Chapitre 3

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Nous étions sortis du centre commercial en trombe et avions couru le plus loin possible, jusqu'à épuisement. Quand nous nous arrêtâmes enfin pour reprendre notre souffle, nous étions dans une rue remplie de restaurants et bars en tout genre. De l'italien au grec, du bar pour jeune à la vieille taverne. Il y avait de tout. Je posai mes mains sur mes cuisses et me penchai en avant. Je tremblais tellement qu'un instant, je crus que j'allais m'éfondrer. J'avais la tête qui tournait et je n'étais pas encore remise de mes émotions - et je crois que je ne le serais jamais -.Ce qu'il venait de se passer était juste dément, impossible, dingue.

- Bon, on va s'arrêter. De toute façon, je crois qu'il était seul. Et il faut que tu te reposes.

Jake posa son regard sur moi.

- Et que tu te changes. Les gens commencent à te dévisager

Je jetai un oeil à ma tenue. Mon pantalon était déchiré au niveau des genoux et taché de sang sur les cuisses -je venais de poser mes mains dessus et elles étaient dans un sale état -, quant à mon T-Shirt, il était souillé et mouillé. A mon avis, le sol des toilettes n'était pas particulièrement propre.

- Tiens, je l'ai récupéré avant de partir, dit il en me tendant mon sac.

Dedans, il y avait toutes mes affaires -gsm, portefeuille, clé ...- et les vêtements qu'on venait d'acheter avec Mélodie et Charlie. Tout d'un coup, je pensai aux filles qui étaient au Déliclub, m'attendant, anxieuses. Je sortis mon téléphone et composai le numéro de Charlie.

- Mais qu'est ce que ...? commença Jake.

Mais je mis un doigt devant mes lèvres en signe de silence et il se tut. Charlie décrocha presque directement, affolée.

- Alex?! C'est toi? On était morte d'inquiétude! On t'a cherché partout! Tu es ou?

- Je sais, je sais... Je suis vraiment désolée, ma mère m'a appelé, j'ai dû rentrer et j'ai oublié de vous prévenir..., m'excusai je.

C'était l'excuse la moins crédible au monde mais j'étais en manque d'inspiration. Les filles savaient très bien qu'aujourd'hui, ma mère travaillait tard -comme presque tous les soirs- et que le fait qu'elle soit rentrée plus tôt était aussi probable que si je leur disais que j'avais vu un éléphant en tutu rose faire du vélo dans la rue.

- Oublié? Tu te fous de moi? explosa-t-elle. Qu'est ce qui cloche? Tu as l'air stressée...

- Non, non, tout va bien,  je t'assure!

Mais ma voix tremblait et je ne devais pas être très convaincante car elle s'inquiéta encore plus.

- Alex, nous sommes tes meilleures amies. Tu peux tout nous dire, à Mélodie et moi. Tu le sais hein?

- Je t'ai dis que ça allait. Ne vous inquiétez pas.

Et je raccrochai. J'avais été sèche et dur mais j'étais obligée de faire ça, sinon jamais elle ne m'aurait laissé tranquille. Jake me regardait, les yeux plissés.

- Madame a finit? Ou elle veut un café et des biscuits pendant qu'elle papote avec ses amies?

Je lui lançai un regard noir.

- Bon. On va rentrer dans ce café. Tu pourras te changer dans les toilettes et on s'installera à une table. Je sens que tu dois avoir des centaines de questions!

Je grimaçai et Jake le remarqua.

- Qu'est ce qu'il y a encore?

- Sincèrement, après cet épisode traumatisant de ma vie, j'ai envie de tout, sauf d'aller aux toilettes!

SortilègesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant