8-Jeux de Masques et Confidences

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Chapitre 8 :

La semaine suivante fut marquée par une étrange tension entre Gabriel et moi. Malgré moi, je me surprenais à repenser à ses mots lors de la soirée. "Imprévisible, têtue, et incroyablement agaçante"... Et ce mystérieux "c'est ce qui fait son charme." Je détestais l'idée qu'il puisse penser ça de moi, mais une part de moi en était étrangement flattée.

C'était un samedi matin pluvieux. En arrivant au café pour mon shift, je trouvai Sophie déjà installée à une table, absorbée par son téléphone. Elle me fit signe de m'asseoir à côté d'elle.

« Devine quoi ! » dit-elle, les yeux pétillants. « J'ai entendu parler d'une exposition d'art en ville ce soir. Mélanie m'a dit que c'était exactement notre style. Tu veux venir ? »

Avant que je ne puisse répondre, Gabriel entra dans le café avec Lucas, tous deux trempés de la tête aux pieds. Ils s'avancèrent vers nous, un sourire moqueur aux lèvres.

« Ah, le destin nous réunit encore ! » lança Lucas en riant. « Vous parliez de quoi ? »

Sophie ne se fit pas prier. « Justement, on parlait d'une exposition ce soir ! Vous devriez venir avec nous ! »

Je lançai un regard désespéré à Sophie, mais Gabriel semblait déjà partant, un sourire amusé sur le visage. « Pourquoi pas ? Ça pourrait être... divertissant. »

La soirée arriva plus vite que prévu. En entrant dans la galerie, je sentis immédiatement l'atmosphère sophistiquée et feutrée. Mélanie nous rejoignit peu après, un verre de vin à la main. Elle commença à nous guider à travers les œuvres, partageant des anecdotes captivantes sur chaque tableau. Elle avait ce don pour rendre l'art vivant, transformant même les toiles les plus abstraites en histoires fascinantes.

Je me laissai absorber par une peinture particulièrement intrigante quand je sentis Gabriel s'approcher de moi.

« Ça te parle, ce tableau ? » demanda-t-il doucement.

J'hésitai, surprise par sa question. « Oui, en quelque sorte. Je pense qu'il représente... des émotions conflictuelles. »

Gabriel sourit, regardant l'œuvre avec un air pensif. « C'est marrant... Je me disais un peu la même chose. »

Notre conversation fut interrompue par Mélanie, qui fit signe à tout le monde de se regrouper. « J'ai une surprise ! » dit-elle avec un sourire mystérieux. « Ce soir, il y a une salle spéciale ouverte aux invités, mais seulement ceux qui osent. »

Elle nous entraîna vers une petite porte dérobée menant à une pièce tamisée. À l'intérieur, des œuvres plus personnelles, plus intimes, étaient exposées. On y trouvait des dessins, des photos, des citations griffonnées. La plupart des invités hésitèrent à entrer, mais Gabriel, toujours le premier à relever les défis, me prit par la main et m'entraîna à l'intérieur.

Cette petite attention me déstabilisa. Sa main dans la mienne me faisait ressentir des frissons que j'essayais désespérément de nier. La pièce était calme, et chaque recoin semblait renfermer une histoire secrète.

Nous tombâmes sur un mur de polaroïds, avec des photos de couples et d'amis, certaines tendres, d'autres plus passionnées. Gabriel s'arrêta devant une photo de deux personnes qui se regardaient avec une intensité presque palpable.

« C'est fascinant, cette façon de capturer des moments. Comme si on pouvait lire dans leurs pensées juste en les regardant... » murmura-t-il.

Je détournai le regard, mal à l'aise. « Peut-être qu'ils essaient juste de jouer un rôle. De cacher ce qu'ils ressentent vraiment. »

Gabriel haussa un sourcil, intrigué par ma réponse. « Comme toi et moi ? On fait semblant, tu crois ? »

Je sentis mon cœur battre plus vite, mais je refusai de lui donner satisfaction. « Arrête, Gabriel. Ne te fais pas de films. »

En sortant de l'exposition, Lucas et Sophie nous attendaient, visiblement de très bonne humeur. Lucas nous raconta qu'il avait trouvé des tickets pour un karaoké improvisé dans un bar du coin, et bien sûr, il était hors de question qu'on refuse.

À peine arrivés, Sophie se lança sur scène avec une énergie débordante. Elle entraîna Lucas dans un duo hilarant, tandis que Gabriel et moi restions en retrait, assis l'un à côté de l'autre. Je me surpris à rire, vraiment rire, en voyant Lucas massacrer les paroles de la chanson.

Puis vint notre tour. Lucas nous poussa littéralement sur scène, et avant que je ne réalise, Gabriel et moi tenions le micro, avec une chanson romantique lancée en fond. Je me tournai vers lui, paniquée.

« Allez, Anna. Prends ça comme une revanche. Montre-moi que tu n'es pas si agaçante. »

Je ris malgré moi, et on commença à chanter, mal, faux, mais sans s'arrêter.

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