Chapitre 38 : Révélations dans la Salle sur Demande

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Nora erra dans les couloirs de Poudlard, son esprit tourmenté par les événements de la soirée. Les murmures des élèves semblaient résonner dans sa tête, se mêlant aux battements rapides de son cœur. Finalement, ses pas la menèrent instinctivement vers l'endroit qui lui avait toujours offert un refuge : la Salle sur Demande.

Lorsqu'elle entra, la salle prit la forme d'un petit salon chaleureux, éclairé par une douce lumière dorée. Les murs étaient ornés de tentures aux couleurs apaisantes, et un grand fauteuil de velours vert l'invitait à s'asseoir. Nora se laissa tomber dedans, ses pensées tourbillonnant autour de ce qui s'était passé. Elle ne s'était jamais sentie aussi confuse, aussi vulnérable.

Alors qu'elle essayait de faire le tri dans ses émotions, la porte de la salle s'ouvrit lentement. Fred se tenait là, son expression incertaine. Il semblait hésiter, comme s'il ne savait pas s'il était le bienvenu ou non. Nora releva les yeux vers lui, et dans un geste qui la surprit elle-même, elle lui fit signe de s'approcher.

Fred avança doucement, refermant la porte derrière lui. L'atmosphère était lourde de non-dits, mais il était évident qu'ils avaient besoin de parler. Il s'approcha du fauteuil où Nora était assise, cherchant les mots justes.

« Je suis désolé, Nora. » commença-t-il, sa voix plus douce qu'à l'accoutumée. « Je n'aurais pas dû réagir comme ça. Je... je ne sais pas ce qui m'a pris. »

Nora le regarda un moment, son expression indéchiffrable. Puis, contre toute attente, elle hocha la tête et murmura : « Merci, Fred. »

Fred cligna des yeux, surpris par sa réaction. « Merci ? » répéta-t-il, incertain de ce qu'elle voulait dire.

Nora prit une profonde inspiration avant de répondre. « Oui... merci. Je... je n'ai pas réagi tout de suite parce que je ne m'y attendais pas. Kenneth m'a un peu prise au dépourvu. » Elle marqua une pause, ses doigts jouant nerveusement avec une mèche de ses cheveux. « Ce n'est pas comme ça que j'imaginais mon premier baiser, tu vois ? Et... et d'une certaine manière, il me l'a un peu volé. »

Les mots de Nora flottèrent dans l'air entre eux, créant une distance émotionnelle que Fred n'avait pas anticipée. Il se sentit soudainement coupable d'avoir réagi si brutalement. Peut-être qu'en voulant la protéger, il avait en fait compliqué les choses pour elle.

« Nora, je... je suis désolé que ça se soit passé comme ça. Ce n'était pas juste pour toi, » dit-il avec sincérité. Il s'assit à côté d'elle, leur proximité plus intime que jamais.

Nora le regarda, les yeux brillants d'émotion. « Ce n'est pas ta faute, Freddie. En fait, je suis contente que tu sois intervenu. Je n'aurais pas su quoi faire sinon. » Elle baissa les yeux, un léger sourire triste se dessinant sur ses lèvres. « J'aurais voulu que... si ça devait arriver, ce soit avec quelqu'un que... » Elle s'interrompit, incapable de finir sa phrase.

Fred sentit son cœur se serrer en la voyant ainsi. Il savait qu'il devait dire quelque chose, mais les mots semblaient lui échapper. Pourtant, il ne voulait pas laisser cette conversation en suspens, pas cette fois.

« Tu mérites mieux, » dit-il finalement, sa voix à peine plus qu'un murmure. « Tu mérites que ce moment soit spécial. »

Nora releva les yeux vers lui, émue par la douceur de ses mots. Une nouvelle vague de chaleur l'envahit, une chaleur qui n'était plus liée à la gêne ou à l'embarras, mais à une reconnaissance profonde pour la personne qui se tenait à ses côtés.

Le silence qui s'installa entre eux n'était plus lourd ou inconfortable. C'était un silence apaisant, plein de compréhension mutuelle. Ils restèrent là, assis l'un à côté de l'autre, sans avoir besoin de dire quoi que ce soit de plus. Parfois, les mots étaient inutiles, et ce moment en était la preuve.

Finalement, Nora brisa le silence. « Fred... je sais que tout cela est un peu compliqué, et que... j'ai peut-être été distante ces derniers temps. Mais je tiens à toi, vraiment. »

Fred acquiesça doucement, un sourire timide aux lèvres. « Moi aussi, Cherry. »

Ils restèrent là encore un moment, laissant les tensions s'apaiser, leurs cœurs battant au même rythme. Dans ce refuge qu'était la Salle sur Demande, ils avaient trouvé plus qu'une simple amitié. Peut-être que ce n'était pas encore dit à haute voix, mais c'était là, entre eux, évident et indéniable.

Et c'était tout ce qui comptait.

When worlds collide after the Blue Smoke I Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant