Chapitre 6

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Le lendemain, je me suis levée tôt et me suis dirigée vers l'arène. Et en arrivant, j'ai failli me faire décapiter.
Sans rire, si je n'avais pas de si bons réflexes, je ne serai plus là à l'heure qu'il est.
Je suis entrée dans l'arène alors qu'une épée s'abattait dans ma direction. J'ai poussé un petit cri en roulant sur le côté, comme je l'avais appris ces derniers jours. Je me suis relevée d'un coup, ai sorti ma lance et l'ai pointée sur la gorge de...
-Grant! Qu'est-ce que tu fais là?
Le fils d'Héphaïstos a dégluti en gardant la tête en haut, pour ne pas laisser la pointe de mon arme s'enfoncer dans sa gorge. J'ai tout de suite abaissé mon arme en balbutiant.
-Désolée, je voulais pas t'égorger.
Il a ri.
-C'est plutôt à moi de m'excuser, non? J'ai bien failli de trancher en deux.
-T'aurai jamais réussi.
Grant a eu un sourire en coin.
-À ta place, j'en serai pas si sûr.
Puis j'ai regardé son épée et ma mâchoire a bien failli se décrocher. C'était une pure arme de destruction massive. La lame à double tranchant mesurait près d'un mètre cinquante de long, pour vingt centimètres de large. Voyant que je louchais sur son épée, Grant l'a brandie en souriant.
-Elle est sympa, hein? C'est moi qui l'ai faite, avec l'aide de Beckendorf. Je suis venu tôt ce matin pour la tester. Regarde.
Il a appuyé sur un bouton, sur la gauche de la garde, et l'épée s'est enflammée. La chaleur était si vive que j'ai reculé d'un pas, alors qu'il réappuyait sur le bouton, et que les flammes s'éteignaient. Puis il a appuyé sur un autre bouton, à la droite de la garde, cette fois-ci. La lame a alors été parcourue d'arcs électriques, crépitant dans tous les sens. J'ai encore plus écarquillé les yeux, si tant est que ça soit possible. L'épée est revenue à la normale, mais Grant n'en avait apparemment pas fini. Il a appuyé sur un petit bouton sous le manche, et une mini-grenade en est sortie. Il me l'a montrée en souriant de toutes ses dents.
-Et ça, c'est dans les tentatives désespérées. Elle a l'air toute petite, mais vaut mieux pas se tenir à côté quand elle explose, crois-moi.
-Je m'en rappellerai.
Nous avons ri, puis il a continué à tester son épée en décapitant des mannequins. De mon côté, je m'entraînais à lancer ma lance correctement. Le plus simple, c'est que je n'avais qu'à tendre le bras pour que mon arme revienne. Je l'adorais.
Puis une demi-heure plus tard, alors qu'on s'entraînait toujours, Silena Beauregard a déboulé dans l'arène, essoufflée.
-Salut Silena, ai-je dit. Qu'est-ce qu'il y a?
-Salut, a-t-elle articulé. Vous avez vu Percy? Et Annabeth et Tyson?
-Euh, pas depuis hier soir. Mais pourquoi?
-Je les ai cherchés dans toute la colonie. Je crois qu'ils sont partis.
-Partis?, a demandé Grant. Dans quel but?
Silena a eu un petit rire.
-Dans quel but? Ne me dis pas que tu as déjà oublié ce qu'il s'est passé au feu de camp, quand même!
-Bien sûr que non, mais... Ah oui. D'accord, j'ai compris.
Silena nous a salués, et est repartie en courant vers les bungalows. Je l'ai regardée partir en pensant à Annabeth et Percy, qui ne verraient sans doute plus jamais la colonie. Puis je suis partie au réfectoire avec Grant. Je l'ai laissé pour aller m'asseoir près de Jay et des Alatir. Alors que je prenais place, Travis m'a murmuré quelque chose.
-T'as entendu ce qu'il se passe, toi?
-Ouais, ai-je répondu. Apparemment, Percy, Annabeth et Tyson sont partis en cachette.
-Sérieux? Ils sont vraiment suicidaires.
-Sans doute.
J'ai ensuite mangé mes céréales en silence, puis je suis partie vers la plage.
En arrivant, j'ai pilé net. Une couverture déchiquetée était étalée sur le sable, un pack de canettes de coca à côté. Sans doute un sang-mêlé qui s'était fait prendre par les harpies en pleine nuit, et qui avait déguerpi en laissant tout ici. J'ai haussé les épaules et me suis assise sur la couverture. J'ai jeté les canettes de coca plus loin, je ne tenais pas à avoir d'ennuis.
Je fixais l'horizon lorsque une voix a retenti.
-Salut, je peux m'asseoir?
J'ai tourné la tête et un sourire s'est dessiné sur mes lèvres en voyant Campbell. Je me suis décalée sur la droite.
-Bien sûr, viens.
Elle a posé sa béquille à côté de la couverture et s'est écroulée.
-Alors, ta cheville, c'est bientôt guéri?
-Ouais, d'après Will, ça devrait être bon dans deux jours.
-Cool. Tu penses que tu participeras à la course de chars?
-Non. Lee m'a interdit d'y participer pendant six mois.
-Au moins, ça montre qu'il tient à toi!
-Ouais, ouais. Mais il m'empêchera quand même pas de participer!
Nous avons toutes les deux ri. Un peu plus tard, nous nous sommes relevées et je suis partie m'entraîner, alors que Campbell retournait à son bungalow. Je suis arrivée au mur d'escalade, un sourire en coin. L'autre jour, alors que je m'entraînais avec Jay, j'étais arrivée en haut en quelques minutes, sans aucune brûlure ou blessure. Jay, lui, avait abandonné à la moitié, le t-shirt carbonisé. Tout le monde ici me disait que j'étais très sportive. J'excellais dans la plupart des sports. Je désarmais tout les pensionnaires en combat rapproché, ma flèche atteignait souvent sa cible à l'arc. J'avais beaucoup d'endurance, de bons réflexes. En seulement quelques jours, j'étais devenue une des filles les plus fortes de toute la colonie.
Je me suis placée devant le mur en attachant mes cheveux en queue de cheval. J'ai craqué tous mes doigts, puis me suis jetée sur les premières prises. Mon cerveau était branché sur contrôle automatique. Une prise à droite, une prise à gauche, jet de flammes. Je me pliais en deux pour éviter la lave qui coulait sous mes pieds. J'ai continué mon ascension et suis arrivée en haut en riant. Je me suis assise sur le petit rebord, j'avais une belle vue de la colonie. De là, je voyais les pensionnaires chevaucher des pégases. Un conseiller faisait le tour des bungalows pour l'inspection journalière, et je me suis rappelée que je n'avais pas rangé mon "lit". Pas grave, de toute façon, c'était toujours le bordel chez les Hermès. Un peu plus loin, les Déméter s'entraînaient au tir à l'arc. J'ai soupiré en regardant le pin de Thalia, puis quelque chose m'est revenu à la mémoire.
-Merde!
C'était mon tour de garde! Je suis redescendue en quatrième vitesse, et me suis précipitée vers mon bungalow. J'ai enfilé mon armure, pris mon casque sous mon bras et attrapé ma lance. J'ai couru en haut de la colline, ou un autre sang-mêlé m'attendait. Il était assis parterre, adossé au pin qui dépérissait.
-Salut, Sam, ai-je dit en m'asseyant près de lui.
Il m'a souri.
-Ah, salut.
-Alors, il s'est passé quelque chose ce matin?
-Ben, j'ai juste vu deux cyclopes passer au loin, mais ils ne sont pas venus jusque ici.
J'ai hoché la tête et posé la main sur son épaule.
-Vas te reposer, je prends la relève.
Il m'a remerciée puis et parti se changer. Sam était sympa, c'était un fils d'Hermès. Il s'entendait bien avec Jay, alors j'avais vite fait sa connaissance.

Ambre CarterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant