Jeux de pouvoir

LVI.

Une fois sortis de la boutique, avec les sacs bien en main, Emir et moi marchons dans la rue, le bruit de nos pas se mêlant à la ville qui continue de vibrer autour de nous. Je suis encore sous l'impression de tout ce luxe, de la beauté de la boutique, et un sourire flotte sur mes lèvres.

— Emir, je voulais te demander, dis-je en le regardant. C'est à qui, les vêtements dans le dressing de ma chambre ?

Il lève les yeux vers moi, un air espiègle dans le regard.

— Mmh, ils sont à l'ancienne captive, qu'on a tuée, répond-il sur un ton faussement sérieux.

Je m'arrête net, le regard étonné et un peu choqué.

— Quoi ?!

Il éclate de rire en me voyant, et je fronce les sourcils, ne comprenant pas si c'est une blague de mauvais goût ou s'il est sérieux.

— Si tu voyais ta tête ! lance-t-il, riant toujours.

Je le fixe, un mélange de surprise et de soulagement envahissant mon esprit. Puis, voyant son sourire malicieux, je laisse échapper un rire. C'était bien une blague.

— C'est pas drôle, arrête avec tes blagues ! J'y ai cru moi !

— En fait, j'étais allé acheter tout ça avec Alil avant ton arrivée, avoue-t-il finalement, ses yeux brillant d'une sincérité presque comique. On savait pas trop ce que tu aimerais, alors on a pris un peu de tout. Je crois qu'on a fait le tour des styles.

Je le regarde, surprise par l'effort qu'ils ont mis à m'accueillir de cette manière. Ça me touche plus que je ne veux l'admettre.

— wow, merci c'est vraiment adorable, réponds-je, un sourire sincère sur les lèvres.

Il me lance un regard un peu plus sérieux, comme s'il attendait quelque chose de précis.

— Alors, dis-moi, est-ce que tu as tout ce qu'il te faut ? Ou tu as besoin d'autre chose ? Il n'y a aucune urgence, mais si tu veux quelque chose en particulier, on peut toujours aller faire un tour.

Je réfléchis un instant, regardant autour de moi. Il y a tellement de choses que je n'ai pas l'habitude d'avoir, des vêtements somptueux, des accessoires... Mais quelque chose me traverse l'esprit, un petit détail que j'avais complètement oublié.

Puis, au détour d'une rue, mes yeux s'arrêtent sur une vitrine. C'est un magasin de lingerie. Je le regarde, une légère gêne me traversant, puis je tourne mon regard vers Emir.

— En fait, oui... Il y a une chose que j'aimerais, dis-je en me mordillant la lèvre. Des pyjamas, et un peu...de...lingerie. Je n'ai rien de tout ça.

Emir me regarde, un sourire amusé et un peu complice apparaissant sur son visage. Il n'a pas l'air gêné, juste prêt à me suivre dans cette nouvelle demande.

— Oui, c'est vrai, on a pas acheté ce genre de choses puisqu'on ne savait pas ce que t'aimerais. On va aller faire un tour ici, je suis sûr qu'on trouvera ce qu'il te faut.

Il m'attrape doucement par le bras, son sourire malicieux ne me quittant pas, et nous nous dirigeons vers la boutique.

J'y pénètre joyeusement, elle est un peu moins luxueuse que celle de tout à l'heure, mais l'ambiance reste agréable, presque intime. Les rayons sont bien organisés, les pièces élégantes mais accessibles. Tout est impeccablement entretenu, et même si la boutique n'a pas l'opulence du magasin de vêtements, elle dégage une sorte de chaleur, une atmosphère plus décontractée.

Au fond, près de la caisse, une dame m'adresse un sourire bienveillant. Je lui rends son sourire, un peu timide, en me sentant déjà un peu plus à l'aise ici.

Je commence à jeter un coup d'œil aux pyjamas. Les pièces sont magnifiques, en soie, avec des coupes fluides et raffinées. Je les effleure du bout des doigts, appréciant la douceur des tissus. Je commence à en choisir quelques-uns : des robes légères, des pyjamas deux pièces, des shorts tout mignons. À chaque pyjama que je montre à Emir, je vois qu'il devient un peu plus gêné. Il détourne les yeux, se frotte la nuque, et me regarde avec une sorte de gêne évidente, comme si le fait de se retrouver dans cette section du magasin avec moi était un peu trop pour lui. Je souris intérieurement, amusée par son inconfort. C'est presque adorable de le voir dans cet état.

— Tu penses que ça ira ? je lui demande en tenant un ensemble en soie bleu pâle. C'est élégant mais confortable, non ?

Emir regarde l'ensemble, se tortillant un peu, avant de hocher la tête.

— Euh, oui, c'est parfait... vraiment, ça a l'air super, répond-il d'un ton hésitant. Je suppose que ça... te conviendrait, non ?

Je rigole doucement, le taquinant un peu.

— T'inquiète pas, tu peux détendre tes épaules. J'ai pris ce qui me plaît, c'est tout.

Après avoir choisi les pyjamas, je me dirige vers le rayon de la lingerie. Mes yeux s'arrêtent immédiatement sur un ensemble rouge, la même couleur que la robe que j'ai choisie tout à l'heure. Il est magnifique, avec des détails en dentelle délicate. Je l'ajoute à mon panier mental, avant de repérer une lingerie verte, d'un vert clair presque lumineux. Je la trouve superbe aussi, et je décide de la prendre. Je cherche encore quelques autres pièces, simples mais élégantes, des modèles qui me plaisent vraiment.

Je me tourne alors vers Emir, les bras chargés de toutes mes trouvailles.

— Qu'en penses-tu ? je lui demande en levant les yeux vers lui, un sourire malicieux aux lèvres.

Il me regarde, un sourire à la fois amusé et un peu gêné. Il hausse un sourcil en voyant les pièces que j'ai choisies.

— Eh bien... disons que tu as bon goût, dit-il, un sourire malicieux en coin. Je suis sûr que ça te va à merveille.

Je rigole en secouant la tête, appréciant son ton un peu moqueur mais bienveillant.

— Tu penses que tu tomberas sous mon charme si je mets ça ?

Emir, pris au dépourvu, écarquille légèrement les yeux. Un instant, il semble réfléchir, puis un sourire malicieux se dessine lentement sur ses lèvres. Il se penche légèrement en avant, comme s'il allait dire quelque chose de sérieux.

— Eh bien... il est possible que je devienne très sensible à ton charme dans cette tenue, dit-il, une lueur de défi dans ses yeux.

Je ris doucement, satisfaite de ma petite pique.

— C'est bien ce que je pensais. Tu es déjà sous mon charme, depuis que je t'ai embrassé, hein ? dis-je, un sourire moqueur aux lèvres.

Il roule les yeux en souriant, amusé par la situation, et me fait un petit signe de la tête en direction des cabines d'essayage.

— Allez, ne me fais pas attendre. Va voir si ça te va.

Je secoue la tête en rigolant, puis je me dirige vers les cabines, me sentant étrangement bien dans cette atmosphère détendue.