44- Les Échos du Passé

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Chapitre 44 :

Les jours s'étaient transformés en semaines, et chaque matin, Gabriel se réveillait dans la chambre d'hôpital, le cœur battant d'espoir et d'angoisse. Anna progressait lentement dans sa rééducation, mais son esprit semblait encore flou, comme si elle flottait dans un rêve dont elle ne pouvait se souvenir. Gabriel lui racontait leur histoire encore et encore, comme une mélodie répétée pour tenter de la raviver.

Un après-midi, alors qu'ils se trouvaient dans le jardin de l'hôpital, Gabriel remarqua une lueur différente dans les yeux d'Anna. Elle observait les oiseaux qui chantaient et volaient autour d'eux, un sourire léger se dessinant sur ses lèvres.

« Regarde, Anna, » dit-il, pointant du doigt un groupe de petits oiseaux qui se perchaient sur une branche. « Tu te souviens de la fois où nous sommes allés au parc et que nous avons nourri les canards ? »

Elle tourna la tête vers lui, son expression vacillante entre la curiosité et l'hésitation. « Je... Je ne me souviens pas de ça, mais j'aimerais le savoir. »

Gabriel sentit son cœur se réchauffer à l'idée qu'elle voulait apprendre. « C'était une belle journée. Nous avions pris des sandwiches, et tu as ri quand un canard a essayé de voler ta nourriture. Tu avais peur qu'il te mordille. »

Un sourire se dessina sur son visage, même s'il était empreint de mélancolie. « Ça a l'air amusant. J'aimerais bien y retourner un jour. »

Gabriel hocha la tête, s'accrochant à cet instant. « Bien sûr. Et un jour, nous irons. Je te montrerai tout ce qui te rappelle notre histoire. »

Cependant, il savait que malgré ses efforts, il y avait des moments où l'obscurité dans les yeux d'Anna le troublait. Elle semblait parfois perdue, comme si des souvenirs lointains se débattaient pour émerger à la surface sans jamais vraiment s'y rendre.

Un soir, après avoir quitté le jardin, Gabriel se pencha sur elle pendant qu'elle était assise dans son lit, une tasse de thé fumante entre les mains. « Anna, si jamais tu ressens le besoin de parler de ce qui te hante, je suis là. Je ne veux pas que tu te sentes seule dans tout ça. »

Elle le regarda, ses yeux brillants d'un mélange d'appréhension et de gratitude. « Parfois, j'ai l'impression que quelque chose me manque, mais je ne sais pas quoi. C'est comme un vide que je n'arrive pas à remplir. »

Gabriel déglutit, réalisant à quel point son propre cœur était lourd. « C'est normal. C'est un processus. Mais je veux que tu saches que peu importe ce qui se passe, je serai toujours ici pour toi. »

Les jours passèrent, et un matin, alors que Gabriel était assis à ses côtés, un bruit de couverts résonna dans le couloir. Une infirmière entra, apportant le petit-déjeuner. « Bonjour, Anna ! Prête pour une nouvelle journée ? »

Anna hocha la tête, mais son regard s'illuminait d'une lueur soudaine. « Attendez ! » s'écria-t-elle. « Est-ce que... Est-ce que je peux aller dehors aujourd'hui ? »

L'infirmière, surprise mais ravie, acquiesça. « Bien sûr, nous allons préparer cela. C'est une excellente idée ! »

Gabriel sentit une vague d'espoir. « Tu veux qu'on aille dans le jardin ? » demanda-t-il, le sourire aux lèvres.

Anna approuva avec enthousiasme, et quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent à l'extérieur, le soleil réchauffant leurs visages. Alors qu'ils marchaient lentement, une sensation familière d'euphorie s'éveilla en elle.

Elle s'arrêta, regardant le ciel bleu parsemé de nuages. « Ça fait du bien d'être ici. Je me sens... vivante. »

Gabriel sourit, ses yeux pétillants de fierté. « Oui, c'est ici que tout commence à nouveau. »

Tout à coup, Anna se tourna vers lui, ses yeux brillant d'une lueur qu'il n'avait pas vue depuis longtemps. « Gabriel, qu'est-ce qui se passe si je ne me souviens jamais de rien ? »

Il sentit son cœur se serrer, mais se força à rester positif. « Même si tu ne te souviens pas, je te rappellerai tout. Nous construirons de nouveaux souvenirs ensemble. Je suis là pour ça. »

Elle le regarda intensément, ses yeux cherchant une réponse. « Mais et toi ? Que feras-tu si je ne redeviens jamais celle que j'étais ? »

« Je t'aimerai, peu importe qui tu es, » dit-il, sa voix ferme mais douce. « Ce que nous avons est plus fort que tout cela. Je suis là pour te soutenir, et je sais que nous trouverons notre chemin ensemble. »

À ce moment-là, il sentit une connexion renaître entre eux. Peut-être que leur amour pouvait briser les barrières de l'oubli et que la lumière de leurs souvenirs pourrait finalement illuminer le chemin de leur avenir.

Gabriel avait décidé qu'il ne la laisserait jamais tomber, et ensemble, ils feraient face à tout ce qui viendrait.

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