Chapitre 33

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Abasourdie. Complètement abasourdie. C'est le seul sentiment qui habite en moi, en comptant l'incompréhension. Je m'attendais à tout, sauf à ça. Ma mère m'a montré un endroit où se trouvait bel et bien une carte pour se rendre au repaire des elfes noirs. Mais ce n'est pas le fait qu'elle ait su où ce trouvait ce vieux parchemin qui m'a le plus chamboulé, ça, non. C'est bien plus que ça.

Dix minutes plus tôt, alors que nous sortions de la hutte.

Je devine qu'il est autour de 5 heures du matin. Il fait encore très noir, mais nous pouvons quand même apercevoir la silhouette des arbres et maisons autour de nous. Le ciel est entre couleur indigo et gris foncé. Je n'aime pas ce sentiment, celui dans lequel mes membres sont engourdis de fatigue et que je me sens sale. C'est ce qu'on a, quand on passe une nuit blanche le nez dans les livres! Cirindë, quant à elle, avait un air déterminé mais quelque peu épuisé dans ses grands yeux bleus. Quant à ma mère, elle, elle a sans doute dormi, et de plus, elle l'habitude de se réveiller aussi tôt à cause de son emploi.

Bref, tout ça pour décrire notre état d'esprit en sortant à l'air frais. Il n'y avait pratiquement personne debout à cette heure-ci, mis à part quelques oiseaux qui chantaient de beau matin. Ma mère prenait les devants, et mon amie bleue et moi avancions à son rythme, c'est à dire de la marche rapide. Je n'avais aucune idée d'où elle nous emmènerait, mais je la fais confiance. Je remarquai, après quelques minutes, que nous sortions du village.

Cirindë, à mes côtés, me regarda avec un air confus, remarquant la même chose que moi. Je lui répondit en haussant les épaules, et pris la peine de poser la question suivante:

- Tu nous emmène dans la forêt? chuchotai-je près de l'oreille de ma génitrice pour que je ne réveille personne dans le village.

- Oui, et maintenant, tais-toi jusqu'à notre arrivée, personne ne doit se rendre compte de notre présence et de ce qu'on est en train de faire! me répondit-elle sèchement.

Je souris discrètement. Oui, ma mère a su démontrer de la compassion quelques minutes plus tôt, mais elle reste quand même la mienne.

Je n'eut pas le temps de me perdre d'avantage dans mes pensées, car nous aboutîment finalement entre les arbres, et je devais faire plus attention où ce que je posais les pieds, vu qu'il y avait plusieurs branches piquantes autour de nous.

Mon poul s'accélère. Je ne sais pas trop pourquoi. Ah, si. C'est parce que je sais, je sens qu'on est tout prêt du but. Je veux tout de suite savoir où on a enfermé Aël. Je veux le revoir. Je veux le sentir sur ma peau. Il me manque énormément...

J'essuyai discrètement un début de larmes qui s'insinuaient dans mes yeux. Cirindë le remarqua, car elle posa un main sur mon épaule et me sourit gentiment en signe de soutien. Je lui souri quelque peu tristement à mon tour, en signe de gratitude.

- Les filles, nous y sommes presque! nous cria ma mère à travers le bruit de nos pas sur le terrain accidenté.

Je commençai à regarder autour de moi. J'étais déjà venue dans ce côté de forêt... Et pourtant, on est presque rendues à l'endroit où est détenue la carte. Pourtant, pourquoi est-ce que personne n'aurait trouvé l'endroit où nous allons auparavant?

J'eus tout de suite une réponse à ma question.

Ma mère s'arrêta d'un coup, me prenant au dépourvu. Elle s'est arrêtée devant un gros mur de roches recouvert de verdure et de mousse d'environ 5 mètre de grand. Son imposante stature me fit prendre un pas en-arrière. Je ne sais pas trop ce qui me faisait craindre, mais... ce sentiment était présent.

- Que faisons-nous là? demanda Cirindë.

Ma mère se tourna d'un coup, faisant face à l'elfe bleue et mettant ses mains sur ses épaules.

- Crinidë... Tu es l'amie à ma fille. Cela veut donc dire qu'elle te fait confiance. Malgré tout, tu reste une elfe bleue, et, même si moi-même je n'en suis pas une, il est des choses que les elfes verts ne peuvent pas dévoiler aux autres clans. Pardonne-moi, mais tu devras rester ici en nous attendant.

J'écarquilla les yeux en l'entendant prononces ces paroles, sans parler de la surprise de Cirindë.

- Enfin, maman, qu'est-ce que la présence de Cirindë ferait de mal? m'interposait-je.

- C'est correct, Ani... commença mon amie.

Ma mère me fusilla du regard.

- Pas de discussion. Il faudra me faire confiance, Anita. Il y a de bonnes raisons pour lesquelles tout le monde ne pourrait pas venir.

Tout de suite après avoir prononcé ces paroles, elle posa la main sur une craque du rocher. La fente s'élargit, jusqu'à former un semblable de porte, qui s'ouvrit à nous. À l'intérieur, il y avait des escaliers qui descendaient dans dans les ténèbres.

Comment ma mère peut-elle être en mesure de faire ça? De le savoir?

- Maman... commençai-je.

- Je t'expliquerai une fois à l'intérieur, me coupa-t-elle. Suis-moi.

Elle commença à descendre les marches. Je fus obligée de la suivre.

- Ne t'en fais pas, nous reviendrons bientôt! dis-je à Cirindë juste avant que la porte de pierre ne se referme derrière nous.

La dernière chose que je vis d'elle fut un petit sourire compréhensif comme elle sait bien les faire.

La noirçeur s'insinua tout autour. Je fis de mon mieux pour suivre ma mère dans les marches, la crainte me nouant le ventre. Quelques minutes passèrent où le seul son existant était celui de nos pas sur la pierre.

- Maman... murmurai-je, la gorge nouée, en rapportant mes mains près de moi.

Celle-ci se retourna tout en continuant sa route.

- Ne t'en fait pas, Anita. Nous sommes arrivées.

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Désolée, finalement, les grandes révélations, ça sera pour le prochain chapitre! ;) Ils est très tard et je veux vraiment le publier ce soir, alors je le raccourcit un peu. *_*

De nature elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant