Chapitre 25

1.6K 64 6
                                    

Je regarde mélancoliquement le village, plus loin. Je ne reviendrais pas ici avant au moins quelques jours.

La veille, je m'étais arrangée avec les conseillers pour qu'ils me laissent partir quelques jours. Je ne leur ai évidemment pas donné ma vraie raison pour cela. Si je leur avais dit que je partais retrouver mon amie l'elfe bleue pour faire alliance avec les différentes races d'elfes, ils me prendrais pour une folle et m'empêcheraient de partir. Je me ferais peut-être même retirer mon titre de chef du village, chose qui m'empêcherais d'arriver à mes fins. Je me suis donc contentée de leur dire que je devais retrouver ma mère, ou quelque chose dans le genre. Je leur ai confié village jusqu'à mon retour, chose qu'ils faisaient pratiquement déjà. Ça ne devrait donc pas leur causer le moindre embarras.

Ce matin, comme promis, j'avais retrouvé Aël près de chez lui. Je n'avais rien apporté n'ayant pas grand-chose en ma possession de toute manière. On se contenterais donc de vivre d'eau de ruisseaux et de nourriture trouvée dans les bois. Je faisais confiance à Aël pour faire en sorte qu'on ne meure pas de faim. Je savais qu'il avait de l'expérience dans le domaine.

C'est le cœur léger que je sortis du village pour partir à l'inconnu! La marche prendra environ cinq jours, comme me l'avais dit Aël. Cinq jours avant d'atteindre les elfes bleus. Cinq jours avant de revoir Cirindë. Peut-être que cette randonnée tournera au vinaigre, qui sais? Je suis toutefois prête à prendre le risque.

***

Ça fait seulement quelques heures que nous sommes partis, et déjà, je peux remarquer que la végétation change beaucoup! Les feuilles des arbres deviennent de plus en plus bleutées à mesure qu'on avance. Leur forme est un plus pointue, aussi. Les fleurs sont toutes de couleurs néon. Celles-ci sont tellement éclatantes, belles et grandes! Les animaux et insectes sont tous de races qui me sont complètement inconnues. Oui, car dans ce monde et celui des humains, les animaux ne sont pas les mêmes. Par exemple, un petit félin au pelage vert tacheté et aux longues oreilles comme celles d'un lapin vient de courir à ma droite.

Toute cette différence m'émerveille tellement! J'en oublie l'épuisement que ressent mon corps tellement je suis subjuguée par tout ce qui m'entoure!

- Moi, c'est quand je suis chez toi que je trouve ça différent! dit Aël, qui marche à côté de moi, en éclatant de rire.

- C'est drôle à penser... dis-je, pensive.

Pour manger, on a cueilli de gros fruits rouges et de formes irrégulières d'un arbre. Encore une fois, je n'avais jamais vu cela, mais c'était super bon!

La nuit venue, Aël fit un feu de camp, tandis que je construisais un abri. Comment je sais en faire? J'ai fais les jeannettes et les guides, où on apprenais ce genre de choses. En tout cas, je dois dire que le résultat était pas mal. J'avais fait une sorte de tipi à partir de troncs d'arbre morts. On pourra y dormir en paix.

Le soleil se coucha lentement, tandis qu'Aël et moi étaient assis autour du feu en se parlant de tout et de rien, mais surtout au sujet de ce qui nous attendait dans les jours à venir.

- J'essayerai de faire en sorte de me retrouver seule avec Cirindë pour lui parler de nos projets, en essayant de ne pas me faire voir par les autres elfes bleus, sinon, je suis cuite, résumai-je. Si elle accepte de nous aider, elle viendra avec nous en donnant une excuse aux siens. On élabore un plan de paix, puis, on verra! Tu crois que ça va bien aller, Aël? Je suis nerveuse...

- Tout ira bien, Anita, ne t'inquiète pas, me rassura-t-il en mettant son bras autour de mon épaule en me faisant frissonner. Si qui que ce soit ose te faire du mal, il aura affaire à moi!

Aël enleva son regard y feu pour me regarder dans les yeux d'une façon qui était remplie de promesses.

- Merci... Je t'aime, Aël. Je ne laisserai personne te faire quoi que ce soit non plus.

On resta dans cette position, collés, avec ne nous accompagnant que le crépitement du feu. J'aurais pu rester comme ça pour toujours. Mais soudain, j'entendis le craquement d'une branche derrière nous! Je me retournai vivement mais ne vis rien d'autre que la noirceur lugubre de la forêt.

- Qu'y a-t-il, Anita? s'inquiéta Aël en remarquant que j'avais bougé brusquement.

- J'ai entendu quelque chose... pas toi? demandai-je, surprise.

- Ne t'inquiète pas, Anita, s'il y avait quoi que ce soit dans les parages, je l'aurais senti. Je te protégerai.

Je ne fus pas pour autant rassurée par ces paroles.

Épuisés, nous decidâment d'aller nous coucher. Notre abri était assez confortable, mais je ne m'endormis qu'après plusieurs heures d'insomnie.

Je ne peux pas empêcher ce sentiment paranoïaque de m'habiter. J'ai un mauvais pressentiment.

_________________________________________________________________________________

Ça me brise le cœur de poster moins souvent! (Même si ça fait pas trop longtemps que je l'ai fait, quand même...) Pardonnez-moi!!! (Moi, Drama Queen? Peut-être... :p)

De nature elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant