Sortilèges

Chapitre 29

Nous nous étions  réveillés en douceur, et pour cette fois-ci, sans  que je ne m'enfuis. Il  faut dire que le fait que j'étais correctement  habillée était un  facteur. Et que nous n'étions que tous les deux, sans  Léo et Alice,  jouait aussi. Nous avions passée une nuit paisible,  puisque nous  n'avions pas bougé d'un millimètre depuis que nous nous  étions couchés.

- Je suis crevé, avait dit Jake. On a qu'à rester au lit, j'ai pas envie de bouger.

Il avait resserré ses bras autour de moi et j'avais lâché un soupir amusé.

- Moi aussi, je suis fatiguée mais on DOIT y aller!

C'est vrai qu'avec notre  escapade nocturne, nous n'avions pas  beaucoup dormi. Je glissai hors de  la couverture et me tentai de me  lever, mais Jake ne l'entendit pas de  cette oreille. Il saisit mon  poignet et me tira vers lui. Je tombai sur  le lit puis roulai sur le  matelas, arrêtant ma course quand je me calai  contre lui. J'étais juste  en face de son petit air prétentieux. Il était  très fier de lui.

- C'est mieux comme ça! s'exclama-t-il.

- Jake! pouffai je en le repoussant. Fais comme tu veux, mais moi, j'y vais.

Je sortis à nouveau du  lit et descendis jusqu'au salon. Alice était  déjà là, en train de manger un  bol de céréales. Je m'en servis un et  m'assieds devant elle, avant de prendre la brique de jus d'orange.

- Salut, dis je.

- Chalute, répondit-elle la bouche pleine.

Elle posa sa cuillère et appuya sa tête sur ma main.

- Dire qu'on part toute à l'heure! Retour à la réalité brutale!

- Je sais. Je resterai  bien une semaine de plus moi aussi, avouai  je. Mais tu n'as pas à te plaindre!  Contrairement à toi, je dois aller  en cours!

Alice ria et enfourna une bouchée de cornflakes.

- Je reprends les entrainements, moi, madame!

- Moi aussi, je te signale! répliquai je.

- C'est vrai, concéda-t-elle. Tu as raison, ta vie est encore plus pourrie que la mienne.

- Merci de ton soutien, Alice, ça me touche!

- Je t'en prie!

Nous riâmes ensemble et continuâmes de papoter de tout et de rien en mangeant, quand Léo arriva en fanfaronnant.

- Voilà! s'écria-t-il. J'ai finis ma valise et la tienne, Alice!

Je fronçai mes sourcils et me tournai vers l'intéressée.

- Léo a fait ta valise? lui demandai je.

Alice haussa les épaules et sourit.

- C'est mon esclave, chuchota-t-elle. Je lui fais faire ce que je veux...

Je gloussai devant son air de colporteur. Léo n'avait pas entendu et  ne faisait pas attention à nous. Il fourra deux brioches au chocolat  dans sa bouche avant de quitter la pièce, excité comme une puce.

- Qu'est ce qui lui prend? questionnai je Alice.

Son attitude me laissait perplexe et je me demandais bien ce qui pouvait le rendre aussi joyeux.

- Aucune idée, maugréa-t-elle. Il est bizarre, c'est tout!

J'acquiesçai discrètement et finis de manger avant de ranger le tout.

- Je vais nettoyer rapidement la maison et ranger ta valise, décida  Alice. Pour que tu puisses te consacrer à ton entrainement. Je te  laisserai de quoi te doucher.