De nature elfique

Chapitre 17

Je me réveillai en après-midi, en raison de l'heure matinale où je ne suis endormie la veille. Même si j'avais mal dormi, le lit n'était pas pour autant inconfortable. Qui aurait cru qu'un simple lit de paille pouvait être si douillet?

J'étais seule dans la petite hutte. Aël devait être en train d'arranger des choses avec le village, suite à la mort du roi.

J'enfilai mes vêtements respectifs et fouillai un peu dans la maison, mais je ne trouvai rien à me mettre sous la dent. Mon ventre criait famine au point où je commençais à devenir étourdie, alors je sortis de la maison pour me trouver quelque chose à manger. Je n'avais pas d'argent sur moi, donc, je ne pouvais rien acheter. J'avais remarqué qu'il y avait plusieurs baies telles que des bleuets et des framboises à l'orée du village. Ce fut donc mon déjeuner-dîner, qui d'ailleurs me remplit assez.

Ne sachant trop quoi faire après, je décidai d'explorer le village. J'ai un plutôt bon sens de l'orientation, alors je me laissai aller au gré de la direction où je voulais aller, avec l'espoir de peut-être rencontrer Aël "par hasard".

Je remarquai que les activités du village et ses habitants étaient aujourd'hui moins enjoués. L'ambiance n'était pas à la fête. Ça ne me fus que me rendre compte encore plus comment les elfes verts avaient besoin d'être aidés.

Une ou deux heures à ne voir que de la morosité passèrent, et j'avais besoin de retrouver la tranquillité féérique de la forêt. Je m'enfonçai donc vers cet endroit pourvu de vie. Une clairière et un ruisseau s'offrèrent à moi, et je m'assis sur le bord de l'eau.

- Appartiens-je vraiment aux elfes...? me demandai-je à moi-même en soupirant.

Bien sûr, j'ai les oreilles pointues comme ce peuple, mais j'ai vécu toute ma vie comme humaine, et tous ces dangers qui guettent sans cesse les elfes verts me donnent presque envie de retrouver ma vie où j'étais seule, mais en sécurité.

Alors que je méditais sur cela, soudainement, je sentis une présence dans l'eau. Attends... dans l'eau? Quoi? Je scrutai le ruisseau des yeux, puis découvris une silhouette se mouvant doucement sous mes pieds. Une silhouette bleutée qui semblait humaine...

"Allez, montre-toi, n'aie pas peur, elfe bleue!" dis-je télépathiquement à cette forme de vie qui, maintenant, je le savais, faisais partie du clan des elfes bleus.

Je voyais la forme lentement monter à la surface, jusqu'attend que sa tête soit hors de l'eau.

En effet, c'était une elfe, avec ses oreilles pointues. Une elfe bleue, puisqu'elle nageait si bien et qu'elle était de cette couleur. Sa peau était bleue, et ses cheveux étaient d'un arenté comme je n'en n'avait jamais vu. Les traits délicats de son visage entouraient ses grands yeux bleus qui m'observaient avec curiosité.

- Tu es une elfe verte? demanda-t-elle dans sa langue elfique, que je comprenais étrangement très bien.

Je me penchai pour être plus proche d'elle et pour mieux lui parler.

- Je... pas exactement, répondis-je dans sa langue. Ma mère est humaine, et mon père était un elfe vert. Je suis demi elfe.

L'elfe bleue en face de moi fronça les sourcils, avant de rétorquer d'un ton dédaigneux:

- Je n'aime pas les elfes verts.

Puis, elle retourna dans l'eau d'un geste brusque, tout en m'éclaboussant.

Ne tenant pas compte de l'insulte qu'elle venait de me dire, je m'écriai télépathiquement:

"Attends! Je veux juste mieux te connaître!'