Je piquais du nez vers la fenêtre du taxi, quand le chauffeur m'a annoncé;
-Nous sommes arrivés, mademoiselle.
J'ai sursauté, et bafouillé.
-Oui, d'accord, merci.
Avec l'épisode de tout à l'heure, je ne faisais plus trop confiance aux chauffeurs de taxi, on va dire.
Il s'est arrêté au milieu de la route, mais je suivais ce que m'avais dit Annabeth. Je suis sortie de la voiture et j'ai payé le vieil homme, avant de me retourner face à la colline. Je l'ai gravie lentement, craignant ce que je trouverai de l'autre côté. En arrivant en haut, je suis passée près d'un énorme pin, puis j'ai fixé le décor qui s'offrait à moi en retenant mon souffle. La seule qui m'est venue à l'esprit, c'était;
-Merde...
Car devant les yeux, je n'avais pas une colonie de vacances comme on en voit partout, non, j'avais des jeunes d'à peu près mon âge, qui se baladait avec des épée et des arc à la main. Un mur qui crachait de la lave. Des pégases qui sillonaient le ciel.
-Ouais, ça fout un choc, hein?
J'ai tressailli, puis je me suis retournée vers la voix. Une fille que j'ai estimée de treize ans se tenait devant moi, une lance à la main. Elle était grande, plus que moi, et portait une armure en bronze. Des mèches brunes dépassait de son casque, et ses yeux bruns brillaient de... colère peut-être.
-Je... Ouais, ça fout un choc.
Elle a eu un sourire en coin.
-Alors, t'es nouvelle?
-Ouais, bravo Sherlock.
Elle m'a fusillée du regard, mais je n'ai pas bougé d'un pouce. Les gamines comme ça, j'en avait maté plus d'une.
Finalement, elle a soupiré en tendant la main.
-Clarisse LaRue, fille d'Arès, Dieu de la guerre.
Tout s'expliquait.
J'ai serré sa main en lui souriant de toutes mes dents.
-Ambre Carter, fille de Bryan Carter. Tu peux me dire où je dois aller s'il te plaît?
-Comment t'es arrivée ici?
-J'ai trouvé une autre sang-mêlé.
-Qui?
-Annabeth.
Clarisse eut une moue de dégoût.
-Quelle horreur.
-Je la trouve très sympa, l'ai-je défendu. Pas comme une certaine fille d'Arès.
Cette fois, elle m'a carrément mitraillée du regard, mais je n'ai toujours pas cillé. Je me suis retournée et suis descendue vers la colonie. En passant, j'ai demandé mon chemin à un jeune que j'ai croisé.
-Euh, dis, tu pourrais m'indiquer où je dois aller?
Il s'est arrêté et m'a fait un énorme sourire.
-Bien sûr, où est-ce que tu dois te rendre?
-Aucune idée, je viens d'arriver. Au fait, Ambre Carter.
Il m'a salué d'un hochement de tête, avant de se présenter.
-Jay Hill, fils d'Hermès, à ton service. Tu viens d'arriver?
-Ouais, une sang-mêlé m'a dit de venir ici. Annabeth Chase.
-Ah, Annabeth! Viens, je t'emmène à la Grande Maison.
Il m'a emmenée devant une maison bleue de plusieurs étages, et m'a dit qu'il m'attendait dehors. Je l'ai remercié puis suis entrée dans une sorte de salon en retenant de justesse un cri.
Devant moi se tenait un vieil homme aux cheveux et à la barbe brune, rangeant ses affaires dans des sacoches. Le seul problème, c'est que à partir de la taille, c'était un..
-Un cheval, ai-je bredouillé.
Le vieil homme s'est retourné, et m'a regardé en levant un sourcil.
-Excuse-moi, jeune fille? Sache que je ne suis pas un cheval, mais un centaure.
Je l'ai fixé sans rien dire, les yeux écarquillés.
-Comment es-tu arrivée jusqu'à la colonie seule?
-Je, euh, Annabeth Chase.
Le centaure fronça les sourcils, inquiet.
-Annabeth est là?
-Euh, non, elle est allée chercher un ami. Un certain Percy. Bon, on m'a dit de venir ici, pour avoir des renseignements, où dois-je aller?
-Hélas, jeune fille, je ne te suis de plus aucune aide ici. Mais le fils d'Hermès qui t'attend devant la porte pourra tout t'expliquer.
J'ai hoché la tête puis suis vite sortie. Je me suis arrêtée sur la terrasse et j'ai réalisé.
Un centaure?!?
Je me suis vite retournée, oui, oui, c'était bien un centaure. Parfait. Cette journée s'annonçait passionnante.
Je me suis dirigée vers Jay Hill, qui m'a accueillie par un grand sourire.
-Alors, il t'a fait son discours?
-Non, il a dit qu'il ne me serait de plus aucune aide ici.
Jay s'est assombri et m'a répondu d'une voix grave.
-Oh, alors il part vraiment.
J'ai ouvert la bouche pour lui répondre quand une conque a sonné. J'ai entendu une fille crier des ordres.
-Patrouille frontalière, à moi!!
Une dizaine d'ados en armure se sont regroupés sur le haut de la colline, alors que deux énormes taureaux de bronze apparaissaient.
-C'est, c'est quoi ÇA?
-Ça, ce sont des taureaux, m'a dit Jay.
Je l'ai fusillé du regard.
-Merci, j'avais remarqué.
La fille a hurlé à nouveau, et j'ai reconnu Clarisse, la fille d'Arès. Les jeunes se sont regroupés derrière elle, alors qu'elle chargeait le premier taureau. Elle a poussé un cri de guerre en plantant sa lance dans l'épaule du taureau, mais celle-ci s'est cassé et il ne lui est resté que la moitié de la hampe de sa lance dans la main. Jay m'a tirée par le bras.
-Faut pas que tu restes ici, c'est dangereux.
-Attends.
J'ai entendu d'autres cris retentirent de l'autre côté de la colline, et il m'a semblé reconnaître une voix. J'avais vu juste. Un seconde plus tard, Annabeth apparut en courant vers les guerriers en difficulté, alors qu'un garçon vêtu d'un short de gym bleu et d'un horrible t-shirt arc-en-ciel déchiré s'élançait vers les taureaux.
-Viens!, a insisté Jay.
J'ai croisé le regard d'Annabeth, qui m'a saluée d'un hochement de tête, puis j'ai suivi Jay. Il me parlait en m'expliquant le fonctionnement de la colonie, mais je n'écoutais que d'une seule oreille. De l'autre, je suivais le combat qui se déroulait en haut de la colline.
-On ne devrait pas aller les aider?, l'ai-je coupé.
-Non, sauf si ils sont en grande difficulté. Ce sont eux, la patrouille frontalière. En plus, les Arès détestent qu'on leur viennent en aide.
-Leurs casques sont en feu, ai-je remarqué.
-Je sais. Bon, comme je te disais, les bungalows sont séparés en fonction du parents divin. Les dieux d'un côté, les déesses de l'autre. Tous les sang-mêlés qui sont indéterminés logent dans le bungalow d'Hermès, dieu des voyageurs.
-Ton père.
Il m'a sourit.
-Ouais.
J'ai soupiré.
-Donc je vais devoir cohabiter avec toi.
-Exact. Viens, on arrive à la forge!
Il a pointé du doigt un grand édifice de marbre que j'aurai pu prendre pour un temple si des cheminées ne trônaient pas sur le toit et si de la fumée noir et des bruits de marteau ne s'en échappaient pas.
-Je vais te présenter quelqu'un.
Nous sommes entrés, il faisait une chaleur étouffante. Il m'a emmené en travers des enclumes et des épées vers un coin, où un garçon de notre âge travaillait. Il était déjà grand, pour son âge, et était musclé, sûrement à force de marteler toute la journée. Il avait l'air d'être d'origine mexicaine, et avait une peau naturellement bronzée, des cheveux bruns et des yeux très foncés.
-Grant!, a appelé Jay.
Le garçon a levé les yeux vers nous.
-Quoi?
-Je voulais te présenter Ambre.
Jay m'a tirée par le bras et Grant m'a scrutée, pour finalement me tendre une main pleine de suie.
-Salut, moi c'est Grant. Grant Pierce.
Fils d'Héphaïstos.
J'ai serré sa main en souriant.
-Moi, Ambre Carter. Enchantée.
