Partie 28

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Partie 28 : C'est avec le hram qu'on met des zéro sur nos salaires

Pendant ces 3 jours qui m'restait j'faisais en sorte d'avoir un paquet thunes. On est le jour J j'prend ma part du butin et j'sors du bloc, j'espère arriver avant lui. Heureusement j'arrive au moment où il allait toquer. Je l'attrape par son épaule et le retourne.

Moi : Tiens - en lui mettant l'argent dans sa bouche- y a au moins 900 € et j'veux plus te voir arriver ici t'as compris ? - et j'le balance en direction des escalier -

Il ne comprend rien et j'lui lance un billet de 100 balles.

Moi : Tu diras que c'étais une erreur ou un avertissement c'que tu veux et tu fermeras ta bouche si tu veux pas que je t'égorge que j'te mange et que j'bois ton sang.

J'rentre chez moi et pars directement dormir c'est temps ci je ne dormais plus j'pensais trop à comment avoir de l'argent pour régler ce problème. J'me réveille et pars dans la cuisine me prendre un bol de lait, la Mama toujours assise autour de la table elle aussi elle cherche un moyen pour faire passer les dettes.

Moi : L'huissier il est pas venu ?

Mama : Non il a dit c'était juste un avertissement pour la première fois, ou qu'ils se sont trompés, j'ai rien compris.

Je repars dans ma chambre avec mon bol de lait a la main, sourire aux lèvres toute contente de ce que je viens de faire.

1 an passe et ma vie rimait qu'à voler, garder quelques fois des trucs à Dalil et traîner en bas des tours.

Me voilà à Tipaza me promenant dans le bazars. La bonne odeur du poisson est au rendez vous ça faisait un moment que je n'étais pas parti, trop pauvre pour acheter un billet pour tout le monde, cela faisait plus de 7 ans que je n'étais pas parti. Dans ce bazar j'entend les gens crier comme dans mes souvenirs, un vendeur essaye de mettre une carotte à un acheteur mais cet acheteur n'est pas dupe. La Mama et le daron demande combien coûte cette kbelya*, Ibrahim qui lui commence à s'énerver pour les regards trop baladeur des gars. A regarder sa tête cela me donne envie de rire, il dit que si ils continuaient, il promettait qu'il allait les tuer à coup de poisson et qu'ils s'étoufferaient avec. Sa phrase me fais rire. Puis d'un coup j'le vois s'éloigner ainsi que baba j'les appelle mais rien n'y fait il ne m'entendent pas et disparaissent je vois la Mama pleurer et elle aussi à son tour disparaît. Le trou noir...

J'frotte mes yeux et les ouvre, encore un de ces putains de cauchemars. Aujourd'hui mon frère c'est ton anniversaire. Tes soit disant frères de rue t'ont oublié mais moi non. T'es gravé dans mon cœur comme si tu avais écris ton nom dessus. Depuis que t'es parti j'ai un vide en moi, je ne dirais pas que mon âme est là. Seul mon corps est présent mais ce corps avec le temps est devenu un corps de zombie. Je me lève de mon lit, me douche, m'habille et sors sans manger comme à peu près tout les matins. J'pars en direction du tabac le plus proche. Fausse carte d'identité je m'achète une bouteille de 16 pour oublier mes peines, cette hmara n'a même pas vu que je n'avais pas l'âge, elle n'a vu que la thune que j'lui ai passé.

J'marche jusqu'au petit parc où on jouait quand on était petit, Ibrahim, Karim et moi. J'm'assois sur le banc, bouteille à moitié vide. Je gamberge sur nos moment passés ici j'me souviens Ibrahim m'avait poussé de la balançoire pour que je tombe et Karim avait intervenu.

"Karim : Pourquoi tu l'as poussé ?"

"Brahim : Pour qu'elle apprenne à avoir mal dès le plus jeune âge et qu'elle se relève plus facilement face aux coups que la vie lui mettra."

A chaque fois il sortait cette excuse quand il me faisait mal et à vrai dire à chaque fois qu'il la sortait moi je rigolais. Je me remémorais tout les instants qu'on a passé ici jusqu'à qu'un homme vienne s'asseoir à coté. Il avait l'air plus perdu que moi lui aussi avait une bouteille à la main. Puis il me sortis comme phrase " toi aussi t'as pas oublié son anniversaire " avec un p'tit sourire malheureux.

《 Petit cœur du ghetto 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant