mon voisin

57-Des adieux-amers

Chapitre 57

Les jours passèrent et Anna s'immergea complètement dans cette nouvelle vie. Les cours, les découvertes, les rencontres... chaque jour apportait son lot de nouveautés. Elle se surprit à apprécier cette solitude, cette indépendance. Loin de Gabriel, elle apprenait à redécouvrir qui elle était, à définir ses propres rêves et ambitions.

Pourtant, au fil des soirées passées seule dans sa chambre, elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui. Elle ouvrait parfois son téléphone pour relire leurs derniers messages, revoir les photos prises ensemble. Un sourire doux éclairait alors son visage, et même si la nostalgie la gagnait, elle savait que leur amour était intact, malgré la distance.

Un soir, alors qu'elle se promenait en ville, elle aperçut une petite librairie éclairée, chaleureuse et accueillante. Poussée par une impulsion, elle y entra et parcourut les étagères, effleurant les couvertures des livres du bout des doigts. Elle finit par en choisir un — un roman sur l'amour et les choix de vie — comme un clin d'œil à sa propre histoire.

Elle s'assit près de la fenêtre pour lire, et en tournant les pages, elle ressentit une étrange familiarité avec les personnages, leur parcours, leurs peines et leurs joies. Elle réalisa qu'elle vivait aussi sa propre histoire, que chaque page tournée la rapprochait de la personne qu'elle souhaitait devenir.

Un message de Gabriel apparut alors sur son écran. Il lui demandait des nouvelles, lui racontait ses propres journées, partagées entre le travail et les moments où il pensait à elle. Ils échangèrent des mots tendres, des souvenirs, des promesses. Gabriel la soutenait même de loin, lui rappelant qu'il croyait en elle, en tout ce qu'elle pouvait accomplir.

Ce soir-là, en sortant de la librairie, Anna leva les yeux vers le ciel étoilé. Elle se sentit emplie de gratitude pour ce qu'elle vivait, pour cet amour qui transcendait la distance. Elle savait que leur histoire ne faisait que commencer et que, quand viendrait le moment, elle retrouverait Gabriel, plus forte et plus épanouie que jamais.

Le retour à sa chambre se fit sous les lumières tamisées de la ville, chaque pas d'Anna résonnant dans l'air frais de la nuit. En arrivant dans sa chambre, elle alluma une petite lampe, créant une atmosphère douce et intime, propice à la réflexion. Les pages du livre posé sur son lit semblaient l'inviter à se perdre encore un peu dans son univers.

Anna se laissa tomber sur son lit, le téléphone en main. Un sourire flottait sur ses lèvres en pensant au dernier message de Gabriel. Elle relisait les mots qu'il avait écrits, chaque ligne empreinte de tendresse et de soutien. Elle avait conscience de la rareté de cet amour, de cette connexion si précieuse entre eux.

« Je suis là, à chaque instant, même si tu ne me vois pas. N'oublie jamais ça. Je t'aime, Anna. » Ces mots étaient les derniers qu'il lui avait envoyés ce soir-là, et elle les chérissait comme un trésor.

Une impulsion la poussa à lui envoyer un message : "Gabriel, ce soir, je me sens bien. Tu es dans chacun de mes pas, dans chaque sourire que je croise. Merci d'être toi. Tu me manques, mais je sens ta présence partout."

Elle hésita un instant, puis ajouta : "Quand je reviendrai, j'aurai tant de choses à te raconter, et nous aurons encore plus de souvenirs à créer."

Elle posa son téléphone et, le sourire aux lèvres, s'étendit sur le lit, son esprit vagabondant entre le présent et les souvenirs de leurs moments partagés. Sa main effleura la couverture du livre qu'elle avait acheté plus tôt, et une idée lui vint.

Anna commença à écrire. Elle voulait capturer cette période de sa vie, ces instants de croissance et de découverte. Les mots coulaient naturellement, portés par ses émotions, par son amour pour Gabriel et par la force qu'elle sentait naître en elle.

Elle s'imagina Gabriel lisant ces mots un jour, se perdant dans ses pensées et ses sentiments. Le simple fait de l'imaginer ainsi rendait cet exercice encore plus précieux.

Les jours passèrent, et ce rituel d'écriture devint une échappatoire pour elle, un moyen de partager ses émotions et ses découvertes avec Gabriel, même de loin. Elle remplissait des pages et des pages de souvenirs, de réflexions, de moments vécus seule ou avec ses nouveaux amis.

Chaque fois qu'elle se sentait un peu perdue, un peu seule, elle se souvenait des mots de Gabriel et de leur amour, ce fil invisible qui la reliait à lui malgré la distance.

Et au fond d'elle, une certitude grandissait : ce voyage la transformait, la rendant plus forte, plus libre. Le moment viendrait où elle reviendrait vers Gabriel, avec non seulement des souvenirs, mais aussi avec une part d'elle-même qu'elle avait redécouverte et que, désormais, elle tenait précieusement.