-Je vais te donner un conseil, Ambre. Fais pas la même erreur que moi.
-C'est à dire?
-Ne te lie pas d'amitié avec ce crétin, a-t-il expliqué en montrant Jay.
-Hé!, a protesté ce-dernier, alors que je riais.
Grant m'a adressé un dernier sourire, puis a reporté son attention sur son enclume.
-Viens, on y va, m'a dit le fils d'Hermès.
Nous avons quitté la forge et il a continué sa visite guidée. Il m'a montré les pégases, le mur d'escalade, le lac de canoë-kayak et pleins d'autres truc tout aussi flippants. On est finalement revenus au bungalow 11, où il m'a trouvé un endroit pour dormir. Un petit rectangle de libre, parterre, rien qu'à moi. Super.
Jay m'a inspectée de haut en bas, avant de sortir un;
-Tu t'es pas changée depuis combien de jours?
-Qu'est-ce que ça peut te faire, ai-je répondu en lui lançant un regard noir.
-Moi? Rien, mais toi, tu dois avoir froid. C'est une vraie fabrique à air, ton t-shirt!
Je ne voulais pas l'admettre, mais il avait raison. L'inscription SPQR de l'orphelinat de Jason n'était même plus lisible.
-De toute façon, ai-je soupiré, j'ai pas d'autres habits. Alors...
Il m'a fait son sourire agaçant qui me donnait envie de l'étrangler et répondu;
-T'inquiète pour les habits, tu peux avoir autant de t-shirt de la colo que tu veux, et des jeans aussi. Et je te trouverais des affaires de toilettes quelque part.
J'ai haussé les épaules.
-Ça serait sympa, ouais.
-Je vais te chercher tout, ça!
Et Jay est sortit en courant du bungalow. J'ai soupiré et je suis sortie à mon tour, mais en marchant. J'ai traversé la colonie. En passant pour la deuxième fois, j'ai remarqué des détails qui m'avaient échappés. Tous les pensionnaires semblaient tendus, sur le qui-vive. Il y avait des sortes de nymphes qui couraient partout, l'arc à la main. L'herbe semblait jaunie, comme en mauvaise santé.
Puis une conque a retenti, et tous les pensionnaires sont partis vers les bungalows. Ne sachant que faire, je les ai suivis. J'ai retrouvé Jay après quelques minutes, qui m'a sourit.
-C'est l'heure du dîner. Suis-moi.
Je suis partie à sa suite et nous avons rejoins un groupe d'ados qui se dirigeait vers un grand édifice de marbre. Jay m'a dit que c'était le réfectoire. J'ai aperçu Annabeth marcher en tête d'une file d'une douzaine de filles et de garçons qui lui ressemblaient étrangement. Après les "Athéna", le bungalow d'Arès à fait son entrée. Clarisse le guidait, un bras en écharpe et un papier marqué "MÉGA-VACHE" épinglé sur le dos. S'en est suivi le bungalow d'Héphaïstos, où j'ai repéré Grant, qui m'a fait un signe de la main, que je lui ai rendu. Plusieurs bungalows ont défilé, alors que Jay me présentait deux garçons qui se ressemblaient trait pour trait.
-Ambre, je te présente Travis et Connor Alatir, conseillers en chef de notre bungalow.
-Salut, m'a dit Travis ou Connor en me souriant, du même sourire idiot que Jay. Tu es arrivée aujourd'hui?
-Ouais, ce matin.
-Alors courage, tu vas découvrir notre nouveau directeur des activités.
Courage? Rassurant.
Ce fut à notre tour d'aller nous placer, et en marchant j'ai aperçu le garçon que j'avais vu foncer vers les taureaux. Il avait des cheveux noirs et des yeux vert océan. Un énorme gars se tenait près de lui, mais quand je dis énorme... Attendez, ne me dites pas qu'il n'a qu'un seul œil?! C'est un...cyclope?
Bref, j'ai continué de marcher et je me suis installée au bout d'un banc de la table d'Hermès, en face de Jay.
Puis le gars aux yeux verts et arrivé avec le cyclope et alors qu'il allait s'asseoir, il est passé près d'une table d'où un pensionnaire a murmuré un "Qui a invité ça?"
Le brun a fusillé tout le groupe du regard, quand une voix s'est élevée de la grande table.
