De nature elfique

Chapitre 18

C'était déjà tard dans l'après-midi. Je venais de passer une des plus agréables journées de ma vie! J'avais rencontré Cirindë, une formidable elfe bleue qui était à présent mon amie. Ma première amie... En effet, je n'en n'avais jamais eue avant. D'aussi longtemps que je m'en souvienne, tout le monde à l'école étaient dégoûtés pas mes oreilles pointues. Mais ici, dans cette dimension parallèle ou je-ne-sais-quoi où vivent les elfes, je ne suis pas différente des autres. J'ai enfin trouvé ma place. J'ai pu sympathiser avec Aël, aussi, même si je ne le considère pas vraiment comme un ami (plutôt comme un possible petit ami, hihi!)

BREF! Il était tard dans l'après-midi, et je revenais vers le village des elfes verts. Les arbres autour de moi se chuchotaient des choses entre eux, comme je peux les entendre depuis mes quatorze ans et demi, c'est-à-dire depuis une semaine. À l'orée du bois, je pus apercevoir les maisons construites à partir de bois et de paille. Je décidai de sagement retourner chez moi (ben, plutôt, chez Aël) en espérant ne pas attirer l'attention.

Arrivée à ma destination (qui n'était pas très loin-c'est plutôt petit, comme village!), je vis qu'il y avait de la lumière à l'intérieur. Mon cœur battis un peu plus rapidement. Aël était là. En passant par la porte, mes espoirs se retrouvèrent poussés au néant. Je ne fus pas triste pour autant, pare que, figurez-vous que ma mamounette adorée (oui, je l'appelle souvent comme ça!) était là!

- Maman! dis-je en lui donnant un gros câlin comme j'en avait l'habitude de le faire.

Même si ça ne faisait que quelques jours que je ne l'avais pas vue, ça semblait être des années! Je suis tellement contente qu'elle soit là!

- Anita! Je suis heureuse de te revoir! dit-elle en m'embrassant sur le front comme lorsque j'étais petite fille. Tu vas bien? Tu sais, on m'a raconté tout ce qui t'est arrivé et...

Elle déglutis difficilement.

- ... et ton désir de quitter la maison.

- Maman...

- Écoute, Anita, tu as encore des études à faire, c'est dangereux, et tu es encore si jeune, alors...

Elle... elle ne voulait quand même pas dire que...?

- Voilà: je ne suis pas d'accord avec ta décision de rester chez les elfes. Quand un messager est venu me voir pour m'annoncer ça... J'aimerais que tu restes avec moi au moins jusqu'à ce que tu devienne adulte. Après, je te laisserai faire ce que tu veux.

Ma tête fut dénuée de pensées pendant un instant. Le blanc total. J'étais en quelque sorte en état de choc. Puis, la vérité me frappa en pleine face. Oh, non, c'est pas possible!

- Mais maman... Je veux rester! explosai-je. Je m'en fous si c'est dangereux ici et qu'il n'y a pas d'école! Je m'en fiche! Je ne me suis jamais sentie aussi appartenante à une communauté!

Je levai une mèche de mes cheveux blonds pour lui prouver mon point.

- Tu vois mes oreilles? Elles sont pointues! Elles ne sont pas humaines! Je ne te l'ai jamais dit, mais tu n'as pas idée de combien de moqueries je me suis essuyé à cause d'elles! Ici, je suis considérée normale! Je... je t'aime, maman, mais je n'ai aucune intention de revenir avec toi, maintenant que j'ai goûté à ce monde!

Ma mère, qui jusqu'à présent, était resté calme, me regarda, surprise. Puis, un peu de colère passa dans ses yeux verts dont j'ai hérité.

- Anita, que tu le veuille ou non, tu reviendra chez moi! Je suis ta mère, tu n'a pas à me répondre! J'ai fais tout le chemin jusqu'ici, tu m'écouteras!

Des larmes perlèrent sur mes joues. Aël... Cirindë... même Bulgador, puisqu'on en est ici! Je ne veux pas quitter tout le monde!

Au même moment où j'avais commencé à pleurer, Aël passa le seuil de la porte. En me voyant dans cet état et la présence de ma mère, il s'arrêta un instant, confus.

- Mais... que se passe-t-il donc ici? Et vous, Pauline (le nom à ma mère), que faites-vous là?

"Elle veut... que je revienne avec elle." dis-je par télépathie à Aël en séchant mes larmes du revers de ma main.

L'elfe que j'aime me lança un regard d'horreur, avant de regarder ma mère avec une pointe de dégoût.

- Madame, puis-je vous parler en privé un instant, s'il vous plaît? intima Aël à ma mère.

"Je vais essayer de la convaincre de te laisser rester, ne t'en fais pas!" me dit Aël en quittant sa chaumière en compagnie de ma mère.

Une dizaine de minutes passèrent. Je n'entendais pas vraiment ce qu'ils se disaient, mais ça avait l'air de chauffer. Je fus touché de voir à quel point Aël tenait à moi.

Après ce laps de temps, ils revinrent vers moi pour m'annoncer le verdict. Je serai les poings sur mes cuisses nerveusement en attendant d'entendre ce qu'ils allaient m'annoncer.

Ma mère s'avança et dit:

- Je n'ai pas changé mon idée. Comprend-moi, Anita. J'espère que tu me pardonnera un jour. Dès ce soir, on retournera à la maison.

- Quoi? m'exclamai-je.

- Désolée, Anita, j'ai pourtant essayé de la faire changer d'avis... On ne peut pas questionner la décision des parents, s'excusa Aël, les yeux sombres.

Oh, non... Je ne veux pas retourner vers mon cauchemars...