mon voisin

31-Révélations

Chapitre 31 :

Émilie me fixait avec une intensité qui me mettait mal à l'aise. Je pouvais voir dans ses yeux qu'elle était sérieusement préoccupée. Gabriel, sentant l'atmosphère changer, se tourna vers moi avec un air interrogateur.

« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-il, son ton chargé d'inquiétude.

« C'est... c'est important, » balbutia Émilie, jetant un regard furtif vers Gabriel. « Anna, je viens d'apprendre quelque chose sur... sur Gabriel. »

Mon cœur s'arrêta un instant. Mes pires craintes resurgirent. « Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ? » répliquai-je, tentant de garder ma voix calme.

Elle hésita, puis poursuivit, « J'ai croisé une de mes amies, et elle m'a dit que Gabriel... qu'il a des choses à régler avec son ex. Il n'a pas complètement tourné la page. »

Un silence pesant s'installa. Je sentis mes mains devenir moites. Je tournais le regard vers Gabriel, qui avait blêmi.

« Qu'est-ce que tu as à dire là-dessus, Gabriel ? » demandai-je, ma voix tremblante de nervosité.

« Anna, écoute, » commença-t-il, mais je l'interrompis.

« Non, je veux que tu sois honnête avec moi. Émilie vient de dire que tu n'as pas encore terminé avec ton ex. Est-ce vrai ? »

Gabriel soupira, et je vis une lueur de frustration traverser son visage. « C'est plus compliqué que ça. Oui, j'ai des choses à régler, mais ce n'est pas ce que tu crois. »

« Alors explique-moi, parce que je ne comprends pas. Je pensais qu'on avait établi quelque chose de vrai, et voilà que ça refait surface. » Ma voix se faisait de plus en plus aigüe, emportée par la peur.

Il se tourna vers Émilie, puis revint à moi. « Émilie, merci d'avoir dit ce que tu savais, mais je préfère tout dire moi-même. Anna, il est vrai que j'ai eu une relation avec mon ex, et nous avons des affaires à régler. C'est une situation délicate, mais je ne veux pas que tu te sentes trahie. Je t'assure que mes sentiments pour toi sont réels. »

« Comment puis-je te croire ? » rétorquai-je, la colère et la frustration s'accumulant en moi. « Tu me dis de te faire confiance alors que j'entends parler de ton ex juste après que nous avons essayé de nous rapprocher ! »

Il s'approcha un peu plus, son regard déterminé. « Parce que je te le demande. Je ne veux pas que notre histoire soit entachée par mon passé. Je m'engage à régler ça rapidement, mais je tiens à toi, Anna. »

Je cherchais dans ses yeux une étincelle de sincérité, mais la confusion me paralysait. « Je... je ne sais pas. Peut-être que je devrais prendre un peu de temps pour réfléchir. »

« Non, Anna, ne fais pas ça. Je sais que ce n'est pas facile, mais je suis prêt à me battre pour nous. Donne-moi une chance de prouver que je suis sérieux. »

« Ça fait beaucoup de promesses, Gabriel. Je n'ai pas envie de me retrouver encore une fois au milieu de complications. Je suis fatiguée des doutes, des mensonges, des secrets. »

Émilie, témoin de notre échange, s'approcha et posa une main sur mon épaule. « Je crois que tu as besoin d'espace pour réfléchir. On ne peut pas prendre de décisions hâtives. »

Je me tournai vers elle, reconnaissant son soutien. Je savais qu'elle ne dirait jamais quelque chose pour me blesser. « Peut-être que tu as raison, Émilie. »

Gabriel soupira, puis se retourna vers moi. « Je comprends. Prends le temps qu'il te faut, mais je veux que tu saches que je suis là, prêt à tout. »

Nous nous séparâmes dans une ambiance tendue. Alors que je marchais aux côtés d'Émilie, le poids de mes doutes me pesait lourdement. Je savais que j'avais besoin de temps pour réfléchir à tout ça, mais la crainte de perdre Gabriel me serrait le cœur.

« Qu'est-ce que tu penses vraiment ? » demanda Émilie, brisant le silence.

« Je ne sais pas. Je veux croire en lui, mais il y a tellement d'incertitudes. Je crains que le passé ne revienne me hanter. »

Elle hocha la tête. « C'est normal d'avoir peur. Mais n'oublie pas, tu mérites d'être heureuse. Quelque soit ta décision, elle doit être pour toi. »

Je soupirai, sachant qu'elle avait raison. Je voulais croire que l'amour pouvait surmonter les épreuves, mais la méfiance était un poids lourd à porter. Mon cœur était partagé entre le désir de lui faire confiance et la peur de la déception.

Les jours suivants furent marqués par l'incertitude. Gabriel continuait d'essayer de me joindre, mais je ne savais pas si j'étais prête à lui parler. Je passais mes journées à réfléchir, à peser le pour et le contre, m'interrogeant sur l'avenir de notre relation.

Finalement, je réalisai que je devais prendre une décision. Il était temps d'affronter mes peurs et de parler à Gabriel une bonne fois pour toutes. J'avais besoin de clarté, de vérités et d'engagement. Mon cœur savait que c'était maintenant ou jamais.

Je pris une profonde inspiration, mon cœur battant la chamade. Chaque seconde qui passait me rapprochait de ce moment décisif. Je me levai et m'approchai de la porte de Gabriel, mes mains tremblant légèrement. Était-il prêt à entendre ce que j'avais à dire ? Ou risquais-je de tout gâcher ?

D'un geste déterminé, je frappai à sa porte. Le bruit résonna dans le couloir, amplifiant mon anxiété. Quelques instants plus tard, il ouvrit, un sourire charmeur aux lèvres, mais ses yeux trahissaient une curiosité intense.

« Anna, qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-il, une lueur d'inquiétude passant brièvement sur son visage.

« J'ai besoin de te parler, Gabriel. C'est important », dis-je, ma voix plus ferme que je ne l'aurais cru.

Il me fit entrer, et une fois à l'intérieur, je sentis la chaleur de son regard sur moi. Je savais que chaque mot que je prononcerais allait changer la dynamique de notre relation. Je me concentrai, rassemblant mon courage.

« Je ne peux plus ignorer ce que je ressens pour toi. Ça me terrifie, mais je dois être honnête avec moi-même... et avec toi. »

Le silence qui s'ensuivit était lourd de tension. Gabriel, dont le regard était devenu sérieux, s'approcha un peu plus près.

« Anna, je... »

Avant qu'il puisse finir, je savais que j'étais prête à entendre tout ce qu'il avait à dire. Mon cœur était à l'unisson avec ma détermination. Que la vérité éclate, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire. C'était maintenant ou jamais.