Chapitre 10

2K 82 4
                                    

- Non, je refuse de vous aider, dis- je, sûre de moi-même.

Après avoir prononcé ces paroles, Bulgador me regarda avec des yeux haineux pendant un moment, sans rien dire.

- Tans pis pour toi; tu mourras dès ce soir.

Et il quitta la cabane dans laquelle nous nous trouvions sans ajouter quoi que ce soit.

- Merdouille! m'écriai-je une fois qu'il était hors de portée de voix.

Mais je veux pas mourir, moi! Ou bien peut-être bien qu'il bluffe. Mais pour ça, il ne faut pas trop y compter. Il faut que j'essaie de sortir d'ici.

Je me remis donc à faire la même chose que je tentais avant l'arrivée de Bulgador: j'essayai d'enlever la corde avec mon pouvoir de lévitation. Cet exercice est extrêmement difficile et requiers une très grande concentration, surtout que l'objet que je faisais léviter n'était qu'un petit bout de corde hors de mon champ de vision. Enfin, après plusieurs tentatives érrénées à faire détacher les noeuds, je fus finalement libre! Je bougeai un peu mes membres pour retrouver ma circulation sanguine, heureuse de ne plus me retrouver dans cette position confinée.

- Qu'est-ce que je ferais en ce moment sans ces dons? me dis-je, pensive.

En tout cas, l'heure n'était pas encore à la réjouissance, car je n'étais pas près d'être libre; j'étais encore emprisonnée dans une petite cage à gros barreaux. Je me mis debout pour mieux regarder. Y a-t-il quoi que ce soit dans cette pièce qui puisse m'aider à casser ma cage? En analysant tout ce qui était à ma portée, je me rendis à l'évidence en soupirant: Bulgador a bien prévu son coup. Il n'y avait absolument rien d'assez dur pour briser des barreaux. Je me rassis d'un coup, penaude.

Que faire? Attendre? Mais attendre quoi? Personne ne sait que je suis là et mes messages télépathiques ne se rendent nulle part. Je n'ai que moi-même sur qui compter.

Je couvris mes mains de mes yeux et étouffai un sanglot. Je n'en peux plus. Je veux revoir ma mère. Aël. Même mon père décédé me manque atrocement. Et dire qu'il y a quelques heures à peine, je jouais naïvement des tours à mon ennemie Brianne. Je voudrais bien lui donner une câlin, à celle-là, en ce moment!

Je déprime, et je le sais. Je suis également consciente que ça ne sert à rien, m'apitoyer sur mon sort.

Après quelques minutes de sombres pensées, je redressai la tête, les idées plus claires. Non, je ne me laisserai pas contrôler par les larmes une seconde fois. Je. Dois. Trouver. Une. Solution. Et vite, avant que Bulgador ne revienne me tuer.

En essayant encore et toujours de trouver une idée géniale, je remarquai, sur le mur, une coquerelle qui s'était frayée un chemin à travers un trou, dans le mur. Je décidai de m'adresser à elle, car j'étais vraiment à bout de ressources.

- Coquerelle! Oui, oui, c'est à toi que je parle! Bon, tu connaîtrais pas par hasard un moyen de sortir d'ici? J'aimerais m'enfuir, tu vois.

"Oui, par les trous dans les murs!" dit l'insecte de ses bruits stridents et discrets.

Bon. Il ne faut pas que je m'énerve. Les bibittes ont un QI moins grand que celui des humains et ce n'est pas de leur faute.

- En effet, sauf que moi, je suis un peu trop grande pour passer par des ouvertures de deux centimètres de diamètre. T'aurais pas une autre idée par hasard? Une façon de briser ces barreaux, peut-être?

"Attends, attends. Avant d'aller jusque là, je veux que tu me promettes un fromage si j'arrive à te sortir d'ici. C'est mon met préféré, mais je n'ai jamais la chance d'en goûter. " répliqua la coquerelle en s'approchant de moi, à mon dégout.

Je soupirai.

- Oui, oui, tout ce que tu veux, acceptai-je en pensant que les fromages, chez moi, ce n'était pas ce qu'il manquait.

"Et j'en veux un gros."

- MAIS JE M'EN FOUS DE TES FROMAGES!!! criais-je

En fait ça, c'était dans ma tête que je me le suis dit.

En réalité, je me suis faite toute gentille avec un grand sourire:

- Parfait. Un gros fromage. Maintenant, tu peux me libérer, s'il te plaît?

"Pas de problème!"

La coquerelle se dirigea vers la serrure de ma cellule et entra à l'intérieur. J'ouvris de grand yeux lorsque je vis la porte de ma prison s'ouvrir. Elle a ouvert la serrure avec ses antenes...? Wow. À présent, je dois ma vie à une coquerelle. Je suis tombée bien bas. Bravo à moi-même (sarcasme).

L'insecte sortit de la serrure et alla jusqu'à moi.

"Maintenant, je dois rester avec toi pour que tu me donne mon fromage!"

Je répulsai une envie de vomir lorsque la coquerelle se faufila dans la poche de mon blouson. Je ne perdis toutefois pas de temps et filai en douce hors de ma cellule. La porte menant à l'extérieur n'était pas verrouilée, compte tenu di fait que Bulgador ne se doutait sans doute pas à la possibilité que je pourrais m'échapper de ma mini-prison. Je sortis à l'extérieur, vers l'air frais. J'étais exaltée de ne plus avoir à sentir l'odeur de pourriture de la cabane.

Après avoir pris ce petit moment de joie pure, je me repris rapidement: il fallait que je file... je ne sais pas où, mais à un endroit où Bulgador ne pourrait pas me retrouver. Il pourrait se pointer n'importe quand, lui. Seulement, je ne connaissais pas les lieux. Tout ce qui se trouvait autour de moi, c'était des arbres noirs et sans vie. Bah, de toute façon, je n'avais rien à perdre. Je commençai alors à courir vers une destination qui m'était inconnue. J'appelais à l'aide télépatiquement et en criant. Je me doutais bien que mes messages ne menaient nulle part à cause de la barrière magique qu'avais érigée Bulgador, mais j'avais toujours espoir.

Plus j'avançais, plus le paysage était pareil. Au fil des heures qui se consumaient, la lumière changea: la nuit tomba, laissant place à la noiceur glaciale des ténèbres. J'halletai, n'ayant plus d'énergie. Je commençais alors à grelotter. À bout de ressources, je tombai face contre terre. Je le savais, j'allais m'évanouir d'épuisement. La dernière chose que je vis, malgré la noirceur, fut une silhouette imposante se mouvant vers moi...

De nature elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant