Chapitre 38

923 52 27
                                    

- C'est ton choix, Anita: soit tu cesse de te débattre, soit je tranche la tête de ton ami.

Je... je... quoi? Il tenait Aël en otage! La lame de son épée n'était qu'à quelques centimètres de la gorge de mon amour! Et au fil des secondes, il rapprochait l'épée de plus en plus!

Je dois faire vite!

Le choix n'était pas difficile: je lâchai le garde elfe noir de mon emprise, et celui-ci s'évanouit, épuisé par toute cette douleur que je lui ai fait.

Je me retournai vers Aël et Bulgador, et cria:

- Bon, j'ai fait ce que tu m'as demandé: je me soumets à toi. Relâche Aël, maintenant.

- Je m'attendait à ce que tu ne te laisse pas faire, tu me déçois! fit Bulgador d'un ton faussement déçu.

Bulgador fit de façon brusque ce que je lui demandai. Aussitôt qu'Aël fut délivré, il accourut et se mît devant moi en position défensive.

- Tu ne la touchera pas, Bulgador! Je te l'interdit!

- Mais Aël, nous n'avons pas le choix que de se laisser faire, pour l'instant, chuchotai-je.

Aël tourna la tête vers moi et me regarda dans les yeux.

- On peut peut-être le vaincre de nos pouvoirs, à deux contre un. Ensemble, en même temps, dit-il sur le même ton en esquissant un faible sourire.

Je hochai la tête en rendant son sourire, bien que je ne sois pas si rassurée.

- Hé, vous autres, pas de messes basses! Bah, ça ne fait rien, j'en ai eu assez de vous, je me suis assez amusé: goûtez maintenant à ma lame!

Il fit un grand saut et bondit les quelques mètres qui nous séparaient. Il s'apprêta à arriver jusqu'à nous et à nous toucher quand, dans un synchronisement parfait, Aël et moi unissions nos pouvoirs de lévitation pour puissamment le repousser, comme une barrière magique. Ça a marché! D'habitude, un seul elfe vert ne peut soulever de charge très lourde: mais à deux, nous accumulons une puissance assez grande pour être en mesure de le repousser!

Bulgador fit un vol plané de plusieurs mètres avant de se frapper sur un des murs de pierre, qui se fracassa pour y laisser un trou énorme. J'ai du mal à y croire. Notre puissance l'a fait passer à travers le mur!

Nous nous approchions lentement du trou et sortions de cette pièce pour voir ce qu'il en était maintenant de Bulgador.

Il était couché par terre, mort. Ou bien était-il simplement assommé...? C'était difficile à dire car on avait du mal à voir, étant donné que le seul éclairage maintenant présent était celui de la pièce dans laquelle nous étions quelques secondes plus tôt.

Il resta dans cette position couchée plusieurs secondes. Je m'apprêtais à m'avancer pour vérifier s'il ne serait pas par hasard mort, quand celui-ci fit finalement un signe de vie: il se mît à rire. Au début, ce n'était qu'un son au fond de sa gorge, mais il s'intensifia rapidement: il riait maintenant à gorge déployée, nous prenant, Aël et moi, au dépourvu.

- Mais qu'est-ce qui lui arrive? Il a perdu la boule ou quoi?

Je n'eu pas le temps de répondre, car Bugador se leva finalement.

- Vous m'avez surpris, je l'avoue! Je ne m'attendais pas, qu'à deux, vous parviendriez à émettre une telle puissance! Mais je ne me laisserai plus surprendre. Aboulagdo! hurla-t-il.

Aboulagdo? Un mot du language des elfes noirs? Mais que voulait-il bien vouloir dire?

- Mais qu'est-ce que... murmurai-je.

Un grondement commença à se faire entendre, puis rapidement, il s'intensifia. Il s'approchait.

- Qu'est-ce que c'est... que ce bruit?! s'exclama Aël en fixant la porte.

- Je crois que nous allons bientôt le savoir! criai-je par-dessus ce bruit assourdissant.

J'essayais de percevoir quelque chose à travers la pénombre, mais je n'y parvenait pas: on n'y voyait rien à plus de dix mètres. Ce n'est que lorsque les "choses" franchirent ces dix mètres que je perçut ce que c'était.

- Des... des centaines d'elfes noirs! déglutis-je, paralysée.

- Courrons! cria Aël en me prenant la main.

Il me tira, et nous couramment dans la direction inverse de celle d'où venaient les soldats armés. Ils étaient tout proches, je pouvais entendre leurs cris de guerre et presque sentir leur haleine fétide.

Nous couramment à l'aveuglette pendant plusieurs minutes, n'étant pas près à les semer. L'adrénaline que j'avais ressentie pendant quelques minutes commençait à s'estomper, et je commençais à me fatiguer. Mais Aël qui me tenait par la main me poussait à continuer de courir pour notre vie.

Puis, tout d'un coup, sans l'avoir vu à cause de la noirceur, Aël s'écrasa contre un mur, m'entraînant avec lui.

- Aïe!

Je crois que je me suis cassé quelque chose... ou du moins, mon poignet me fait très mal!

- Anita, ça va? me demanda rapidement Aël.

Nous étions tous deux à terre, et les soldats elfes noirs n'étaient qu'à deux mètres, toutes dents, griffes et armes dehors.

- Alors c'est comme ça qu'on va mourir...? murmurai-je.

________________________________________________________________________

Je sais que ça fait deux semaines que je n'ai pas écrit et que ce n'est pas le chapitre le plus long au monde, mais pour me pardonner, je vous offre... tatatam... la première page de la version bande-dessinée de "De nature elfique"!!! (Vous pourrez la retrouver dans multimédia.) J'ai fait plusieurs clins d'oeils à des personnages de manga, dites-moi si vous les trouvez! ;)

J'espère que vous l'apprécierez!

Ah, oui, et je ne sais pas encore comme l'image sera via multimedia, mais au cas où l'écriture serait trop petite pour être lue, voici ce que ça dit:

Case 1: (boîte) Pourquoi... suis-je née ainsi?

Case 2: (boîte) Pourquoi?

(bulle) Hé, l'elfe, enlève tes oreilles, c'est pas Halloween!

Case 3: (bulle) C'est moi qui devrait dire ça! Tu t'habille comme une princesse Disney à longueur d'année!

Case 4: (bulles) Haha! Pfft!

Case 5: (son) Kzum!

Case 6: (son) Dring!

(bulle d'Anita) Sauvée par la cloche!

(bulle de Brianne) Hmpf!

Case 7: (bulle) Pfuuu!

(cases) Eh oui! Moi, Anita, ai les oreilles pointues!

De nature elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant