Chapitre 11

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Ma première impression en me réveillant: hum, mon lit est plutôt dur. Je me rendis alors compte que je n'étais pas couchée dans le mien. Puis, malgré ma fatigue encore très présente après ce repos, je me forçai à ouvrir les yeux. En le faisant, je vis qu'en effet, je n'étais pas chez moi: j'étais dans une sorte se hutte très ouverte, très aérée. J'étais vêtue d'une tunique verte décorée de motifs délicats... Mais bien sûr! Je suis chez les elfes!

D'un coup, je fus ravigotée. Je trouvai donc l'énergie de sortir de mon lit et de chercher quelqu'un... Ok, en effet, ce "quelqu'un", c'est plutôt Aël. Quoi qu'il en soit, en sortant de la hutte, un grand elfe mâle imposant posté devant la porte me remarqua.

- Anita! Que les dieux soient loués, tu t'es réveillée! se réjouit-il.

Je fus quelque peu éberluée par la réaction de cet elfe qui m'est inconnu en me voyant.

- Heu... Savez-vous ce qui m'est arrivé, en fait? Je suis un peu confuse, pour tout vous dire...

- Je ne connais pas tous les détails, mais lui, il pourrait bien répondre à tes questions, puisqu'il était là, se contenta-t-il de dire en pointant en quelque part à gauche.

Je regardai vers la direction qu'il pointait et vis... Aël! Il était tout seul et ne faisait rien en particulier, le regard vide. Je n'aime pas le voir triste... Je l'interpellai par la télépathie, puisqu'il était trop loin pour pouvoir m'entendre:

"Aël, c'est moi!"

Ses yeux s'éclaircirent et il regarda à gauche et à droite en me cherchant du regard. Je lui envoya la main puis courrai jusqu'à lui.

- Aël, je suis si heureuse de te revoir! m'exclamai-je en arrivant à sa hauteur.

- La joie est réciproque, Anita! s'égaya Aël. Ça faisait deux jours que tu étais endormie! Je suis soulagé de voir que tu vas bien.

Je le fixai un instant, incrédule. J'étais donc endormie pour deux pleins jours?! On commença à marcher, vers aucun endroit en particulier.

- Attends un instant, tu veux bien tout me raconter du début? C'est que je n'ai aucune idée de ce qui m'est arrivée, après m'être évanouie dans la forêt.

- Ah, oui, c'est vrai! s'esclaffa mon ami. C'est tout simple: on avait entendu tes messages télépathiques. Bien sûr, ils étaient très faibles, mais ils sont bien arrivés à destination. Et, en passant, félicitations, je vois bien que maintenant, tu maîtrises la télépathie!

- Hein? Je pensais que mes messages télépathiques ne se rendaient nulle part! Il y avait une barrière magique qui m'empêchait de les envoyer! m'entêtai-je.

- Ah bon? s'exclama Aël en s'arrêtant dans sa marche. Tu es sérieuse? Malgré l'écran de protection autour de toi, on a pu t'entendre d'aussi loin?

- Heu... Faut croire que oui... aquestai-je, un peu gênée.

- Alors ça, c'est vraiment incroyable! Tu as ou faire passer ton message malgré la barrière qui t'en empêchait! Tu as un talent réel! me dit-il en mettant ses mains sur mes épaules.

Je fus encore plus gênée par le contact du corps d'Aël sur moi. Lui aussi, à ce que je vis, car il rougit et enleva aussitôt ses mains. Il se contenta de poursuivre son explication:

- Enfin bref... Dès qu'on a entendu ton message de détresse, on m'a envoyé pour te retrouver. En estimant l'endroit d'où il venait, ça n'ai pas été difficile de te localiser. Et te voilà maintenant parmis nous.

- Ah. Je vois.

Puis, je ne rendis compte de quelque chose d'important.

- Ah, Aël, j'y pense! Il faut absolument que je parle avec votre chef!

***

- Tu connais le meurtrier? hurla le roi Epsan.

J'étais à présent dans une hutte un peu plus grande et décorée que les autres. Plusieurs gardes étaient en train de surveiller le moindre de nos mouvements. Assez flippant, même si je savais qu'ils ne nous feraient pas de mal.

Je venais de raconter au roi tout ce qui m'était arrivé: le fait que je ne suis faite kidnapper pas un prénommé Bulgador, un elfe noir qui apparemment tue les elfes verts en guise de vengeance, mon escapade, tout dans le moindre détail, jusqu'à mon réveil. La seule chose que j'ai omis dire était l'épisode de la coquerelle: j'en avais trop honte pour en parler. On se serait foutu de ma gueule, et je ne voulais pas mal paraître devant Aël. D'ailleurs où était-elle, celle-là? Elle voulait rester avec moi pour que je lui donne son fromage, mais j'imagine que je ll'ai perdue en chemin...

Bref, le roi était éberlué devant mes révélation. Je me décidai de lui poser cette question qui me brûlait les lèvres:

- Pardonnez mon impertinence, mon altesse, dis-je avec le plus de politesse possible, mais Bulgador avait mentionné qu'il tuait pour se venger. Apparemment, vous auriez éradiqué sa race, les elfes noirs. Pourriez-vous m'éclairer là-dessus?

Tout d'un coup, le roi Epsan sembla être extrêmement découragé, comme si sur ses épaules pesait tout les soucis du monde.

- Bon, Anita, je vais t'expliquer, mais écoute-moi jusqu'à la fin sans m'interrompre, accepta-t-il en prenant un air piteux.

De nature elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant