Chapitre 33

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-Grant! Graaaaant!
Je tournais dans les bois depuis dix minutes, à la recherche du fils d'Héphaïstos.
-Pchut!, m'a-t-il répondu à voix basse. Viens là!
J'ai balayé la zone du regard, pour finalement voir son t-shirt orange. J'ai couru me cacher derrière un rocher avec lui.
-Qu'est-ce qu'il y a? Tu voulais me montrer un truc?
-Ouais. Je veux essayer de voir si le dragon peut m'obéir. J'ai besoin de toi en cas de problème.
-Grant, c'est une très mauvaise idée.
-Je sais. Mais je veux essayer.
-Si il te carbonise, c'est ta faute.
-T'inquiètes.
Il m'a souri, puis s'est levé. Un grognement s'est fait entendre autour de nous, et j'ai serré la main sur ma lance, prête à réagir au moindre problème.
Grant s'est avancé lentement dans la clairière, et le dragon est apparu face à lui. Mon ami a eu un mouvement de recul quand la bête a laissé un jet de vapeur s'échapper de ses narines.
-Salut mon grand, a-t-il tenté. Quoi de neuf?
Ils sont restés face à face quelques secondes. Trop de secondes. J'ai vu les yeux du dragon devenir rouge foncé, et je me suis levée.
-Grant, dégage de là!
Le fils d'Héphaïstos m'a obéi aveuglément et s'est jeté dans les buissons à sa gauche, alors qu'un jet de feu brûlait l'herbe à l'endroit où il se tenait cinq secondes plutôt. J'ai couru et attrapé le bras de Grant, pour l'aider à se relever, et je l'ai entraîné dans la forêt, direction colonie.
Lorsque nous nous sommes enfin arrêtés à la bordure des bois, à bout de souffle, j'ai lancé un regard plein de reproches à mon ami.
-Je t'avais dit que c'était pas une bonne idée.
Il a soupiré.
-Je voulais essayer. Mais apparement... Beckendorf est vraiment le seul à pouvoir le contrôler.
Je n'ai rien répondu, et je suis retournée à mes activités. D'autant plus que les révélations d'Evie me tracassaient. Le Camp Jupiter, Jason... Devais-je en parler à Chiron? Pour l'instant, je préférais ne rien dire, par peur de le regretter.
Je me dirigeais vers les bungalows, quand j'ai vu Clarisse sortir à toute vitesse de la Grande Maison, la tête baissée et les poings serrés. Je me suis approchée.
-Clarisse? Ça va pas?
Elle a vite relevé les yeux vers moi. Ils étaient rougis.
-Tout va bien, Carter. J'ai pas envie d'en parler.
-Mais...
-Je veux pas en parler, c'est tout.
Et elle s'est éloignée, me laissant plantée là.

Un mois a passé, ma mémoire a complètement arrêté de me jouer des tours, je me souvenais de tout. Je ne me réveillais plus sans savoir mon prénom, l'endroit où j'étais, ou qui m'entourait. Je me sentais tellement bien. Pendant ce mois, Evie est partie de la colonie, et plusieurs pensionnaires ont commencé à revenir. Les vacances s'approchaient, et le bungalow onze allait bientôt être plein à craquer.
Et un matin, alors que Grant, Jay et moi discutions près des champs de fraises, la dernière du groupe est enfin revenue.
Un cri a retenti en haut de la Colline des Sang-Mêlés, et une fille est apparue, un arc bandé entre les mains. Elle a tiré une ultime flèche sur le monstre qui lui sautait dessus, et il s'est volatilisé. Puis elle s'est tournée face au camp, et j'ai souri.
-CAMPBELL!, ai-je hurlé à pleins poumons.
Je me suis élancée en direction de la colline, suivie de près par les autres.
Quand la fille d'Apollon m'a aperçue, elle a souri en écartant les bras pour m'accueillir. Je me suis écrasée contre elle, manquant de la faire tomber.
-Campbell, par les dieux, tu m'as manqué!
-Toi aussi, a-t-elle répondu en riant.
Je me suis écartée. Elle avait beaucoup grandi, en un an, et me dépassait de trois bons centimètres. Ses yeux bleu délavé pétillaient. Ses cheveux dorés et ondulés étaient ramenés en queue de cheval décoiffée par la course-poursuite contre les monstres. Son poignard favori était pendu à sa ceinture, et son arc était encore dans sa main.
Quand Jay a toussoté, je me suis écartée en riant pour qu'il puisse s'approcher.
Il l'a serrée dans ses bras, avant de l'embrasser, sous mon petit rire habituel dans ce genre de situation. Grant l'a ensuite prise dans ses bras. Je savais que pour lui, Campbell était comme sa petite sœur. Ils étaient tous les deux anciens à la colonie, et se connaissaient depuis de nombreuses années.
Nous sommes retournés nous asseoir près des champs de fraises, pour nous raconter notre année. Apparemment, j'allais encore devoir raconter mon horrible quête.

*****

Je suis nulle. Une semaine d'attente, et je vous sors un micro-chapitre. Nulle nulle nulle.
Pour compenser, je vais essayer de vite sortir le suivant, je vous promets (Mais pas sur le Styx, je tiens à ma vie, moi!)
Bref, on se retrouve le plus vite possible pour la suite!
J'espère que ce chapitre vous aura plu, merci d'avoir lu!❤️

Ambre CarterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant