19-Échos de sentiments

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Chapitre 19

Les jours qui suivirent notre moment sur la colline furent à la fois étranges et réconfortants. Gabriel semblait vouloir m'inclure davantage dans sa vie, et pour une raison que je ne comprenais pas, cela m'effrayait autant que cela m'excitait. Il était devenu une constante dans ma routine, un élément perturbateur que je ne pouvais pas ignorer, mais qui, d'une manière ou d'une autre, me réchauffait le cœur.

Un après-midi, alors que je travaillais au café, il est entré sans prévenir, un grand sourire sur le visage, portant une boîte de pâtisseries. Je l'ai observé s'approcher du comptoir, un mélange de joie et de résistance se battant en moi.

« Surprise ! » s'est-il exclamé en posant la boîte devant moi. « J'ai pensé que tu aimerais goûter ces merveilles. »

Je levai les yeux, essayant de cacher ma surprise. « Tu sais que je suis au travail, non ? »

« Exactement ! » dit-il, d'un ton enjoué. « C'est une pause bien méritée. En plus, je suis sûr que tu as besoin de sucre pour garder ton énergie. »

Je n'avais pas envie de céder à sa bonne humeur, mais l'odeur sucrée des pâtisseries était irrésistible. Je pris une petite part, et alors que je savourais la douceur, il s'assit à la table près du comptoir, me regardant avec une intensité que je ne pouvais ignorer.

« Tu sais, Anna, » commença-t-il, « j'aime passer du temps ici avec toi. C'est différent de la façon dont je pensais te connaître. »

Je fis semblant de m'intéresser à la mousse de mon café. « C'est juste un travail pour moi, rien de plus. »

« Vraiment ? » dit-il, ses yeux pétillant de malice. « Alors pourquoi te voir sourire en servant des clients ? »

Je m'apprêtais à répondre, mais Sophie apparut à cet instant. Elle avait un sourire complice sur le visage, comme si elle avait compris que nous étions en pleine conversation. Elle salua Gabriel avec une familiarité qui m'irritait, mais je n'eus pas le temps de me vexer.

« Alors, que se passe-t-il ici ? » demanda-t-elle en s'approchant de nous.

« Juste un peu de pâtisserie et une conversation. Rien de trop sérieux, » répondis-je, en essayant de garder le ton léger.

Gabriel se leva et se pencha vers Sophie. « Je viens juste de découvrir que notre chère Anna cache un talent de barista incroyable. »

Sophie me lança un regard éloquent. « Je suis sûre qu'elle ne fait que feindre l'humilité. »

La discussion s'anima autour de nous, et je me laissai emporter par la convivialité, même si une petite voix intérieure continuait à m'avertir de ne pas me laisser emporter par l'enthousiasme de Gabriel. Mais la magie du moment était là, palpable, et je me surpris à sourire à chaque blague qu'il faisait.

Au fil des jours, Gabriel s'est montré de plus en plus présent dans ma vie. Nous avons partagé des cafés, des promenades et des moments de rire qui semblaient effacer peu à peu les tensions qui avaient marqué notre début de relation. Mais, alors que je commençais à envisager la possibilité d'une connexion plus profonde avec lui, une ombre de mon passé surgit de nulle part.

Un après-midi, alors que je finissais ma journée au café, je vis Noah, mon ex, entrer. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Je ne l'avais pas vu depuis notre rupture, et j'avais juré de ne plus jamais penser à lui. Il était toujours aussi charmant, avec ce sourire qui avait autrefois fait chavirer mon cœur, mais maintenant, il ne suscitait en moi que de l'inconfort.

« Anna, » dit-il en s'approchant, « ça fait longtemps. Je voulais vraiment te parler. »

Je lui lançai un regard désapprobateur. « Que veux-tu, Noah ? »

Il semblait hésiter, mais il poursuivit. « J'ai réalisé que j'ai fait des erreurs. Je voulais m'excuser. »

Ses mots résonnaient dans ma tête, mais je n'étais pas prête à les accepter. Je me retournai pour fuir, mais au moment où je faisais demi-tour, je tombai presque sur Gabriel qui venait d'entrer dans le café. Son regard s'intensifia lorsqu'il remarqua la tension dans l'air.

« Anna, tout va bien ? » demanda-t-il, une lueur d'inquiétude dans les yeux.

Noah tourna la tête vers Gabriel, et un sourire sournois s'installa sur son visage. « Je ne savais pas que tu avais un nouveau jouet, Anna. »

La colère monta en moi. Je sentais que c'était le moment de mettre les choses au clair. « Noah, ce n'est pas un jouet, c'est quelqu'un qui mérite du respect, contrairement à ce que tu as fait. »

Gabriel se tenait à mes côtés, un soutien silencieux, tandis que Noah recula légèrement, son arrogance se dissipant face à ma détermination.

« Je suis désolé, je voulais juste parler, » murmura Noah, son ton devenant plus sincère.

Je pris une profonde respiration, consciente que je ne pouvais pas laisser le passé définir ma réalité. « Je ne suis pas intéressée à discuter, Noah. J'ai tourné la page, et je te conseille de faire de même. »

Sans attendre sa réponse, je me retournai vers Gabriel, son regard était déterminé. « Prends un café avec moi ? » lui demandai-je.

Il acquiesça, et ensemble, nous nous éloignâmes de Noah. Une fois installés à une table, je me sentais à la fois libérée et soulagée. Gabriel était là, un pilier de soutien, me permettant d'avancer.

« Ça a l'air tendu, » dit-il en prenant sa tasse. « Tu veux en parler ? »

Je secouai la tête. « Non, je préfère passer à autre chose. Mais merci d'être là. »

« Toujours, » répondit-il, un sourire rassurant sur les lèvres.

Ce moment partagé m'aida à réaliser que je n'avais pas besoin de m'inquiéter du passé. Gabriel était devenu une lumière dans ma vie, et ensemble, nous pourrions faire face à tout ce qui se présenterait.

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