Ma mère parlait un peu anxieusement avec un gars de mon âge aux oreilles pointues. Il portrait une tunique beige. Je rêve! Dites-moi pas que c'est un elfe...? En me voyant entrer, la nervosité de ma mère monta d'un cran. Elle m'invita à m'asseoir avec eux sur le sofa du salon. C'est ce que je fis, un peu perturbée. Ma mère déclara:
- Bon, je vous laisse, vous deux... Vous avez beaucoup de choses à vous dire.
Elle quitta alors le salon sans un mot. Ok. Pour qui elle se prenait, de me laisser seule avec un étranger? J'avais eu envie de résister, mais elle avait été trop rapide pour que je puisse placer le moindre mot. Et mes pensées furent attirées par quelque chose d'autre. Le garçon en face de moi me scrutait du regard. Ses yeux étaient bleus clair, avec des teintes violettes à la lumière. Ses yeux me subjuguaient. C'est beau, le violet... Je me ravisai de mes pensées et me concentrai sur la raison de la présence même de cet individu chez moi. Que me voulait-il? Qu'est-ce qu'un elfe (?!?) faisait chez moi? Mes questions ne furent pas répondues immédiatement, car un silence pesant s'insinua entre lui et moi. Il se massa la nuque, gêné. Cherchant quelque chose à dire, le garçon improvisa:
- Je vois que tu as commencé à expérimenter tes dons, me dit il d'une voix suave en pointant la rose mauve que je tenais entre mes mains.
Ladite rose parla à nouveau, en s'adressant à l'elfe. "Aël! Ça fait un bout! Comment ça va?" dit-elle d'une voix enjouée.
- Ça va relativement bien, merci. Toi aussi, à ce que je vois, lui répondit l'elfe en s'amusant de mon air confus.
En effet, ma bouche était grande ouverte. Il comprenait les plantes, lui aussi? Serait-il donc véritablement un elfe? Plein de pensées tourbillonnaient dans mon esprit, alors qu'Aël (j'ai cru comprendre que c'était son nom) repris la parole.
- Tu dois te poser plusieurs questions, entre autre sur la raison de ma présence chez toi et sur ce qui est en train de t'arriver. Eh bien, je vais satisfaire ta curiosité.
Il lança un regard vers la pièce où se trouvait ma mère en soupirant de découragement, puis cracha le morçeau.
- Anita, je suis en effet véritablement un elfe, plus précisément le messager de ma race.
Mon coeur fit un bond. Même si c'était un peu évident (il avait des oreilles pointues, quand même!), cette révélation me fit un choc.
- ...en effet, j'ai un message très important pour toi. On m'a demandé de te l'annoncer. Tu dois savoir par maintenant que tu es également une elfe. Quant à ta mère, c'est ton vrai parent. Tu es donc demie-elfe.
- Ahhh, c'était donc vrai... me dis-je pour moi-même, à peine surprise après tous les événements de la journée. Mais pourquoi m'annoncer tout ça maintenant? Ma mère n'aurait pas pu me dire tout ça lorsque j'étais petite?
- Ben... c'est surtout parce que tu viens d'avoir quatorze ans et demi et que tes dons elfiques naissent. Te cacher la vérité et te garder en sécurité chez les humains est dorénavant devenu impossible. De plus, nous, les elfes, avons une faveur à te demander.
- Ah, parce que chez les elfes, ce n'est pas sécuritaire...? demandai-je insolemment en croisant mes bras sur ma poitrine.
- Précisément, rétorqua Aël en me fixant de ses yeux perçants. Des meurtres ont commencé il y a de cela maintenant douze ans. Une force mystérieuse a commencé à hanter nos nuits autrefois si paisibles. Elle entre en nos chaumières et tue tout ce qui est sur son passage. Personne n'a idée de l'identité du meurtrier, puisque tous ceux qui l'ont vu sont morts. Tout ce que nous savons, c'est ce que les cadavres ont révélé. Ceux-ci avaient tous plusieurs blessures sur eux. Ces entailles ne sembleraient pas êtres mortelles à première vue. Toutefois, elles sont empoisonnées, et donc fatales. Le poison que dépose une quelconque lame dans le sang des victimes tue en moins d'une minute dans d'atroces souffrances.
- C'est horrible... commentai-je, l'estomac au bord des lèvres.
- Au début, poursuivit-il, il n'y avait ces meurtres qu'à à peu près tous les six mois. Depuis tout récemment, ça arrive à presque toutes les semaines. Nous avons besoin de faire quelque chose. Le nombre de villageois déperrit dangereusement. D'après les recherches que nos scientifiques ont fait sur le poison, il n'y a que les elfes de sang pur qui y sont sensibles. Tu es la seule demi elfe existante, Anita, et nous avons absolument besoin de ton aide pour connaître qui se cache derrière cette malédiction. Et, si possible, nous aurions également besoin de ton aide pour l'arrêter.
Mon cœur se mît à battre frénétiquement. J'avais peur. Que m'arriverait-il si je me trouvais face à face avec ce meurtrier?
- Et... et pourquoi est-ce que j'accepterais, au juste? balbutiais-je, ne sachant trop quoi dire.
- Hum... eh bien... On pensait que tu voudrais venger la mort de ton père, me révéla Aël en hésitant, ne sachant trop si c'était une bonne idée de me révéler cela.
- Quoi...? pus-je prononcer avant qu'un début de larmes ne se forme dans mes yeux. Papa est mort à cause de lui? Maman m'a menti?
Ç'en était trop. J'en avais trop appris en trop peu de temps. Je posai la rose sur la table devant moi et courus jusqu'à ma chambre, sans prévenir. Aël ne tenta de m'arrêter, gardant son regard par terre. Je claquai la porte et me réfugiai dans mon lit, où je pleurai jusqu'à ce que je n'en sois plus capable.
Ça fait très longtemps que je n'ai pas pleuré. En effet, au fil des années, je me suis construite une sorte de barrière tout autour de moi. Personne ne pouvait la passer, personne ne pouvait me faire de mal au plus profond de mon âme. C'est comme ça que j'ai pu endurer toutes ces années d'harcèlement et de regards méprisants. Ce soir, ma barrière, ma carapace s'est brisée. Tout cela m'a tellement bouleversée.
Plein de pensées confuses traversaient mon esprit, jusqu'attend que je tombe dans l'abîme des rêves... et des cauchemars.
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À côté, voici un image d'Aël! :) →
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De nature elfique
FantasyAnita est une fille parfaitement normale, si on exclue le fait qu'elle a des oreilles pointues. Malgré cette caractéristique peu commune, elle croit sincèrement être humaine. Jusqu'au jour où ses sens elfiques se réveillent, jour où tout changera po...