Chapitre 41

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Les ténèbres étaient tout autour de moi. Je ne vis rien d'autre que le noir. Cette sensation de vide ne fit que s'accroître, me faisant frémir, quand finalement, j'appercus une lueur au loin. Elle s'aggrandit, jusqu'à prendre place sur tout mon champ de vision. C'était une lumière presque aveuglante, mais qui, étrangement, dégageait un sentiment profond de sérénité. C'est alors qu'une silhouette bleutée apparut dans cette lumière, contrastant avec le reste du paysage. Je plissai les yeux pour mieux voir de quoi il était question. Elle s'approcha, et au fur et à mesure, je perçus ses traits avec plus ample précision: des cheveux blancs et ondulés allant jusqu'aux hanches, des yeux étincelants qui inspiraient confiance, une peau bleue azur et des oreilles pointues.

- Cirindë...? hésitai-je, n'étant pas certaine si c'était bien elle, étant donné que celle-ci avait perdu la vie lors de notre affrontement contre Bulgador.

Elle s'approcha encore jusqu'attend qu'elle arrive à ma hauteur, un sourire bienveillant au visage, un sourire qui ne tarda pas à s'étirer sur mes lèvres aussi.

- C'est bien toi, Cirindë! m'esclamai-je.

- En effet, c'est moi, confirma-t-elle.

Je n'attendis pas une seconde de plus et serai mon amie entre mes bras. Les larmes eurent tôt fait de franchir mes paupières closes.

- Je... me suis fait tellement de soucis pour toi, sanglotai-je. Je pensais que Bulgador t'avait tué!

Cirindë s'enleva de mon étreinte avec un regard infiniment triste au visage. Elle prit un respire afin de prendre son courage à deux mains, et prononça les mots suivants en détournant les yeux vers le bas.

- Non, Anita. Bulgador m'a bel et bien ôté la vie. Je suis morte le jour où il a pointé la lame de son épée dans mon dos.

Ces paroles eurent l'effet d'un poignard dans mon estomac. Tous mes espoirs disparurent pour laisser place à la question suivante:

- Mais alors... que fais-tu ici? Est-ce que... je suis morte, moi aussi? On est au paradis?

- Non, non, rassure-toi, ce n'est rien comme ça! dit-elle avec un regard alarmé. Tu es simplement en train de dormir, et je t'ai rejointe sous forme d'esprit. Je voulais te dire quelque chose.

- Qu... qu'est-ce que c'est? dis-je, la voix tremblotante.

- Tu es très forte comparé à n'importe quel autre elfe vert, et ça, je l'ai bien remarqué, commença mon amie. La puissance dont tu as fait preuve afin de repousser les elfes noirs lors de votre capture a été ma dernière vision avant de m'éteindre, et je voulais te parler de quelque chose que j'avais déjà lu dans un vieux livre que m'avais prêté le guérisseur de mon village. Il paraît que les elfes verts ont tous en eux le pouvoir de faire ressusciter les mort, mais qu'aucun d'entre n'est assez fort pour le faire. Alors, heu... je voulais savoir si tu...

- Ah, oui, je sais déjà pour le pouvoir de faire revenir les morts! la coupai-je. Bulgador l'avait mentionné. C'est justement comme ça qu'il a fait revenir son peuple.

- On dirait bien que tu en connais plus que moi, s'amusa Cirindë en adoptant un sourire joueur.

- Donc, ce que tu veux, c'est que je te ressuscite, étant donné que j'en aurais peut-être la puissance? devinai-je en lui rendant son sourire.

- Je sais que c'est très égoïste de ma part, mais oui, hésita Cirindë en rougissant. Il y a encore tant de choses que j'aimerais faire...

- Pas de problème, je comprends complètement ce que tu ressens! lui dis-je franchement en lui donnant une tape sur le dos. Je ne l'ai jamais fait, mais je ferai de mon mieux! Je ne veux surtout pas te perdre à jamais!

-D'accord... retrouvons-nous dans le monde des vivants, murmura Cirindë, les yeux brillants.

- C'est une promesse! approuvai-je.

Une fois ces paroles prononcées, le sol de déroba sous mes pieds. Mes yeux reflétant la stupeur étaient également apeurés. L'image de Cirindë me souriant se perdit dans l'abîme de la noirceur qui remplaça bientôt la lumière. Il ne restait plus que les ténèbres et moi en train de tomber dans le vide.

Soudain, je me réveillai avec la sensation d'atterrir brusquement sur le lit après ma chute. Ma respiration était rapide, tellement mon rêve avait été réaliste. Je me calmai peu à peu en réalisant où j'étais: dans la maison petite mais accueillante d'Aël. J'étais couchée dans son lit de paille et l'odeur calmante des bois était tout autour de moi. La lumière vivifiante du soleil filtrait à travers la porte et les fenêtres. Puis, je le vis, assis sur une chaise à côté de mon lit, en train de dormir paisiblement. Aël.

Ça y est, le cauchemars est terminé: je suis chez moi.

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Et voici pour le chapitre 41!!! J'espère que vous avez aimé! Je dois tout d'abord vous prévenir que je crains bien que le prochain chapitre sera le dernier. C'est une dure réalité qu'il faudra accepter (pour moi autant que pour vous! :'( ): "De nature elfique" ne s'étendra pas jusqu'au centième chapitre. Snif, snif, snif! MAIS!!! Je pense probablement en faire un tome deux, alors ne désespérez pas! ;)

Bref, Hasta la vista, mi amigos!

De nature elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant