Pré-au-Lard dans l'état où ils étaient ?

– Miiince, s'écria-t-elle. Comment on va faire pour rentrer ?

– Bah, on va... commença Waha.

Elle s'interrompit, pensive.

– Miiince aussi, répéta-t-elle.

– Ah ouais, fit Remus. On est dans de beaux draps.

Ah ouais, vous êtes dans la merde !

– Il y a sûrement plusieurs options, conclut Mona. Restons zen.

La première chose à faire était de s'éloigner des moldus. En leur présence, le trio de sorciers ne pourrait pas réfléchir librement.
Non, mais vous ne pouvez pas réfléchir tout court.