28-Entre incertitudes et confidences

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Chapitre 28

Le lundi matin arriva trop vite, balayant la douce intimité du week-end comme un rêve qu'on peine à retenir. Les souvenirs de notre balade dans le parc étaient encore vifs dans mon esprit, mais en traversant les couloirs bondés de la faculté, il était difficile de croire que tout cela avait réellement eu lieu.

Je jetai un coup d'œil à mon téléphone. Gabriel m'avait envoyé un message avant mon premier cours :

« Bon courage pour aujourd'hui. Je pense à toi. »

Un sourire involontaire étira mes lèvres. Pourtant, cette bulle de bonheur se dissipa rapidement lorsqu'Émilie s'approcha de moi, le regard pétillant de curiosité.

« Alors, raconte ! Ce week-end avec Gabriel... » Elle se tut, scrutant mon visage pour lire les moindres indices. « Vous vous êtes enfin avoué vos sentiments, non ? »

Mon cœur se serra. Émilie et moi étions amies depuis toujours, et pourtant, je savais qu'elle n'était pas une grande admiratrice de Gabriel. Elle le trouvait trop mystérieux, trop imprévisible. Parfois, je me demandais si elle était aussi inquiète pour moi... ou si elle ressentait quelque chose pour lui.

« On a juste... passé du temps ensemble, » répondis-je évasivement, baissant les yeux pour éviter son regard perçant.

Elle fronça les sourcils, visiblement insatisfaite de ma réponse. « Anna, fais attention. Gabriel est... disons qu'il a un passé compliqué, tu sais ? Je ne veux pas que tu te fasses des illusions. »

Ces mots me frappèrent plus fort que je ne l'aurais cru. Je savais qu'Émilie essayait de me protéger, mais il y avait une part de moi qui se rebellait contre son avertissement. Je ne pouvais nier les doutes que j'avais moi-même, mais pour la première fois, j'étais prête à laisser ces incertitudes de côté, à simplement voir où cette histoire avec Gabriel pourrait me mener.

La journée s'étira en cours interminables et discussions banales, jusqu'à ce que le soir tombe enfin. En sortant de l'amphi, mon téléphone vibra à nouveau. Un autre message de Gabriel :

« Café ce soir ? »

Mon cœur fit un bond. Une part de moi hésitait — après tout, n'étais-je pas censée garder une certaine distance ? Mais l'autre part, plus forte, avait envie de le voir, de continuer à explorer cette connexion naissante, même si cela impliquait de se perdre un peu.

Je répondis un simple « Oui » avant de me rendre au café où il m'avait donné rendez-vous. Lorsque j'arrivai, Gabriel était déjà là, assis dans un coin tranquille, une tasse de café fumant devant lui. Il se leva en me voyant entrer, son sourire éclairant son visage.

« Content que tu sois venue, » murmura-t-il en me serrant dans ses bras, son étreinte chaleureuse chassant mes doutes.

Nous passâmes la soirée à parler de tout et de rien, des banalités et des rêves, des choses que nous n'avions jamais partagées avec personne. Gabriel me parla de son enfance, de ses peurs, de ses ambitions secrètes. Pour la première fois, je voyais une vulnérabilité en lui, une humanité qu'il ne laissait jamais transparaître.

Et moi, pour la première fois, je me surprenais à vouloir être celle qui comprendrait ses secrets, qui serait là pour lui sans jugement. Peut-être que les avertissements d'Émilie étaient fondés, mais à cet instant précis, je ne voulais rien savoir. Juste profiter de ce moment, de cette sensation d'être enfin là où j'appartenais.

Quand il me raccompagna chez moi ce soir-là, nous nous arrêtâmes sur le pas de ma porte, le silence entre nous vibrant d'une énergie que je ne savais pas comment gérer. Il leva la main, comme s'il hésitait à caresser mon visage, puis se ravisa, un sourire timide sur les lèvres.

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