Chapitre 26

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Le reste du voyage se fut dans la quiétude. Tout allait bien, on mangeait à notre faim, on n'était pas trop fatigués, il n'y avait aucun animal sauvage qui nous voulait comme repas... Trop bien, même. Pourtant, mon sentiment d'être observée ne faisait que s'accroître, et j'étais constamment aux aguets.

Rendus au troisième jour, Aël, se rendant compte de mon angoisse, commença également à sérieusement stresser. Il savait que j'avais des sens elfiques très raffinés. Sens ou pas, on ne voyait physiquement rien d'anormal aux alentours. C'est donc à la fin du quatrième jour de marche que je parvins à me convaincre que ce sentiment désagréable n'était que dû à mon imagination qui me jouait des tours.

- Aël, tu crois qu'on est bientôt arrivés? lui demandai-je.

Sans attendre sa réponse, je me laissai tomber sur le sol de l'abri que je venais de construire, complètement morte après la journée éreintante de marche.

- Tu vas me poser cette question combien de dois encore, Anita? me taquina Aël en s'asseyant à mes côtés. Ça doit bien déjà faire dix fois! Comme je suis un amoureux patient et bienveillant, je vais répéter ma réponse une enième fois juste pour faire plaisir à mon ange que j'aime! Bref, je n'en doute pas. Les arbres sont complètement bleus, les cours d'eau se font nombreux, et on peut commencer à sentir l'eau salée de la mer. À mon avis, on devrait y arriver demain soir au plus tard.

- Super! murmurai-je en me frottant mes pauvres yeux fatigués. Je t'aime aussi.

Une fois ces paroles exprimées, je m'endormis comme une souche, épuisée. Et je ne doute pas que l'elfe à mes côtés fit également de même.

***

Un bruit me tira de mon sommeil. Un bruissement de feuilles. Et des voix d'une langue elfique qui chuchotaient discrètement. Elles se trouvaient à environ une dizaine de mètres, à travers la verdure abondante de la forêt.

Il faisait encore nuit noire, de sorte que mes yeux, même habitués à l'obscurité, avaient du mal à voir ce qui m'entourait.

Je réveillai Aël, endormi à côté de moi, et le secouant. J'étais un peu paniquée, car, même si mes craintes étaient taries à ce sujet, je ne pouvais m'empêcher de penser que ce que j'entendais était la cause du sentiment déplaisant que j'avais depuis quelques jours.

- Aël, réveille-toi, il y a du monde dehors! lui criai-chuchotai-je.

Peu à peu, ses yeux s'ouvrirent pour finalement me lancer un regard fatigué qui ne comprenait pas ce que je lui disait.

- Quoi? Désolé, j'étais endormi... tu peux répéter? murmura Aël en refermant les yeux.

- Lève-toi, y'a du monde dehors! Vite! répétai-je, affolée, tandis que j'entendais les pas se rapprocher du tipi.

Aël me regarda avec les yeux remplis d'incompréhension, pour ensuite de lever et écouter ce qui l'entourait.

- Les bruits ont disparu... chuchota-t-il. Je vais jeter un œil dehors.

- Sois prudent, lui dis-je en m'asseyant, maintenant complètement éveillée.

Aël passa sa tête par l'ouverture du tipi pour tenter de voir quelque chose.

J'entendis un autre bruit venant de dehors. Ma respiration se faisait haletante, tellement j'étais stressée. Qui est-ce qui rôdait dehors? Pourquoi?

Puis, Aël émit un petit bruit étouffé. Il se tourna vivement vers moi en me chuchotant vivement:

- Anita, sauve-toi, vite!!!

- ... Quoi? demandai-je, étant longue à la détente.

Sans prononcer un mot de plus, il me poussa à travers notre abrit. Je me retrouvais maintenant complètement hors du tipi. J'étais couchée à terre à cause de la chute mais je m'empressai de me relever et de comprendre ce qui se passait.

Aël, qui était encore au même endroit qu'avant, soit à l'entrée de l'abri, poussa un cri de douleur. D'autres voix, environ trois ou quatre, je crois, me parvinrent. Les mêmes que j'avais entendu tout à l'heure. D'après ce que j'entendais, les elfes, que je qualifierais d'"intrus", étaient arrivés jusqu'à Aël et l'avaient fait je-ne-sais quoi (puisque je ne voyais rien et que j'étais de l'autre bord du tipi) qui faisait hurler de douleur Aël.

Ils lui faisaient mal! Je ne peux pas les laisser faire ça à mon amour. Je ne sais pas ce qu'ils fond exactement, ce qu'ils veulent, et dans quel but, mais je ne peux pas les laisser faire. La colère est bien présente en moi et me fait crisper les dents.

Je m'apprêtais à contourner le tipi et à voler au secours d'Aël, quand celui-ci me parla télépatiquement, me faisant m'arrêter.

"Sauve-toi, j'ai dis! Cours!" dit-il alors que ses cris et le tapage se poursuivait.

"Mais ils sont en train de te faire du mal!" lui répondis-je d'une voix intérieure qui était tremblotante.

"Je t'en pris, ne t'en fais pas pour moi, je m'en sortirai. Quant à toi, tu peux encore te sauver. Je ne me pardonnerais jamais s'il t'arrivait quelque chose. S'il te plaît, fais-le pour moi. Je..."

Et sa phrase télépathique se coupa. Ainsi que ses cris. D'après ce que j'avais entendu, les intrus l'avaient assommé. Ils le prirent sur leurs épaules et partirent en rigolant.

Les larmes perlèrent sur mes joues, alors que je me mis à courir tant bien que mal dans le sens inverse, en essayant de faire en sorte que je ne me fasse toujours pas remarquer pas les salauds qui avaient pris Aël avec eux.

Non, je n'abandonne pas Aël, bien au contraire.

J'ai un plan

Car je sais à quelle race ils appartiennent.

Leur ton hargneux, leur accent rude, leur voix grave et déplaisante... Même si j'ai du mal à y croire, je le sais.

Ils sont comme Bulgador.

- Des elfes noirs, me chuchotai-je pour moi-même en poursuivant ma course à travers les fougères.

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Saluuut! (^o^)/ Ça fait un bail!

Je culpabilise à chaque fois que ça me prend plus d'une semaine à poster la suite! Même si c'est pas si long, même si ça vous dérange pas trop, même si je dis toujours ça, désoléééée!!! X_X

...

Pis, à part de ça, je crois que le
prochain chapitre sera le point de vue d'Aël!!! Enfin, heu... Je crois. Je l'ai pas encore écrit et je suis pas encore 100% certaine de son contenu, alors c'est juste un peut-être-probablement.

Bye!

De nature elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant