Chapitre 9

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- C'est moi, le meurtrier des elfes verts.

Je fixais cet homme, la bouche grande ouverte, complètement abasourdie. Plusieurs questions avaient envie d'être posées. Entre autres, pourquoi il m'annonçait ça, ou quel était son but en tuant les miens. Mais je ne pouvais pas, j'avais une boule dans la gorge qui m'empêchait d'émettre le moindre son (métaphoriquement parlant, bien sûr).

Mon ennemi se mît à rire, d'un rire profond et grave.

Il riait, alors qu'il avait assassiné des centaines d'innocents?!

Il se calma et essuya un début de larmes.

- Haha, tu devrais voir ta tête d'ahurie! Ça vaut tout l'or au monde!

Je me vexai, ce qui me poussa à parler.

- Je ne suis pas ahurie!

Il se remit à rigoler, à mon grand découragement. Ah-fuuu. Il faut que je me calme, me fâcher pour des queues de cerises ne servira à rien.

- En tout cas, si c'est vraiment toi qui tue (je frémis et prononçant ce mot) régulièrement les elfes, j'aimerais bien savoir pourquoi tu le fais!

- Si je te racontais, tu comprendrais mieux pourquoi... En gros, disons que c'est par vengeance.

- Par vengeance...? Qu'est-ce que ces elfes t'ont fait de si grave pour faire en sorte que tu les tues?

Il s'approcha à quelques centimètres des barreaux de ma prison et dit:

- C'est très simple. Vois-tu, je fais exactement au elfes verts ce qu'ils ont fait à mon peuple, aux elfes noirs, expliqua-t-il en contenant une expression neutre, presque comme si le sujet l'ennuyait.

- Non... Ils n'ont pas pu faire ça! balbutiai-je. Ou bien, si c'est le cas, ça doit être pour une bonne raison!

J'avais envie de pleurer. De peur, de honte, mais surtout d'incompréhension. Mon bourreau le remarqua.

- Ah, non, ne commence pas à pleurer! Je vais pas te manger, quand même! Ah, d'ailleurs, mon nom, c'est Bulgador, enchanté.

- Eh bien moi, je suis pas enchantée, rétorquai-je du tac au tac. Si tu ne m'as pas emmenée ici pour me tuer, dis-moi pourquoi.

- Haha, je savais que tu poserais cette question. Je te connais très bien, tu sais! Après tous ces jours à t'observer...

- Vous m'observiez?! Espèce de...

Avant que je ne puisse achever ma phrase, Bulgador posa

sa main sur ma bouche à travers les barreaux pour me faire taire. Je me débattis, car son odeur corporelle était écœurante. Mais il était vraiment fort, de sorte que je ne pouvais pas me défaire de son emprise.

- Hé, pas d'injures, ici! Je peux reprendre?

J'aquiestai et il me lâcha. Il se rassis confortablement sur sa chaise et continua.

- Oui, je t'observais, car, je l'avoue, je cherchais une manière de t'éradiquer. Je craignais que mes ennemis, les elfes verts, ne finissent par te demander de l'aide pour les sauver de moi, puisque tu es la seule demi elfe existante. Ils auraient pu chercher une façon de t'utiliser afin de me retrouver, puisque tu étais la seule qui était insensible à ma manière de tuer. C'est alors que je t'ai vue utiliser tes pouvoirs de lévitation et de lecture des pensées pour la première fois, avec une facilité déconcertante. Ce que tu as accompli durant ton cours d'éducation physique était tout particulièrement impressionnant.

Et ce, même si tu n'es qu'à demi elfe! J'ai donc décidé de te proposer...

- Non, le coupai-je.

- ... de m'aider dans ma tâche, poursuivit-il.

- La réponse est non, répétai-je catégoriquement.

Comment osait-il me proposer d'aller contre ma famille? Il a un sérieux problème. Il faut absolument que je me sauve. Ça sera assez difficile de le faire sans que je ne me fasse prendre, mais je trouverai bien un moyen. Et puis, les cordes contre ma peau commencent vraiment à serrer.

- Vraiment...? Tu ne veux pas m'aider? Tu sais que je vais te récompenser? supplia Bulgador.

- Eh bien, je m'en fous de vos cadeaux, crachai-je avec toujours la même politesse.

Bulgador soupira et pris un instant de réflexion.

- Si tu ne me suis pas, je crois bien que je vais être obligé de te tuer, se contenta d'expliquer l'homme.

Je frémis en entendant ces paroles. Je ne peux pas mourir. Je suis bien trop jeune. Non, non, non!!! Là, c'est sûr, si je veux pas aider Bulgador, faudra que je me sauve!

Après avoir médité un moment sur mon sort, je me décidait à répondrela même chose: non.

Tans pis, quoi qu'il m'arrive, je m'en sortirai.

De nature elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant