Chapitre 42

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Les traits d'Aël en train de dormir étaient paisibles et me donnaient envie de l'admirer à longueur de journée. Au lieu de cela, je me redressai et, plaçant un sourire sur mon visage, chuchotai près d'une de ses oreilles pointues:

- Aël... c'est moi, Anita... je suis éveillée...

- Hmm... murmura-t-il, encore endormi.

Puis, petit à petit, il se réveilla: ses yeux commencèrent par lentement s'ouvrir, puis sa tête à se redresser. Je m'amusai du temps que ça lui prenait à se réveiller.

Les yeux maintenant bien ouverts, il remarqua ma présence à ses côtés.

- Anita...? Anita, tu t'es réveillée! s'exclama-t-il, fou de joie et maintenant bien alerte.

- J'étais endormie longtemps à ce point? dis-je en riant légèrement.

- Oui... répondit Aël en regardant à terre. Tu étais dans le coma pour... pour trois semaines.

J'ouvris grand les yeux, tellement j'étais perplexe. Trois semaines, quand même...!

- Désolée... tu dois t'être inquiété...

- Ne dis pas de bêtises! Ce n'est pas ta faute! De toute façon, tout va bien, maintenant: tu es là.

Il s'approcha et m'enlaça dans ses bras forts. Je répondit à sa caresse en serrant les miens autour de lui.

- Ton sourire m'a manqué, murmura-t-il dans mon oreille.

Je lui répondit en lui posant un baiser sur les lèvres, oubliant ma timidité. Je me détachait ensuite de lui et changea brusquement de sujet, la question me brûlant les lèvres.

- Au fait, Aël... Que s'est-il passé après que j'ai fait sortir cette décharge d'énergie de mon corps?

Celui-ci sembla un peu déçu que l'ambiance romantique soit rompue, mais il émit un petit sourire et répondit.

- Eh bien, ce qu'il faut savoir, c'est que ton attaque a fait pas mal de dommages. Ta mère et moi avons vérifié l'endroit où avait revolé Bulgador, et nous l'avons retrouvé mort, écrasé sous un débris de roche. Nous avons rapidement inspecté le reste des lieux et, d'après ce que nous avions vu, nous étions les seuls survivants: aucun elfe noir ne bougeait. Ton "explosion" a fait en sorte qu'une ouverture se fasse dans la pierre en nous faisant un passage jusque dehors, alors nous sommes montés jusque là en te portant sur mon dos. Rendus à l'air frais, nous avons commencé à marcher en direction du village, ce qui était possible étant donné que j'avais vu la carte du monde elfique et avais une idée de la direction où nous devions aller. Nous avons trouvé une meute de écardyon -une sorte de cheval que l'on retrouve dans ce monde- et en avons monté deux, ce qui a beaucoup raccourci notre voyage jusqu'ici. Ce ne fut pas facile mais nous sommes finalement arrivés et se sommes fait soigner. Peu après, ta mère est retourné dans le monde des humains, étant donné qu'elle ne pouvais se permettre de manquer autant de jours de travail. Depuis, j'attend ton réveil. Tu ne peux pas savoir à quel point je heureux que tout soit fini, Anita... que tu sois parmis nous...

Je fit un regard tendre à l'elfe en face de moi et posai délicatement une main sur sa joue.

- Je le suis aussi. Tout est donc fini. Bulgador ne fera plus de victimes...

En prononçant ces paroles, je me remémorait tout d'un coup de mon rêve et de ma promesse envers Cirindë. Je dois essayer... non, je vais lui rendre la vie à l'aide de mes pouvoirs, il me le faut!

- Au fait, Aël... il y a quelque chose que je dois faire. Maintenant.

***

Nous marchons discrètement tous les deux en direction de la forêt en tentant de ne pas nous faire voir, étant donné que je préférais retrouver le corps de Cirindë au plus vite. Qui sait, peut-être y a-t-il une sorte de "limite" à laquelle je peux rendre la vie aux morts. Peut-être que si j'attend trop longtemps après son décès, il me sera impossible de faire quoi que ce soit pour elle.

De nature elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant