Je vous souhaite une bonne lecture devant ce chapitre ! Comme toujours, n'hésitez pas à commenter et à voter pour soutenir cette histoire !
Les jours passaient mais il avait du mal à trouver une occasion de parler à la jeune fille. Comme le groupe n'avaient plus de planque, ils ne pouvaient plus se retrouver et organiser de réunions. Ce qui était assez embêtant pour l'élaboration de leur plan qu'ils avaient dû mettre temporairement de côté. Il alla plusieurs fois guetter la librairie mais la jeune fille était rarement seule. Eléanore restait avec elle. Lui parler devint une obsession. Il ne dormait quasiment plus. Ou lorsqu'il parvenait à trouver le sommeil, il faisait des rêves qui le rendaient encore plus fou : il revivait leur baiser. Parfois il se voyait se faire arrêter par Schmidt et ses soldats et l'accuser de trahison. D'autres fois, Esther était retenue prisonnière chez elle par ses parents qui ne voulaient plus qu'ils se voient. Une nuit, il vit même le père d'Esther les interrompre tandis qu'ils s'embrassaient et tenter de le tuer en l'étranglant ou en le noyant dans un filet de pêche. Un jour cependant, l'occasion se présenta enfin : Esther était seule au comptoir de la librairie. Eléanore venait de monter l'escalier juste derrière (probablement celui qui menait à son logement). Leonhard attendit quelques minutes pour être sûr qu'elle ne redescende pas et entra.Esther regardait le registre des emprunts, qui comme d'habitude était presque toujours vide. La clochette retentit. En relevant la tête, son cœur rata un battement. L'homme, qu'elle redoutait le plus au monde de voir, était devant elle. Leonhard s'approcha du comptoir. Elle faillit reculer.
- Ca fait longtemps, dit-il. Il fallait que je te parle.
Esther resta muette. Elle le regardait, incrédule.
- Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée, finit-elle par murmurer comme si elle craignait qu'on l'entende.
- Esther, dit Leonhard, ça fait des jours que j'attends une occasion de te parler. Alors s'il te plait, laisse-moi une chance de te dire ce que je suis venu te dire. Après je te promets que je cesserai de t'importuner.
Elle le considéra un moment, hésitante. Puis d'un signe de tête, elle lui indiqua de la suivre dans la remise, derrière le comptoir. Une fois à l'intérieur, elle referma la porte qui grinça sur ses gonds. Leonhard toussa légèrement : l'endroit était poussiéreux et humide. De vieux draps pleins de toiles d'araignée recouvraient des objets entreposés là, sans doute depuis des années. Leonhard se retourna vers Esther. Cette dernière restait appuyée sur la porte, les yeux fixés sur le sol, la main sur la poignée, comme pour pouvoir s'enfuir à tous moments.
- Qu'est-ce que tu voulais me dire ? demanda-t-elle.
- Je voulais parler de ce qu'il s'est passé l'autre jour.
Comme elle restait silencieuse, il précisa :
- Quand toi et moi, on s'est...
- Oui c'est bon, j'avais compris, le coupa-t-elle quelque peu agressive.
- Ecoute, je ne vais pas y aller par quatre chemins, assura le jeune homme.
Il s'avança vers elle. Elle lui jeta un coup d'œil méfiant avant de détourner à nouveau le regard.
- Esther, j'ai bien réfléchi : je veux être avec toi.
Elle le regarda comme s'il était devenu fou. C'était peut-être le cas d'ailleurs.
- Tu te rends compte de ce que tu dis ? chuchota-t-elle. Tu te rends compte de ce que tu risques ?
- Si tu crois que je n'ai pas songé aux sanctions que j'encours, détrompe-toi ! Je sais ce que je risque. Mais il faut que tu saches que je suis sérieux.

VOUS LISEZ
Coeur-éclair
RomanceEn mars 1943, malgré l'occupation, les jours s'écoulent avec une lenteur démesurée dans le petit village de Rochefort-sur-mer, en Bretagne armoricaine. Mais voilà qu'un nouveau régiment arrive pour prendre la relève et troubler ce calme sordide. Es...