Chapitre 37 :Le temps semblait filer. Gabriel et moi vivions une relation intense, ponctuée de moments tendres et de rires complices. Mais, comme souvent, la vie se chargeait de rappeler qu'elle avait ses propres plans.
Un matin, alors que je me préparais pour les cours, Gabriel m'appela avec une nouvelle qui allait tout bouleverser.
« Anna, » dit-il d'une voix presque tremblante d'excitation. « J'ai une opportunité incroyable... Un projet sur lequel j'ai toujours voulu travailler. Mais ça implique de partir quelques mois. »
Je sentis mon cœur se serrer. L'idée de rester loin de lui pendant plusieurs mois était presque insupportable, mais je savais aussi que cette chance était précieuse pour lui. Je fis de mon mieux pour sourire et cacher ma propre peur de l'éloignement.
« C'est génial, Gabriel ! » m'exclamai-je, avec un enthousiasme un peu forcé. « Où dois-tu aller ? »
« a Londres , » répondit-il, les yeux brillants. « Ce sera intense, mais... je pense que ça en vaut vraiment la peine. »
Nous passâmes les jours suivants dans une atmosphère étrange, comme suspendue entre excitation et appréhension. Gabriel se préparait pour son départ, et de mon côté, je faisais de mon mieux pour ne pas montrer ma tristesse. Chaque moment passé ensemble me semblait désormais précieux, et pourtant, je sentais que quelque chose en moi voulait le retenir.
Puis le jour du départ arriva. À l'aéroport, Gabriel me serra fort dans ses bras, et je me demandais si nous allions vraiment pouvoir supporter la distance. « Anna, je promets de t'écrire et de t'appeler tous les jours. On va traverser ça ensemble. »
Je hochai la tête, essayant de retenir mes larmes. « Oui, Gabriel... sois prudent. »
Et avec un dernier regard, il disparut dans la foule.
Les premiers jours sans lui furent étranges, comme si une partie de moi était restée suspendue dans l'attente de ses appels. Mais quelques jours plus tard, une autre nouvelle tomba : mon grand-père venait de décéder. Mon cœur se brisa encore un peu plus. Mes souvenirs d'enfance avec lui revinrent en flots, et la douleur de son absence me sembla presque insurmontable.
Je dus retourner dans ma ville natale pour les funérailles. Là-bas, entourée de ma famille, je réalisai à quel point la vie avançait, emportant avec elle des personnes et des moments qu'on pensait éternels.
À mesure que les jours passaient, je ressentis une solitude profonde. Gabriel m'appelait régulièrement, mais avec le décalage horaire et son emploi du temps chargé, nous n'arrivions plus vraiment à nous synchroniser. Parfois, ses messages restaient sans réponse pendant des heures, et je commençais à douter, à me demander si cette distance ne finirait pas par effriter notre relation.
Un soir, alors que je me promenais dans le jardin de mon grand-père, une ancienne amie, Lara, vint me rendre visite. Elle avait toujours été là pour moi dans les moments difficiles, et sa présence me réchauffa le cœur.
« Anna, tu sais, les relations à distance, c'est toujours compliqué, » me dit-elle avec un sourire triste. « Mais si Gabriel tient vraiment à toi, il trouvera un moyen de surmonter ça. Et toi aussi. »
Ses paroles résonnèrent en moi, et je me demandai si j'étais assez forte pour continuer. La solitude, l'absence de Gabriel, la perte de mon grand-père... tout se mélangeait en une tempête d'émotions que je ne savais pas comment gérer.
Le départ de Gabriel pour Londres avait laissé un vide que rien ne semblait pouvoir combler. Ses appels étaient irréguliers, et même lorsqu'on se parlait, je sentais que l'écran qui nous séparait n'était pas le seul obstacle. Il était plongé dans son projet, concentré, tandis que de mon côté, j'apprenais à avancer sans lui.
Mais un matin, en feuilletant mon carnet, une idée m'atteignit comme une évidence : j'allais écrire notre histoire. Gabriel et moi avions vécu tant de moments forts, de silences et de complicité... Peut-être qu'écrire me permettrait de comprendre tout ce que cette relation m'avait apporté, tout ce qu'elle signifiait vraiment pour moi.
Je me lançai dans l'écriture, chaque page devenant une sorte de miroir de nos souvenirs. Les mots s'écoulaient librement, retraçant notre première rencontre, nos disputes, nos instants de douceur et les moments où j'avais douté. C'était presque thérapeutique de relire les débuts, de revisiter ces instants qui, parfois, m'avaient laissée confuse.
En même temps, je faisais l'effort de vivre pleinement ma vie. Gabriel n'était pas là, mais cela ne signifiait pas que je devais m'arrêter de vivre. Je pris le temps de me consacrer davantage à mes études, de sortir avec mes amies, et de passer du temps avec ma famille. La perte de mon grand-père m'avait beaucoup touchée, et passer du temps avec ma mère m'aida à comprendre combien les liens familiaux étaient précieux.
Écrire et avancer dans ma vie sans Gabriel était une épreuve, mais aussi une révélation. Je commençai à réaliser que notre amour n'avait pas besoin d'être constamment alimenté pour exister. Il pouvait survivre, même dans la distance et le silence. L'écriture devint une sorte de rituel pour garder Gabriel près de moi, sans pour autant m'accrocher à lui. J'écrivais avec tendresse et sincérité, explorant chaque nuance de ce que je ressentais.
Puis un soir, en feuilletant les pages que j'avais écrites, je me rendis compte que cette expérience m'avait rendue plus forte, plus indépendante. Gabriel et moi avions peut-être commencé cette histoire ensemble, mais en ce moment, j'étais en train d'écrire un nouveau chapitre pour moi-même.
Quelques semaines plus tard, Gabriel m'appela, un sourire fatigué mais sincère aux lèvres. Il semblait plus serein, comme si lui aussi avait appris quelque chose dans cette distance.
« Anna, » dit-il avec douceur, « je voulais juste te dire que je suis fier de toi. Fier de ce que tu deviens, de ce que tu accomplis. J'ai l'impression que cette distance nous a rapprochés, d'une manière étrange. »
Je souris en retour, sentant une paix douce m'envahir. « Et moi, je suis fière de nous. »
Nous n'avions pas besoin de dire plus. Notre amour continuait, même à des milliers de kilomètres, évoluant et s'enracinant d'une manière que je n'aurais jamais imaginée. Ce chapitre de ma vie, je l'avais écrit pour nous, mais surtout pour moi.❤️🩹
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mon voisin
RomanceMoi, c'est Anna, j'ai 20 ans et je suis étudiante en lettres. Je suis une fille indépendante, passionnée par la littérature et les arts. La vie m'a toujours appris à me battre pour ce que je veux, et je n'ai jamais laissé quoi que ce soit m'arrêter...