When worlds collide after the Blue Smoke I Fred Weasley

Chapitre 30 : Faux pas

La journée avait bien commencé pour Nora. Sa cheville allait beaucoup mieux après quelques jours de repos, et elle avait enfin repris ses habitudes à Poudlard. Elle avait passé la matinée à suivre ses cours avec un intérêt renouvelé, en partie dû aux récents événements qui l'avaient poussée à se plonger dans ses études pour se changer les idées. Mais malgré tous ses efforts, une personne ne cessait de revenir dans ses pensées : Fred.

Depuis leur aventure dans la Forêt Interdite, les choses avaient pris une tournure qu'elle ne savait comment gérer. Elle ne pouvait s'empêcher de repenser à la façon dont il avait pris soin d'elle, et à quel point cela l'avait touchée. Ces sentiments qu'elle avait cherché à enfouir refaisaient surface, de manière plus évidente, plus douloureuse.

Ce jour-là, lors du déjeuner à la table des Gryffondor, le groupe se retrouva au complet. Nora, fidèle à ses nouvelles habitudes, prit place aux côtés de Fred, échangeant quelques sourires discrets avec lui. Tout semblait normal, jusqu'à ce que la conversation prenne une tournure inattendue.

« Vous vous souvenez quand toute l'école pensait que Fred et Nora étaient ensemble ? » lança Ginny avec un sourire malicieux, lançant un coup d'œil en direction de son frère.

Fred, qui semblait d'humeur particulièrement légère, se mit à rire. « Oui, c'était assez absurde, non ? Je veux dire, qui aurait cru que Cherry et moi étions vraiment ensemble ? »

Il avait prononcé ces mots avec l'intention de faire rire, mais le silence qui suivit immédiatement fut glacial. Nora, elle, sentit son estomac se nouer. La remarque, bien qu'apparemment innocente, avait touché une corde sensible. Elle s'efforça de ne rien laisser paraître, mais l'expression de son visage trahissait ses émotions.

Ginny, qui avait perçu le malaise, tenta d'intervenir. « Fred, tu es sûr de ce que tu dis ? Parce que ça aurait pu arriver, vous savez. »

Fred, toujours enclin à la plaisanterie, ne comprit pas le sérieux de la situation. « Allez, Ginny, tu sais bien que c'était juste pour faire parler. Personne n'aurait pu croire sérieusement à ça. »

Nora, le cœur serré, sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle s'efforça de les ravaler, mais elle ne pouvait ignorer la douleur qui s'insinuait en elle. Ce que Fred venait de dire, même s'il ne l'avait pas fait exprès, l'avait blessée profondément. Leurs moments de complicité, leurs discussions secrètes, leurs rires partagés... tout cela semblait soudain dévalorisé, comme si ça n'avait été qu'un jeu stupide sans aucune signification.

Elle se leva brusquement de table, attirant l'attention de tout le monde. « Je dois y aller, » murmura-t-elle, sa voix tremblante, avant de quitter la Grande Salle sans un regard en arrière.

Fred, enfin conscient de l'impact de ses mots, la regarda partir, déconcerté. « Qu'est-ce que j'ai dit ? » demanda-t-il, cherchant des réponses auprès de Ginny.

Ginny le fusilla du regard. « Fred, tu es parfois tellement... idiot. Tu ne te rends pas compte que... »

Elle s'interrompit, ne voulant pas en dire trop, mais l'implication était claire. Fred se sentit immédiatement coupable. Il n'avait jamais eu l'intention de blesser Nora, encore moins de la faire fuir de cette manière. Mais il savait qu'il avait fait une erreur, et une grosse.

« Je dois aller lui parler, » dit-il en se levant, mais Ginny l'attrapa par le bras.

« Laisse-la tranquille un moment. Je vais y aller moi. »

Fred, pourtant déterminé, se rassit lentement, sachant qu'il n'avait pas le choix. Il se repassait en boucle ses propres mots dans sa tête, réalisant à quel point ils avaient pu sonner cruels aux oreilles de Nora. Le reste du repas se déroula dans un silence pesant, chacun conscient de la tension qui s'était installée.

Nora, de son côté, avait trouvé refuge dans une cours isolée du château, où elle pouvait laisser libre cours à ses émotions. La tristesse l'envahissait, mais aussi la colère. Comment Fred pouvait-il être si insensible ? Comment pouvait-il réduire tout ce qu'ils avaient partagé à une simple blague ?

Elle se rendit compte à quel point ses sentiments pour lui étaient forts, mais aussi à quel point ils la rendaient vulnérable. Fred comptait pour elle bien plus qu'elle ne voulait l'admettre, et cela la terrifiait. Les larmes coulaient librement sur ses joues, et elle se demanda si elle arriverait à oublier ces mots qui résonnaient encore dans sa tête.