-Eh bien, eh bien, si ce n'est pas Peter Johnson que voici! La joie de mon millénaire.
Le garçon s'est crispé en répondant.
-Percy Jackson...monsieur.
J'ai regardé à la table d'honneur qui s'adressait à Percy Jackson, et j'ai vu un vieil homme bedonnant aux joues et aux nez rouge, affublé d'une horrible chemise hawaïenne et d'un short. Travis(ou Connor!) m'a murmuré;
-C'est Monsieur D., le directeur.
Bref, le directeur a bu une gorgée de Coca.
-Ouais, c'est ça. Comme vous dites de nos jours, vous les jeunes, me prends pas la tête.
Sérieux?
J'ai regardé à sa droite et observé celui qui s'y tenait. Il avait des cheveux gris mal coupés, des cernes et un regard fou.
-Et le gars à côté de Monsieur D., c'est qui?, ai-je demandé à Connor(ou Travis!).
-Lui, c'est le nouveau directeur des activités..
-Ce garçon-là, a dit Monsieur D. en pointant Percy Jackson du doigt, il faut que tu l'aies à l'œil. C'est le fils de Poséidon, tu sais.
De Poséidon?
-Ah!, a répondu l'autre. C'est lui. Je suis Tantale. Détaché en mission spéciale à cette colonie jusqu'à ce que, enfin, jusqu'à ce que mon seigneur Dionysos en décide autrement. Et toi, Persée Jackson, j'entends bien que tu t'abstiennes de causer de nouveaux ennuis.
Dionysos? Persée?
-Des ennuis?, a demandé "Persée".
Monsieur D. a claqué des doigts, et un journal est apparu sur la table. Je n'ai pas pu voir de quoi il s'agissait à cette distance, mais ça ne devait pas être joyeux.
-Oui, a répété Tantale, des ennuis. Tu en as causé tout un tas l'été dernier, d'après ce que j'ai compris.
Percy a serré les poings et j'ai bien cru qu'il allait mettre une beigne à Tantale. Ce dernier s'est fait apporter une assiette de grillades par un satyre, puis a regardé son verre vide.
-Une bière sans alcool. Maltée.
Le verre s'est rempli et j'ai écarquillé les yeux. C'était quoi cette magie noire?
Puis Tantale a levé une main hésitante vers la boisson, sans que je sache pourquoi.
-Vas-y donc, mon pote, a-dit Dionysos. Ça marchera peut-être, maintenant.
Tantale a tenter de l'attraper, mais le verre s'est dérobé sous sa main. Puis il s'est tourné vers l'assiette de viande en attrapant la fourchette. Il a essayé de piquer une entrecôte, mais l'assiette est partie se suicider dans un brasero.
-Peste!, a grommelé Tantale.
-Ah, pas de chance, a commenté le directeur. D'ici quelques jours, peut-être. Crois-moi, mon vieux, travailler à cette colonie est une torture suffisante en soi. Je suis sûr que ta vieille malédiction finira par se dissiper un jour.
-Un jour! Peut-tu imaginer comme on a la gorge sèche, quand on crève de soif depuis trois mille ans?
J'ai jeté un regard interrogateur à Jay, mais Percy a eu vite fait de donner réponses à mes questions.
-Vous êtes un esprit venu des champs du Châtiment. Celui qui est debout dans le lac, sous un arbre fruitier, mais qui ne peut rien manger ni boire.
-Quel érudit!, a ricané Tantale.
-Vous avez dû commettre quelque chose de terrible de votre vivant, a continué Percy. Qu'était-ce?
Tantale plissa les yeux, l'air contrarié.
-Je t'aurai à l'œil. Je ne veux pas d'ennuis dans ma colonie.
-Votre colonie a déjà des problèmes... Monsieur.
-Oh, va t'asseoir, Johnson!, a répliqué Monsieur D. Je crois que cette table, là-bas, est la tienne, celle où personne ne veut jamais s'asseoir.
J'avais envie de me lever et d'aller lui foutre mon poing sur le nez. C'était un vrai gamin! Je ne connaissais pas Percy, mais je l'aurai volontiers défendu si je n'étais pas à la colonie seulement depuis ce matin. Alors je me suis contentée de faire comme les autres, me réduire au silence.
Percy s'est tourné vers le cyclope.
-Viens, Tyson.
-Oh non!, a dit Tantale. Le monstre reste ici. Nous devons décider ce que nous allons en faire, de cette bête.
J'ai planté mes ongles dans mes paumes pour m'empêcher d'intervenir. Mais ce type me dégoûtait! Même si je n'avais connu le centaure que deux minutes, je le regrettais déjà.
-Il a un nom, a répondu sèchement Percy. Il s'appelle Tyson.
Les directeurs ne répondirent pas et Tantale leva un sourcil.
-Tyson a sauvé la colonie, a insisté Percy. Il a terrassé les taureaux de bronze. Sans lui, ils auraient réduit toute la colonie en cendres.
-Oui, a soupiré Tantale, et quel dommage c'eût été! Laisse-nous, le temps que nous décidions du sort de cette créature.
Percy a regardé Tyson, qui semblait en pleine détresse.
-Je serai juste à côté, grand lascar, lui a -t-il dit. Ne te fais pas de souci. On te trouvera un bonne endroit où dormir, ce soir.
-Je te crois, a déclaré le cyclope. Tu es mon ami.
Persée est parti s'asseoir à sa table et j'ai inspiré un grand coup. J'ai regardé mon assiette pleine de salade et de grillades, mais je n'avais pas faim. Tout à coup, toute ma table s'est levée et ils se sont dirigés vers un grand brasero. Jay m'a fait signe de les suivre et je lui ai obéi en prenant mon assiette, comme lui. Je les ai imités en jetant une tranche de viande dans le feu, puis suis repartie à ma place. Tous les autres engloutissaient leur repas, mais moi je n'y touchais pas. Jay a levé les yeux vers moi, la bouche pleine.
-T'as pas faim?
-Non.
-T'es sûre?
-Oui.
Il a haussé les épaules.
-Ok.
Puis il a replongé la tête dans ses spaghettis alors que je levais les yeux au ciel. Dieu que ce garçon était stupide!
Un satyre a soufflé dans une conque, et les bavardages se sont vite arrêtés.
Tantale a pris la parole.
-Bien, bien. Encore un repas succulent! Du moins à ce que j'entends dire. Et aujourd'hui, qui est ma première journée dans l'exercice de mes fonctions, j'aimerai vous dire combien cette punition m'est douce. Au cours de cet été, j'espère torturer, euh, échanger avec chacun de vous, les enfants. Vous êtes tous très appétissants. Et maintenant, j'ai quelques changements à vous annoncer! Nous allons rétablir les courses de chars!
Attendez, les courses de quoi?!
Des murmures ont parcouru tout le réfectoire.
-Je ne suis pas sans savoir, a continué le directeur des activités, que ces courses ont été abandonnées il y a quelques années suite à certains problèmes...techniques, dirons-nous.
-Trois morts et vingt-six amputations, a lancé quelqu'un de la table d'Apollon.
-Oui, oui!, a poursuivi Tantale. Mais je sais que vous partagerez tous mon enthousiasme pour le retour de cette tradition de la colonie. Chaque mois, les auriges vainqueurs de la course recevront des lauriers d'or. Les équipes pourront s'inscrire dès demain matin. La première course se déroulera dans trois jours. Nous vous dégageront de la plupart de vos activités habituelles pour vous permettre de préparer vos chars et de choisir vos chevaux. Oh, ai-je dit que le bungalow de l'équipe gagnante sera dispensé de toutes ses corvées pour le mois suivant?
Explosion de bavardages, sauf pour moi. C'est vrai, je ne connaissais pas les corvées, alors je vais vous dire que ça ne changeait pas ma vie.
À ce moment-là, Clarisse s'est levée, et plusieurs pensionnaires (dont moi) ont pouffé en voyant l'inscription collée dans son dos.
-Mais monsieur!, a-t-elle dit. Et les patrouilles? Si nous laissons tout tomber pour préparer nos chars...
-Ah!, s'est exclamé Tantale. L'héroïne du jour! La courageuse Clarisse, qui a vaincu les taureaux de bronze à elle toute seule!
Clarisse a cligné des yeux puis rougi, et moi je me suis contenu de justesse pour ne pas hurler. C'était injuste! C'était Tyson qui avait vaincu les taureaux!
