Chapitre 16

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Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. Oh mon Dieu.

- À l'aide! hurla à plein poumons Aël. Quelqu'un, aidez-nous, le roi est en train de mourir!

Je n'avais jamais vu une personne réellement blessée de toute ma vie. Epsan était couché à terre, couvert de sang. Ses vêtements, d'habitude si nobles et propres, était déchiré de toutes part et taché de rouge. On pouvait voir qu'aucun de ses points vitaux ne s'était fait endommager, mais, évidemment, l'épée avec laquelle il avait été blessé était empoisonnée. Comme me l'avait dit Aël lorsque je l'avais rencontré pour la première fois.

Le roi, bien que salement amoché par le poison mortel qui circulait librement dans ses veines, gardait les yeux grands ouverts d'horreur. L'horreur de savoir qu'il vivait ses derniers moments sur Terre. Il avait, de seconde en seconde, de plus en plus de mal à respirer. Je me rapprochai de lui, tandis qu'Aël cherchait de l'aide dans le village. Je lui pris la main pour l'accompagner dans ses derniers moments ici.

- Vous devez être forts. Vous m'êtes pas seul, lui dis-je en essayant de me faire réconfortante, même si ma voix tremblait.

Plusieurs elfes, villageois, gardes et médecins accompagnés d'Aël sont alors arrivés. La plupart étaient manifestement choqués et terrifiés. Ils venaient tout juste d'être réveillés avec la triste nouvelle que leur roi était en train de mourir. Pauvres gens, qui se retrouverons bientôt sans chef...

Le roi bougea ses yeux dans leur orbite pour me regarder.

- Je te confie... la protection du village, pût-il murmurer à travers ses lèvres sèches, qui esquissèrent un semblant de sourire.

Puis, son regard s'assombrit. Sa main déssera son emprise sur la mienne. Toute vie quitta son corps.

Je n'avais jamais vraiment appris à le connaître, et je ne l'avais vu que deux fois, alors je ne fondis pas en sanglots. Toutefois, ma gorge se noua de tristesse. Bulgador a encore arraché une vie aux elfes verts, uniquement pour satisfaire ses propres caprices.

Quelques secondes après la mort tragique du roi des elfes verts, je me relevai pour laisser les gens faire honneur à leur défunt roi. Plusieurs fondirent en larmes, d'autres restèrent bien droits et gardèrent leur dignité, avec peine.

Voir tous ces gens maintenant si démunis... Déjà, depuis plusieurs nombreuses années, peu à peu, leurs proches se faisaient tuer de la même façon. Mais là, que leur roi ne soit plus des leurs, c'était trop!

Je restait quelques minutes de plus rendre hommage à cet homme, puis retournai vers la maison d'Aël, alias la mienne provisoirement.

J'eus un mal fou à m'endormir, repassant dans ma tête la même phrase, encore et encore.

"Je te confie... la protection du village."

Qu'est-ce qu'il voulait dire par là? Il ne voulait quand même pas faire de moi la prochaine reine... si?

Ce n'est que lorsque le soleil commençait à se lever que je m'endormis, au bord de l'épuisement...

Mais, malgré tous les précédents événements de la journée, je ne fus pas au bout de mes surprises...

De nature elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant