《 Petit cœur du ghetto 》

Partie 32

Partie 32 : Déchus d'nos couronnes, les jeunes déjeunent avec le stress, l'enjeu les plus courageux

Les jours défilent comme les mois... Parait que les gens me juge sur ce qu'j'suis devenue, que j'ai touché le fond mais il ne savent pas c'que j'ai traversé. Ils ne savent même pas ce que j'ai vécu alors pourquoi me jugent-ils ?

Bouteille à moitié vide et joint à la main, je cherche comment sortir de cette ser-mi toujours en haut de ce bon vieux bat' à cogiter sur ma chienne de vie. C'est vrai que j'me plains toujours d'elle mais ma vie ne rime qu'à ça. Elle n'a jamais été très tendre mais plutôt dure, j'me souviens Braams me disais "si la vie est dure avec toi c'est pour t'endurcir pour la suite, tu vas pas aimer certes, mais plus tard tu s'ras contente d'en être sorti plus forte. " J'pourrais pas être contente et j'serais étonnée d'en ressortir plus forte. J'suis épuisée de toute cette ser-mi tout ce malheur, j'veux pas la vie de reve mais j'veux  avoir les miens près de moi, j'fais toujours ce maudit rêve du bled où il y avait ma famille regroupée mais ce n'est qu'un rêve et les rêves sont faits pour garder espoir de tout quitter un jour mais l'espoir est plus illusion qu'un rêve.

  « Vivants ils veulent t'enterrer quand tu veux t'insérer
Incinérés nos rêves khoya arrète d'espérer »

On m'enlève ma bouteille j'me retourne ma vision est un peu flou mais j'vois Dalil avec une boîte à la main.

Dalil : tu sais t'as les même traits que Sisco

Moi : N'importe quoi

Dalil : si tu bois et fumes comme lui

Moi : sauf que moi j'peux arrêter quand j'veux

Dalil : bah pourquoi t'arrêtes pas hein ? C'est vrai malgré que j'te frappes tu continues

Moi : Pour oublier

Il baisse la tête j'crois bien qu'il a compris

Dalil : -tiens-

Il me tend une boite où il y avait écrit joyeux anniversaire p'tite soeur je l'ouvre et je vois une tartellette à moitié mangé. J'en ris.

Moi : Tu l'as acheté ou volé ?

Dalil : j'l'ai acheté qu'est ce que tu crois ?

Moi : Pourquoi elle est à moitié mangé alors

Dalil : bah j'avais faim

J'lui fais un câlin et lui murmure un merci

Dalil : De rien. Ça fait quoi d'avoir 17 ans ?

Moi : normale

Le silence règne et nous nous contemplons les nuages.

Moi : J'ai appris que t'avais arrêté le lycée pourquoi ?

Dalil : 2 ans que j'redouble j'suis un échec c'était écrit avant même que je connaisse l'alphabet

Moi : J'ai envie de tout arrêter

Dalil : arrêter quoi

Moi : tout sa t'en a pas marre toi ? Pour t'en sortir tu dois voler à la boulangerie, pour avoir des médoc voler la pharmacie d'en bas...

Ils se barre à l'arrache j'crois que lui aussi il en a marre mais il peut rien faire...

« A chaque situation sa solution, son cauchemar.
La poisse étouffe mes rêves de gloire, Selection naturelle des fois le bonheur est illusoire »

On rêve tous de s'faire du cash facile mais rien n'est gratuit dans ce bas monde. Pour une vie meilleure ils faut payer le prix fort non ?