50. Trop tard

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P.D.V Nikki

Un bruit étrange. Une lumière aveuglante.

Puis le noir.

J'entends des gens hurler. Une femme surtout. Je crois qu'elle est en train de pleurer. Elle semble détruite. Les sanglots, la douleur et la peur se dégageant de sa voix me heurte de plein fouet.

Puis je rouvre les yeux. Et je vois la scène, mais je n'entends plus rien. Je vois cette femme. Cette femme que j'ai vu tenir la main d'un homme quelques secondes auparavant. Un homme qui a maintenant les jambes coincées entre une voiture et un arbre.

Les gens semblent être tous choqués. Mais moi je ne ressens rien. Rien sauf de la pitié pour cette femme qui porte une bague à l'annulaire gauche. Peut-être de la peur aussi. Peur que ça m'arrive à moi.

Et tout le monde a l'air d'aller trop vite alors que moi je ne peux pas bouger. Je reste immobile. Et je pense à une vitesse bien plus rapide que celle de la foule qui se démène devant moi. Tout semble devenir clair. Clair et effrayant.

... : Mademoiselle ! Mademoiselle, il faut reculer !

Un bras me tire vers l'arrière et les sons m'assaillent soudainement. Les sirènes de police m'agressent. Et les cris de la femme me rendent complètement dingue.

C'est cruel. Tellement cruel. Cette femme est mariée. Et on lui arrache sa moitié, la personne la plus importante de sa vie, celle à qui elle tient le plus.

Je rentre chez moi, traumatisée. Je ne veux pas de ça. Je ne veux pas me mettre à crier en pleine rue parce qu'il va mourir. Parce que je vais le perdre. Tout ça serait... Une erreur. Je ne peux pas aller plus loin. Je ne veux pas aller plus loin.

Je me change, attrape mes écouteurs et pars courir.
La musique me faut sortir du monde réel et me fait surtout oublié ces image atroces.

Deux heures plus tard, je suis à nouveau chez moi. Il est devant la maison, un téléphone à l'oreille.

Liam : Rappelle-moi, je m'inquiète.

Il raccroche.

Moi : Coucou.

Il se retourne et écarquille les yeux quand il me voit.

Liam : Mais où tu étais, bordel ?!

Moi : Quoi ? Mais...

Liam : J'ai pas arrêté de t'appeler et toi tu répondais pas ! Je me suis inquiété !

Je ravale un sourire. C'est terriblement mignon.

Moi : Je suis partie courir. Je n'avais pas mon téléphone. J'ai seulement mon mp3 et jusqu'à preuve du contraire, on a jamais pu passer un coup de fil avec ça.

Il prend un ton mécontent quand il répond alors qu'on rentre dans l'appartement.

Liam : Je ne trouve pas ça drôle.

Moi : Rooh... Ça va...

Liam : Non ça va pas ! J'ai sérieusement cru qu'il t'étais arrivé quelque chose ! Ou que tu m'évitais !

Voilà le genre de chose qu'il me fallait.

Moi : Je t'évitais.

Liam : Oh. Et pourquoi ?

Moi : La question se pose vraiment ?

Liam : C'est parce qu'on a fait l'amour ? Je veux dire, je sais que c'est le genre de choses qui te fait paniquer et je comprends mais je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit alors...

Meilleurs EnnemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant