De nature elfique

Chapitre 27

Point de vue d'Aël

Je me réveillai avec un mal de tête horrible. J'essayai de me frotter le crâne pour l'apaiser, mais mon mouvement fut intercepté pas une chaîne attachée à ma main.

Attends.. Quoi?! Des chaînes?!

J'ouvrais brusquement les yeux pour voir ce qui m'entourait. J'eus la surprise de découvrir que j'étais couché sur un sol de pierre dur et que j'avais été placé dans une petite pièce où il y avait des barreaux à une extrémité. Des chaînes reliées au plancher avaient été attachées à mes mains et mes pieds, me rendant inapte à m'échapper. Je ne pouvais pas bien distinguer ce qu'il y avait au-delà de ma cellule, car il faisait très sombre. Tout ce qui m'éclairait était un torche dans cette pièce bAucune couleur ou vie n'était où que ce soit. Je n'ai aucune idée d'où je pourrais bien être.

Tout ce que je savais, c'était que j'étais dans le pétrin.

Pourquoi, déjà...?

Ah, oui... Je marchais avec Anita en direction du village des elfes bleus, quand une nuit, on nous a tendu une embuscade. Je n'avais pas bien pu apercevoir ceux qui l'ont fait, mais je suis presque certain que ce sont des elfes. Des bleus, sans doute? Mais pourquoi? Et comment ont-ils su que nous étions là?

Maintenant que j'y pense... Ce désagréable sentiment d'être observés qu'Anita avait depuis le début de notre voyage... Ils nous suivaient donc depuis qu'on était partis du village?

Attendez... Est-ce qu'Anita s'en est sortie? Je me souviens que je l'avais poussée dehors avant qu'on ne m'enlève, mais après ça, je n'en sais rien. J'espère que mes kidnappeurs n'avaient pas pris conscience de sa présence. Je me maudirais si il lui était arrivée quoi que ce soit! Déjà, quand elle avait été enlevée par Bulgador, j'étais tellement inquiet que je pensais en mourir! Je ne peux plus envisager ma vie sans elle depuis que je la connais...

Du haut de mes 65 ans (mais j'ai ll'air d'avoir 16 ans, je rappelle), je n'ai jamais ressenti ça pour personne. Et je suis sérieux.

Perdu dans mes pensées, je ne remarquai pas qu'il y avait une présence en dehors de ma cellule. Je n'en pris conscience que lorsque l'on ouvra la porte grande ouverte d'un coup de pied en me faisant sursauter. Je me mettai en position assise, prêt à envisager quoi que ce soit.

Un elfe d'une ou deux centaines d'années entra brusquement à l'intérieur de la petite pièce où j'avais été mis. Celui-ci avait la peau grise foncée et musclée et les yeux rouges. On pouvait bien voir que c'était un elfe d'après ses oreilles bien pointues. Ses vêtements n'étaient constitués que d'un morceau de tissu sale comme culotte. Il avait une sorte de fouet dans sa main et les clés de ma cage dans l'autre. Son regard ensanglanté se posa sur moi pour me toiser.

Avec la même clé, il débarra mes liens de métal pendant que je le laissait faire et dit:

- Lève-toi, cracha-t-il en me poussant du pied.

Je ne répondit rien et ne bougea pas.

Mon cerveau travaillait à un mille à l'heure. Cet homme est un elfe. Il n'est pas un elfe bleu. Il n'est certainement pas un elfe vert non plus. Alors, il serait...?

- Serais-tu par hasard le célèbre elfe noir, Bulgador? demandai-je d'un ton amusé.

L'elfe noir me flanqua un coup de fouet sur l'épaule droite en me faisant pousser un hoquet de surprise. Je regardai la partie de mon corps maintenant blessée en me retenant de crier de douleur. Ma tunique était déchirée et laissait paraître mon épaule laccérée.

- Comment oses-tu prononcer le nom de mon maître comme cela, misérable ver de terre! hurla-t-il en me flanquant un genoux dans l'estomac qui me coupa le souffle.

Il n'est pas Bulgador? Il existe donc encore d'autres elfes noirs ici-bas?

Je me laissai choître sur le sol dur en me tenant les côtes, en proie à une grande douleur dans le bas-ventre. Je ne pus m'empêcher de gémir douloureusement. Je fus ensuite pris d'une toux, que j'essayai de taire en posant la main sur ma bouche. Quand j'allai mieux, je retirai ma main que je regardai d'horreur.

Elle était couverte de sang.

Je me forçai de lever la tête pour regarder celui qui m'avait fait ça d'un regard rempli de haine.

- Tu t'es calmé, maintenant? À présent, lève-toi en suis-moi! m'ordonna-t-il d'un ton tout aussi dur.

C'est ce que je fit sans poser de questions, craignant recevoir encore une fois le même sort. L'elfe m'attacha les poignets avec une corde, qu'il garda en main. Il me tira brusquement vers lui en me faisant tomber douloureusement à terre. Malgré la douleur qui émanait de mon corps, je m'empressai de me relever docilement, tel un esclave. Mon bourreau commença à marcher hors de ma cellule, alors que j'étais obligé de le suivre.

Je profitai du fait que j'étais sorti pour observer dans quel environnement je me trouvais. Eh bien... "Observer" est un bien grand mot. Je ne pouvais voir pratiquement presque rien, tellement il faisait noir. Je supposait que l'on était sous la terre. Mais comment est-ce que cet elfe -que je supposais être noir- pouvait bien marcher en toute confiance sans tomber sur quelque chose ou quelqu'un d'autre? Il n'est donc pas en train d'avancer à l'aveuglette comme je le fais?

Puis, j'eus un flash de ce que j'avais appris de mon grand-père, il y a de cela plusieurs dizaines d'années: les elfes noirs sont des créatures préférant l'obscurité qui ont l'aptitude héréditaire de voir dans le noir, tel un chat.

Oui, je me trouve bel et bien dans le repère des elfes noirs survivants... Et je commence à craindre pour ma
vie.

Que me veulent-ils? Où m'emmène cet elfe? Pourquoi?

Oh, Anita... Si seulement j'étais avec toi, ma seule source de réconfort...

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Je me sens machiavélique aujourd'hui. La preuve est dans ce chapitre, quand j'ai fais souffrir Aël. :P

En tout cas, personnellement, je trouve qu'avoir le point de vue d'Aël est très rafraîchissant. Peut-être que je devrais le faire plus souvent.

Sinon, est-ce que publier un chapitre par semaine est correct? Ou bien est-ce que ça vous donne le temps de perdre fil de l'histoire? Donnez-moi vos avis dans les commentaires!

Bye! (^o^)/