STARBOY

CHAPITRE 42 - BAEK-SOON

NYC Health Hospital || New York.
JANVIER.

Cinq jours. Ça fait seulement cinq jours que j'ai passé une fête de noël aussi catastrophique que les années passées, habituellement, mon oncle Jun nous appelle directement du Japon ou de la Corée, peu importe son nouveau lieu de voyage. Mais cette année, il a décidé de développer ses compétences de médecin dans un pays sans aucun réseau - me résignant à passer la soirée avec Baek-Hyun. Seul.

Malgré le peu de cadeau et de budget que j'ai pu lui offrir, je me suis senti mal à l'aise tout du long. Le nouvel an s'est déroulé plus calmement, entre des dizaines de patients et d'histoire conjugale au boulot, Baek-Hyun l'a passé avec Dior - certainement à boire et fumer des joints toute la soirée. Je ne lui en veux pas vraiment, notre relation ne permettait pas de rester autant de temps cloîtré dans une pièce ensemble.

— Quelqu'un a le dossier du patient de la chambre deux cent quarante-deux ? J'espère qu'il a une tumeur, ça serait gigantesque à voir !

Les internes. En roulant des yeux, je continue d'écrire l'ordonnance pour une ancienne patiente, les blablas incessants de ces étudiants à peine sortis d'études se déroulent la plupart du temps devant les chambres d'enfants, va savoir pourquoi. Ils n'ont aucune décence, ils me font penser à Baek-Hyun dans son adolescence, insoucieux de la vie et désireux quant à l'idée de critiquer les autres et de le juger. Hyun adore faire ça, quelque chose qu'il a pris de notre oncle malheureusement,

— Dieu, que ces gens sont bizarres, pourquoi ils se réjouissent d'une tumeur ?

— Je n'en sais rien, je crois que c'est une sorte.. d'exploit pour eux, une manière d'apprendre. Plus l'infection est grande, plus ils travaillent dur. Je n'ai jamais été interne, je ne peux pas comprendre ce sentiment.

Tout en déposant ses lèvres sur le vieux gobelet de l'hôpital, Lexie replace son badge d'infirmière. Le premier janvier est toujours compliqué pour le personnel hospitalier, autant pour les médecins que pour nous, certains enfants chutent après avoir essayé de décrocher l'étoile du sapin, d'autres personnes créent des accidents de voiture à cause du verglas et de la neige encore présente. Je déteste ce mois, et il me rend parfaitement.

— Les internes sont des cons, sois fier de ne pas faire partie d'eux plutôt.

Dans un sourire crispé, j' acquiesce, je ne peux pas me permettre d'avouer qu'en réalité, je rêve d'être à leur place. Pas de crier à quel point les patients peuvent être atteint de tumeur, ni de me réjouir d'une maladie possiblement mortel, seulement de porter cette blouse bleue au lieu de pâlir dans un uniforme blanc affreusement rêche. Effectuant un chignon mal coiffé, Lexie déplace les mèches de cheveux bruns qui dépassent avant de jeter le gobelet dans l'une des poubelles près de nous. Je sais pertinemment qu'elle est épuisée.

Avoir un garçon de cinq ans et un mari militaire ne l'aide en rien à gérer sa carrière, rester éveillée tard pour surveiller les patients et entendre de tels jacassements devraient être puni. Par malchance, nous ne sommes pas nés avec une cuillère en argent dans la bouche et assez de talent pour contribuer à une perspective plus réussite. J'ai l'impression d'être bloqué avec une Izzie Stevens à moitié folle par le sommeil et les blagues sous doses de café noir - c'est-à-dire très peu drôle. Mais je ris quand même, parce que je n'ai rien d'autre à faire, et aucune autre amie.

— Comment se porte ton ex petite amie, elle est toujours planquée dans un studio de couture ? Tu sais, je trouve que c'est vraiment moche d'agir comme elle le fait.

— Je ne lui en veux pas, elle doit faire un choix compliqué..

Ses yeux noisette me sondent quelques secondes avant qu'elle ne secoue la tête, rapidement, ses mains plongent à l'intérieur de la blouse alors que je dépose le dossier de la patiente sur l'un des bureaux à l'accueil, malgré l'incompétence de certains, j'espère secrètement que Gabin s'occupe de ce dossier lui-même. Au premier chirurgien que nous croisons, je lance un acquiescement courtois, moins je me mêle à eux, mieux je me porte. C'est un dicton que j'ai établi dès ma première année.