When worlds collide after the Blue Smoke I Fred Weasley

Chapitre 6 : Le hasard en dit long

Les jours qui suivirent leur nuit dans la salle des trophées furent marqués par un étrange ballet de coïncidences. Fred et Nora, qui auparavant se croisaient rarement dans les couloirs de Poudlard, commencèrent à se retrouver « par hasard » de plus en plus souvent. Au départ, ils mettaient ces rencontres sur le compte du hasard, mais rapidement, une habitude se forma : ils cherchaient discrètement ces moments d'évasion l'un avec l'autre.

La première fois qu'ils se retrouvèrent après la retenue, c'était à la bibliothèque. Nora, plongée dans un livre de Défense contre les Forces du Mal, leva les yeux pour voir Fred passer devant elle, un sourire en coin. Il fit semblant de remarquer sa présence par pure coïncidence et s'arrêta à sa table.

« Eh bien, Whitmore, » dit-il en prenant place en face d'elle sans y être invité, « tu as toujours le nez dans les bouquins ? »

Nora leva un sourcil amusé. « Weasley, » répondit-elle doucement, « je ne savais pas que tu fréquentais la bibliothèque. »

Fred feignit une expression de fausse indignation. « Figure-toi que je sais lire, Cherry. »

Elle secoua la tête en souriant. « Lire des livres de farces et attrapes peut-être, mais, pour le reste...»

Fred éclata de rire, attirant quelques regards réprobateurs de la part de Madame Pince. « Touché, » murmura-t-il, son sourire ne quittant pas son visage. Il attrapa un livre au hasard sur la table, fit semblant de le feuilleter, puis le referma avec un soupir exagéré. « Trop ennuyeux. Je préfère parler à une certaine Poufsouffle qui a un peu trop de sérieux pour son propre bien. »

Nora rougit légèrement, mais un sourire trahissait son amusement. « Et de quoi veux-tu parler, alors ? » demanda-t-elle en refermant son propre livre.

« De tout, sauf de potions, » répondit-il sans hésitation. « Je pense que j'ai eu ma dose avec notre ami le professeur Rogue pour les prochaines semaines. »

Ils échangèrent un regard complice, puis se mirent à discuter de sujets variés : des derniers matchs de Quidditch aux bizarreries des cours de soins aux créatures magiques. Leurs conversations, bien que légères, semblaient toujours les rapprocher un peu plus, créant un lien qui les surprenait eux-mêmes.

Quelques jours plus tard, ils se croisèrent dans les couloirs après les cours. Nora, qui venait de terminer une longue journée, marchait d'un pas traînant vers la salle commune de Poufsouffle quand elle sentit une main légère se poser sur son épaule.

« On dirait que quelqu'un a besoin d'un remontant, » dit Fred en apparaissant à ses côtés.

Elle sursauta légèrement, mais son visage s'illumina en le voyant. « Weasley, tu es partout en ce moment, » plaisanta-t-elle.

Fred fit semblant de réfléchir. « Peut-être que je te suis, Cherry, » dit-il avec un sourire espiègle. « Mais tu n'as pas l'air de te plaindre. »

Nora leva les yeux au ciel, amusée. « Je ne me plains pas, c'est vrai. »

Ils continuèrent à marcher ensemble, Fred adaptant son rythme à celui de Nora, engageant la conversation comme s'ils étaient amis depuis toujours. Ils parlèrent du dernier cours de sortilèges, où Fred avait réussi à faire léviter Lee Jordan à travers la salle, ce qui avait bien failli tourner à la catastrophe.

« Sérieusement, Weasley, tu cherches vraiment à te faire renvoyer de Poudlard, n'est-ce pas ? » le taquina Nora.

Fred haussa les épaules, l'air faussement innocent. « Je préfère dire que je mets un peu de piment dans la vie ici. Mais assez parlé de moi, qu'est-ce que tu fais pour t'amuser, toi ? »

Nora hésita un instant. « Je suppose que je n'ai pas vraiment le même sens de l'amusement que toi... J'aime passer du temps avec mes amis, lire, découvrir de nouvelles choses. »

« Eh bien, peut-être que tu devrais passer plus de temps avec moi. Je pourrais t'apprendre quelques tours de magie plus divertissants que ceux de tes bouquins, » dit-il en lui lançant un clin d'œil.

Nora secoua la tête, incapable de réprimer un sourire. « Je suis sûre que tu pourrais, » admit-elle.

Ces rencontres fortuites devinrent rapidement des moments qu'ils attendaient tous les deux avec impatience, même s'ils n'auraient jamais osé l'admettre. L'un comme l'autre trouvait dans ces échanges une légèreté bienvenue dans leur quotidien à Poudlard. Nora, habituellement réservée et concentrée sur ses études, se surprenait à rire plus souvent en présence de Fred. De son côté, Fred découvrait en Nora une amie qui, loin de partager son penchant pour les farces, lui offrait une écoute et une complicité qu'il n'avait jamais vraiment recherchées auparavant, mais qu'il appréciait de plus en plus.

Un jour, alors qu'ils se retrouvaient une fois de plus dans un coin tranquille du parc, Nora demanda : « Pourquoi tu m'appelles Cherry ? » Elle s'était plusieurs fois demandée pourquoi il avait choisi ce surnom, même si elle ne pouvait nier qu'elle le trouvait charmant.

Fred sembla surpris par la question, puis sourit en regardant ses cheveux, rouges, lisses et brillants comme les fruits en question. « Parce que c'est la première chose qui m'est venue à l'esprit quand je t'ai vue. Tes cheveux me rappellent des cerises... et puis, ça te va bien, non ? »

Nora rougit, touchant une mèche de ses cheveux sans même s'en rendre compte.

Fred la regarda avec un sourire plus doux que d'habitude. « Ça te va très bien, Cherry. »

Nora ne répondit pas, mais un petit sourire naquit sur ses lèvres. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait à l'aise avec quelqu'un en dehors de son cercle habituel. Fred, avec sa légèreté, sa spontanéité, était devenu une présence inattendue mais bienvenue dans sa vie.

Et tandis qu'ils continuaient à se croiser, à discuter de tout et de rien, sans jamais aborder les sujets trop sérieux, Fred et Nora savaient tous les deux qu'ils n'étaient plus de simples inconnus qui s'étaient retrouvés par hasard dans un placard. Leur lien s'était tissé peu à peu, renforcé par ces moments partagés, ces rires, et ces regards échangés dans les couloirs bondés de Poudlard.

Un lien qui, même s'ils ne le disaient pas à voix haute, comptait déjà beaucoup pour l'un comme pour l'autre.