20-Un Nouveau Pas

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Chapitre 20 :

Les jours qui suivirent ce soir-là marquèrent un tournant. Gabriel continua de venir au café, mais cette fois, nos échanges étaient teintés d'une nouvelle complicité. Nous avions commencé à partager des rires, des histoires et même quelques silences confortables. Chaque conversation me révélait un peu plus de lui, et chaque sourire de sa part me faisait sentir un frisson d'excitation.

Un après-midi, alors que nous étions assis près de la fenêtre, il me raconta une anecdote sur son enfance. « Tu sais, j'ai toujours été un petit casse-cou. Je suis tombé de mon vélo tant de fois que je ne peux même plus les compter. Mais à chaque fois, je me relevais, prêt à recommencer. »

Je l'écoutais, amusée. « Ça explique pourquoi tu es si bon pour te relever de chaque moquerie. »

Il rit, un son chaud et sincère. « Oui, mais ce n'est pas que des blagues, Anna. Parfois, les chutes laissent des marques. »

Il m'observait intensément, et je sentais une connexion plus forte qu'auparavant. « Tu sais, j'ai mes propres blessures, » avouai-je, prenant une profonde inspiration. « J'ai appris à me protéger. Mais peut-être que je commence à comprendre que laisser quelqu'un entrer dans ma vie n'est pas toujours une mauvaise idée. »

Gabriel se pencha un peu plus près. « Je ne te demanderai jamais de tout partager d'un coup, mais sache que je suis là, prêt à écouter. »

La sincérité de ses mots m'atteignit. J'avais toujours cru que garder mes distances était la meilleure façon de me protéger. Mais avec Gabriel, c'était différent. Il n'était pas comme les autres. J'avais l'impression qu'il voyait au-delà des murs que j'avais dressés.

Cette nuit-là, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à notre conversation. L'idée de laisser Gabriel entrer dans ma vie me terrifiait autant qu'elle m'excitait. Mais au fond de moi, je savais que ce n'était pas simplement une question de laisser entrer quelqu'un ; c'était aussi une question de me libérer.

Le lendemain, je décidai de prendre un risque. Lorsque Gabriel entra au café, je l'invitai à m'accompagner après le service pour une promenade dans le parc. Surpris mais visiblement ravi, il accepta avec un grand sourire.

En marchant côte à côte, nous parlions de tout et de rien. Le soleil commençait à se coucher, et la lumière dorée baignait le parc d'une douce chaleur. C'était un moment simple, mais pourtant si chargé d'émotion.

À un moment donné, nous nous arrêtâmes près d'un grand chêne. Gabriel me regarda, un mélange de curiosité et d'attente dans ses yeux. « Alors, Anna, qu'est-ce que tu attends de moi ? »

Je pris une grande inspiration, réalisant que c'était le moment de me dévoiler un peu plus. « Je ne sais pas encore exactement ce que je veux, mais je sais que je ne veux plus avoir peur de ce que je ressens pour toi. »

Ses yeux s'illuminèrent, et il s'approcha un peu plus près. « Tu n'as pas à avoir peur. Je suis là, et je ne vais nulle part. »

Un silence chargé d'anticipation s'installa entre nous. Et dans ce moment suspendu, je réalisai que je n'avais jamais été aussi prête à faire confiance à quelqu'un. Lorsque Gabriel leva la main pour caresser doucement ma joue, je ne reculai pas. Au contraire, je me penchai légèrement vers lui.

C'était comme si le monde autour de nous s'était estompé. Tout ce qui comptait, c'était ce moment, notre connexion, et le fait que, pour la première fois, je sentais que je pouvais vraiment être moi-même.

Gabriel s'approcha encore, son regard plongé dans le mien, puis, d'un geste doux, il posa sa main derrière ma nuque, me rapprochant un peu plus de lui. Mon cœur battait si fort que je craignais qu'il l'entende. Puis, dans un mouvement presque naturel, il déposa ses lèvres sur les miennes.

Le baiser était tendre, rempli de douceur et de promesses silencieuses. Un frisson parcourut mon corps, et je me sentis transportée, comme si toutes mes peurs, mes doutes et mes barrières s'étaient évaporés l'espace d'un instant. C'était bien plus qu'un simple baiser ; c'était l'aboutissement de tous ces moments partagés, de cette tension silencieuse qui grandissait entre nous depuis si longtemps.

Lorsque nos lèvres se séparèrent, il me sourit, ses yeux brillants d'une lueur que je n'avais jamais vue auparavant. « Anna, » murmura-t-il, comme s'il n'avait besoin de dire rien de plus pour exprimer ce qu'il ressentait.

Je lui rendis son sourire, me sentant étrangement apaisée, comme si tout avait enfin trouvé sa place. Main dans la main, nous reprîmes notre marche, profitant simplement de cette nouvelle complicité qui s'était installée entre nous.

Cette nuit-là, en rentrant chez moi, je me surpris à sourire. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais légère, libérée de mes propres peurs et prête à embrasser ce qui m'attendait avec Gabriel.

Et même si je ne savais pas encore où tout cela nous mènerait, j'avais la conviction que, quoi qu'il arrive, nous étions sur le point de vivre quelque chose de beau, de vrai, et de profond.

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