-Euh, commença la fille d'Arès, je n'ai pas...
-Modeste, avec ça! Ne t'inquiète pas, ma grande. C'est une colonie de vacances, ici, nous sommes là pour nous amuser, non?
-Mais l'arbre...
Les frères et sœurs de Clarisse l'ont forcée à se rasseoir alors que Tantale poursuivait son petit discours.
-À présent, avant de passer au feu de camp et aux chansons, nous avons une petite question à régler. Percy Jackson et Annabeth Chase ont jugé bon, pour une raison qui leur appartient, de nous amener ça.
Il a agité la main en direction de Tyson comme si il parlait d'un vieux torchon.
-Maintenant, bien sûr, les cyclopes ont la réputation d'être des monstres assoiffés de sang, dotés d'une capacité cérébrale très restreinte. Dans des circonstances normales, j'aurais relâché cette bête dans les bois en vous confiant la mission de la traquer avec des torches et des bâtons pointus.
Là, c'était trop. J'ai commencé à me lever en jetant un regard meurtrier à Tantale, mais Connor(ou Travis) m'a retenu.
-Tu veux te faire tuer ou quoi? M'a-t-il chuchoté alors que je me rasseyais. Je ne lui ai pas répondu.
-Mais qui sait?, a continué Tantale. Peut-être ce cyclope-ci n'est-il pas aussi horrible que la plupart de ses congénères? En attendant qu'il montre s'il mérite ou non d'être tué, il nous faut un endroit où le garder. J'ai bien pensé aux écuries, mais il rendrait les chevaux nerveux. Le bungalow d'Hermès, peut-être?
Silence à ma table. J'ai regardé Travis et Connor, qui se sont trouvé un soudain intérêt pour la nappe. J'ai écarquillés les yeux en donnant un petit coup de coude au Alatir qui était à côté de moi. Il m'a lancé un petit regard gêné et honteux.
-On n'aura jamais assez de place pour lui, m'a-t-il expliqué à voix basse. On galère déjà à loger des sang-mêlés.
C'était dur à avouer, mais il avait raison.
-Allons, allons, a grondé Tantale. Le monstre sera peut-être capable de vous décharger de quelques corvées de ménage. Quelqu'un a une idée d'où on peut parquer cette bête?
Soudain, une lumière a éclairé le réfectoire, et nous avons tous écarquillés les yeux. Tantale s'est écarté de Tyson d'un bond, et j'ai jeté un coup d'œil à Percy. Il avait blêmit, mais ça se comprenait.
Car au-dessus de la tête de Tyson, un hologramme scintillait. Un trident vert d'eau tournoyait sur la tête du pauvre cyclope qui ne comprenait pas la situation, et qui tentait tant bien que mal de dégager le symbole avec ses mains.
-C'est ça, ai-je demandé à Jay, être revendiqué?
Le fils d'Hermès a hoché la tête sans quitter le symbole du regard. Puis la plupart des pensionnaires ont commencé à rire, comme si la situation avait quelque chose de comique.
-Eh bien!, s'est écrié Tantale en s'esclaffant. Je crois que nous savons où mettre la bête, maintenant. Par les dieux, je vois un air de famille, effectivement!
Tous les pensionnaires ont redoublé de rire, sauf Percy, Annabeth, les frères Alatir, moi et quelques autres. J'ai jeté un regard noir à Jay qui riait, et lorsqu'il a croisé mon regard, il s'est tout de suite arrêté.
Puis tout le monde s'est calmé, et nous sommes partis au feu de camp, puis à nos bungalow.
Jay m'avait trouvé, Dieu sait comment, un sac de couchage et des affaires de douches, plus des habits propres. Je l'ai remercié avant de m'effondrer sur mon "lit" et de m'endormir instantanément.*****
Voilà! Je sais que ce chapitre est pas mal similaire au livre, mais il y aura quelques passages comme ça au cours de l'histoire, j'espère que vous aimerez!
Merci d'avoir lu💞
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Ambre Carter
FanfictionAmbre n'est qu'une simple demi-déesse indéterminée. Mais ne vous êtes-vous jamais demandés, à quoi ressemblerait la guerre des titans, d'autres yeux que de ceux de Percy Jackson?